Agression policière à Aulnay-sous-Bois : le récit de Théo qui déclare "j'ai failli mourir"

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 06 février 2017 - 17:19
Image
Des policiers à la grande braderie de Lille.
Crédits
©Philippe Huguen/AFP
Dans le récit de son interpellation, Théo se dit "choqué à vie".
©Philippe Huguen/AFP
Agressé et blessé il y a quatre jours lors d'un contrôle d'identité par des policiers à Aulnay-sous-Bois, Théo, jeune homme de 22 ans, a raconté ce lundi à ses avocats le déroulement de son agression.

Depuis son lit d'hôpital à Aulnay-sous-Bois, Théo, 22 ans, a raconté ce lundi 6 février à ses avocats la violente agression qu'il a subi jeudi 2 par quatre policiers à Aulnay-sous-Bois. Son témoignage a été récupéré par BFM TV.

C'est par hasard que Théo s'est retrouvé au milieu de l'interpellation alors qu'il "venait de sortir de chez lui" et "allait saluer plusieurs connaissances". Les policiers sont arrivés pour procéder à un contrôle d'identité. Choqué par la violence de ces interpellations, il a tenté de se placer dans le champ des caméras de vidéosurveillance. "Je savais que là où on était il n’y avait pas de caméras, j’ai réussi à me débattre, je suis parti devant les caméras. J’ai pas cherché à fuir, j’ai dit aux policiers, +vous avez déchiré mon sac+, ils me répondent +on s’en fout+'". Lorsque trois policiers l'ont saisi, Théo leur a demandé pourquoi ils faisaient ça, mais a reçu des injures pour toute réponse.

Dimanche soir, l'un des policiers a été mis en examen pour viol. Théo poursuit son récit et raconte la scène: "il (le policier) me regarde, j’étais de dos, mais j’étais en trois quart, donc je voyais ce qu’il faisait derrière moi. Il prend sa matraque et il me l’a enfoncée dans les fesses, volontairement. Dès qu’il m’a fait ça je suis tombé sur le ventre, j’avais plus de force."

Le jeune homme est ensuite menotté. Lorsque les policiers lui ont demandé de s'assoir il leur a expliqué que la douleur l'en empêchait. S'en est alors suivi des violences supplémentaires. "Ils m’ont mis des gaz lacrymogènes dans la tête, dans la bouche, un coup de matraque en pleine tête, et moi j’avais tellement mal aux fesses que cette douleur-là semblait éphémère (…) c’était vraiment trop dur pour moi. (...) Mon pantalon était baissé, j’avais vraiment mal".

Les policiers l'ont ensuite placé dans le véhicule pour l'emmener au commissariat: "J’avais du mal à marcher, je n’étais même pas moi-même. Je croyais que j’allais mourir, je marchais mais parce qu’ils me tenaient bien", explique Théo. Il précise avoir subi d'autres coups, des moqueries et des insultes dans la voiture. L'un des agents, voyant que le jeune homme saignait, s'est finalement décidé à appeler les secours.

Au Samu, on lui a dit que la situation était très grave: "Il y a au moins cinq ou six centimètres d'ouverture, il faut opérer le plus rapidement possible". Encore en situation"critique" aujourd'hui, le jeune homme affirme être "marqué à vie".

À LIRE AUSSI

Image
Un policier en uniforme.
Interpellation "musclée" à Aulnay-sous-bois : requalification des accusations de "viol", information judiciaire ouverte pour "violences"
Quatre policiers étaient toujours en garde à vue ce dimanche matin, après une interpellation musclée à Aulnay-sous-Bois jeudi, durant laquelle l'un d'entre eux aurait ...
05 février 2017 - 12:33
Société
Image
Un policier de dos.
Aulnay-sous-Bois : un policier mis en examen pour "viol", ses trois collègues pour "violences volontaires"
Quatre policiers, soupçonnés d'avoir violenté un jeune homme lors de son interpellation à Aulnay-sous-Bois jeudi dernier, ont été suspendus et mis en examen dimanche s...
06 février 2017 - 08:23
Société
Image
La police.
Policier accusé de viol : nouvelle nuit de violences et d'interpellations à Aulnay-sous-Bois
Les violences se sont poursuivies dans la nuit de dimanche à ce lundi à Aulnay-sous-Bois où plusieurs véhicules ont été incendiées et cinq personnes interpellées. Ces ...
06 février 2017 - 15:42

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.