Viticulture : des anticorps de chameau pour éradiquer le virus du court-noué ?

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 16 août 2017 - 18:04
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Une grappe de raisin endommagée par la grêle, près de Pommard, en Bourgogne, le 24 juillet 2013
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© Jeff PACHOUD / AFP/Archives
Il suffirait d'utiliser des anticorps de chameau pour immuniser les vignes du virus du court-noué.
© Jeff PACHOUD / AFP/Archives
Les chercheurs de l'université de Strasbourg viennent de trouver une solution pour lutter contre le virus du court-noué, une maladie dévastatrice pour les vignes. D'après leurs travaux, il suffirait d'utiliser des anticorps de chameaux pour les immuniser.

Jusqu'à présent, aucun remède n'avait été trouvé pour lutter contre le virus du court-noué, une maladie dévastatrice pour les vignes. Mais les chercheurs de l'université de Strasbourg viennent de trouver LA solution. Ainsi, selon leurs travaux, publiés dans la revue scientifique Plant Biotechnology Journal, il suffirait d'utiliser des anticorps de chameaux pour les immuniser.

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs se sont appuyés sur les particularités du système immunitaire des camélidés, lequel produit des anticorps plus petits que les autres mammifères. Puis, ils ont exposé un chameau au virus (inoffensif pour l'homme et l'animal), obtenant des anticorps fabriqués par l'animal. Ils ont ensuite introduit dans un plant de vigne des "nanobodies", la minuscule extrémité de ces anticorps. "Ces fractions d'anticorps sont tellement petites qu'elles sont capables de reconnaître des structures en creux contrairement à celles des autres mammifères qui reconnaissent seulement des zones en volume", explique Frédérique Pelsy, directrice de l'unité de la vigne et qualité du vin à l'INRA (Institut national de la recherche agronomique) de Colmar, contactée par FranceSoir Et à leur grande surprise, ces derniers ont alors réussi à s'accrocher au virus et à le neutraliser.

Testée en laboratoire, cette technique s'est avérée concluante. "Cependant, cette technique réalisée en conditions contrôlées ne permet pas de conclure quant à la résistance de la vigne lors de la transmission naturelle du virus par le nématode vecteur", a déclaré l'INRA dans un communiqué.

Toutefois, il est hors de question, pour le moment, de la tester directement en pleine terre. "Les essais de plantes génétiquement modifiées en milieu ouvert" n'est pas d'actualité. "L'Inra ne veut pas s'engager à demander une autorisation", a ajouté Frédérique Pelsy..

Comme le rappellent l'INRA et le CNRS (Centre national de la recherche scientifique), le court-noué est une maladie virale présente dans la quasi-totalité des régions viticoles du monde, laquelle engendre des pertes de récolte, peut entraîner la mort des vignes et rend les terres impropres à la viticulture pour de nombreuses années.

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