Les bactéries mangeuses de plastique et les enzymes mutantes, sont-elles l’avenir du recyclage ?
Alors que des recherches récentes montrent que le plastique pollue tout, même l’air et l’eau douce, la science se tourne vers des façons innovantes de le traiter et le recycler, pour s’attaquer à cette pollution.
Déchets plastiques dans les océans, mais aussi les rivières, et même l’air
Alors qu’il est maintenant évident que les dentifrices, cosmétiques, vêtements et déchets industriels finissent dans la mer et les rivières, une étude anglaise est allée plus loin, et a constaté une concentration de microplastique partout où la recherche a été menée, mais surtout dans les rivières qui contenaient davantage d’eaux usées, avec des concentrations bien plus élevées. Une autre étude parue dans Nature explique comment à Delhi, la combustion des plastiques, moyen courant pour se débarrasser des dechets, produit également de grandes quantités de dioxines et d'autres polluants hautement toxiques qui persistent dans l’air et la chaîne alimentaire. Ces découvertes montrent l’urgence de combattre cette pollution, et c’est pour cette raison que des scientifiques se tournent vers bactéries et enzymes qui pourraient décomposer le plastique.
Les bactéries mangeuse de plastique et les enzymes mutantes pourraient faire partie de la solution
Une équipe du centre de recherche environnemental de Helmoltz à Leipzig, en Allemagne, a découvert, il y a un an au sein d'une déchetterie, une bactérie du nom de “Pseudomonas sp. TDA1'' qui serait capable de métaboliser certains composés chimiques du plastique pour en tirer de l’énergie. En 2016 des chercheurs japonais ont aussi découvert un micro organisme appelé “Ideonella sakaiensis”, capable de produire des enzymes qui permettent de dégrader le PET.
Les chercheurs de l‘Institut de biotechnologie de Toulouse (TBI), l’Unité Mixte de Recherche INSA Toulouse/ INRAE/ CNRS, et la société française de chimie verte, Carbios, ont publié le 8 avril 2020 un article dans Nature qui explore le développement d'une nouvelle enzyme optimisée, capable de dépolymériser par voie biologique tous les déchets PET, et de les recycler en nouvelles bouteilles. Cette technologie, plus efficiente que la découverte japonaise, est une vraie promesse pour impulser l'économie circulaire et ainsi mieux préserver la planète de la pollution plastique. En attendant la généralisation de ces pratiques de gestion des déchets (qui pourrait prendre plusieurs années), il reste crucial de réduire considérablement la consommation de plastique.
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