Le nombre d'animaux marins a diminué de moitié en 40 ans
Le constat est alarmant. Depuis 40 ans, les populations d'animaux marins ont diminué de moitié à cause de la surpêche, de la pollution et du réchauffement climatique, alerte l'organisation de défense de l'environnement WWF (World Wildlife Fund, Fonds mondial pour la Nature) dans un rapport paru ce mercredi 16. En effet, entre 1970 et 2012, son indice Planète Vivante des population marines qui mesure la tendance suivie par ces dernières a enregistré une régression de 49%, certaines espèces ayant même vu leur effectif diminuer de 75%, précise l'ONG dont l'étude a été réalisée sur une base d'observation de 5.829 populations appartenant à 1.234 espèces.
Parmi les animaux les plus touchés, les poissons et surtout "les espèces les plus prisées comme le thon, le maquereau et la bonite". "En l'espace d'une seule génération, les activités humaines ont gravement dégradé les océans en capturant les poissons à un rythme supérieur à celui de leur reproduction et en en détruisant les nourriceries", s'inquiète l'ancienne navigatrice Isabelle Autissier, présidente du WWF France, sur le site internet de l'ONG. Preuve en est: entre 1960 et 2012, la consommation moyenne de poisson par habitant à l'échelle mondiale est passée de 9,9 kg à 19,2 kg.
"Ce à quoi nous assistons est une course au poisson qui pourrait bien se terminer par l’épuisement d’une source alimentaire vitale pour les individus et par la disparition d’un moteur économique majeur. L’effondrement des écosystèmes océaniques est en mesure de déclencher une grave crise économique et de compromettre les résultats de la lutte que nous menons pour éradiquer la pauvreté et la malnutrition", prévient quant à lui Marco Lambertini, directeur général de WWF International.
Outre la diminution du nombre de poissons dans l'océan à cause de la pêche à outrance, le rapport met également en garde contre le déclin prononcé des récifs coralliens, des mangroves ou encore des herbiers marins. Ces deniers pourraient disparaître du globe d'ici 2050 sous l'effet du réchauffement climatique. Or, sachant que plus de 25% de toutes les espèces marines y habitent et que près de 850 millions de personnes profitent directement de leurs bienfaits économiques, sociaux et culturels, cette perte représenterait une "extinction catastrophique, aux conséquences dramatiques sur les communautés".
Toutefois, tout n'est pas perdu puisque des solutions existent. Parmi elles: sauvegarder et reconstituer le capital naturel marin, consommer du poisson en quantité plus restreinte, et prioriser le développement durable.
Si, pour l'heure, les engagements pris à l'échelle mondiale sur le sujet demeurent très insuffisants "pour éviter des niveaux de réchauffement et d'acidification jugés désastreux pour les systèmes océaniques", "les décisions prises lors de la conférence mondiale pour le climat à Paris dans quelques semaines auront un impact décisif sur l'avenir des océans", conclut le WWF, en référence à la COP-21 qui se tiendra dans la capitale française du 30 novembre au 11 décembre.
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