Des reptiles utilisés comme des compteurs Geiger à Fukushima
Lorsqu’une catastrophe nucléaire survient, comme celle de Fukushima en 2011, les conséquences durent de nombreuses années et sont désastreuses pour l’environnement et notamment les être vivants. Afin d’estimer les zones encore contaminées et donc dangereuses, les scientifiques utilisent des compteurs Geiger afin de mesurer le taux de radioactivité. Cependant, pour la zone de Fukushima, des chercheurs ont décidé d’utiliser neuf serpents locaux, nommés Elaphe climacophare, en guise de compteur Geiger.
Pourquoi des reptiles ?
Leurs déplacements sont restreints par rapport à d’autres animaux, comme l’explique Hannah Gerke, co-autrice de l’étude sur le sujet publiée dans la revue Ichthyology & Herpetology. Ils parcourent environ 65 mètres par jour. Le reptile restant dans une zone contaminée sera exposé à une zone de radiation proportionnelle à celui de la zone étudiée : grâce à l’environnement que le reptile côtoie et grâce à la nourriture ingérée. « Les concentrations de radiocésium ingérées et accumulées par chaque serpent reflètent les niveaux de rayonnement de leur lieu de capture. » Contrairement, à des animaux plus vifs, où « la quantité de radiocésium qu'ils accumulent dans leur corps et les doses de rayonnement auxquelles ils sont exposés varient beaucoup plus, et ne seront pas nécessairement corrélées à la contamination de l'environnement », explique Hannah Gerke. « Quand nous disons que les serpents peuvent être des indicateurs de la contamination d’un certain environnement, c’est que les concentrations de radiocésium ingérées et accumulées par ces animaux sont corrélées au niveau de radiation de la zone où nous les capturons », souligne Hannah Gerke.
Les reptiles sont équipés d’émetteurs GPS et VHS, ainsi que des instruments de mesure du rayonnement radioactif. Grâce à l’émetteur VHS, les données GPS sont transmises aux équipes scientifiques qui peuvent ainsi les télécharger et travailler dessus. Après un mois de surveillance, près de 1 700 sites ont été identifiés, à 24 kilomètres aux alentours de la centrale nucléaire de Fukushima.
Ces chercheurs espèrent que cette méthode pourra être utilisée sur les zones contaminées comme celle de Tchernobyl.
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