Burger King change l'alimentation de ses bœufs pour réduire leurs flatulences au méthane
Le bétail est responsable de près de 14,5% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, car les bêtes libèrent du méthane comme sous-produit de leur digestion, selon le groupe des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture. Pour lutter contre ce problème, Burger King vient de lancer une nouvelle version de son sandwich iconique, un “Whopper” à émissions de méthane réduites. Pour cela, la chaîne de fast food a fait appel à la recherche pour élaborer un régime alimentaire bovin moins polluant, réduisant les flatulences riches en méthane des vaches. Une stratégie originale, mais paradoxale, car une alimentation plus saine et plus durable ne passe pas seulement par une viande plus “écolo”.
Mettre au régime les vaches pour réduire les émissions de gaz à effet de serre
Selon une etude publiée dans la revue américaine Carbon Balance and Management de gaz à effet de serre sont directement liées aux phénomènes de fermentation lors du processus de digestion du bétail, mais aussi aux modes de stockage et traitement des déjections.
Pour répondre à la demande croissante partout dans le monde, on élève de plus en plus des vaches plus grosses qui ingérent un plus gros volume de nourriture, ce qui aggrave le problème des émissions de méthane, sous forme de flatulences ou d’éructations. De nombreuses recherches explorent les solutions pour réduire les émissions de méthane des bovins, principalement grâce à la modification de leur alimentation.
Burger King, conscient de faire partie du problème annonce donc un régime à base de feuilles de citronnelle pour ses vaches.
Le menu à la citronnelle réduirait les émissions de 33%
Burger King a travaillé avec des scientifiques de l'Université autonome de Mexico (Mexique) et de l'Université de Californie (USA) pour lutter contre l'impact environnemental du bœuf. Selon des tests préliminaires, en moyenne, la recette de régime à la citronnelle développée par les chercheurs réduirait environ un tiers des émissions de méthane par jour. Des sandwiches “Whoppers” éco-responsables issus de ce nouveau régime alimentaire des vaches sont déjà disponibles aux Etats Unis depuis mardi.
Selon les déclarations de la chaîne de fast-food, ces recherches ont été menées en open source, afin que le reste de l’industrie agro-alimentaire puisse utiliser ces innovations.
D’autres initiatives pour s’attaquer aux flatulences bovines
D’autres acteurs ont opté pour les nouvelles technologies pour réduire les émissions de méthane des vaches. Partant du principe que 95 % des émissions de méthane des vaches proviennent du nez et de la bouche, une start-up, appelée Zelp, a imaginé une masque connectée pour le bétail qui vise à réduire entre 32 % et 60% des émissions de méthane.
Une application mobile qui communique avec le masque permet de détecter des maladies manière précoce en mesurant la température de l'animal. Il dispose aussi d'un traceur GPS et se pose facilement. "La vache s'habitue en cinq minutes", garantit Francisco Norris dans un email à Futura. Selon les créateurs de Zelp, si toutes les vaches du monde étaient équipées de ce dispositif, la réduction en émissions de gaz à effet de serre serait 1,5 fois plus importante que si l'on retirait de la circulation toutes les voitures de la planète.
Nous consommons 3 fois trop de viande
L'industrie alimentaire doit continuer à innover pour améliorer la production de viande, car elle est montrée du doigt pour son importante empreinte environnementale. Une faible augmentation de la consommation de viande sans amélioration des pratiques de production mettrait en danger (selon un rapport de Eat Lancet) les objectifs de lutte contre le réchauffement climatique pour maintenir l’augmentation en dessous de 2°C.
Outre les modèles de production, la quantité de consommation de viande doit être remise en cause, pour enfin passer à une alimentation durable. Selon le même rapport, dans le monde, on consomme trois fois trop de viande que dans les recommandations pour une alimentation équilibrée. À titre de comparaison, aux Etats Unis, les consommateurs mangent jusqu'à 7 fois de trop de viande de vache… La logique voudrait donc aussi que l'on aille vers une diminution de la production de viande pour aller vers une alimentation équilibrée et durable.
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