Vols vers l'Iran : les hôtesses d'Air France disent non au voile islamique
Le bras de fer est encore discret, mais bien réel. Alors que les relations diplomatiques avec l'Iran se réchauffent, Air France a décidé de rouvrir sa liaison entre Paris et Téhéran fermée depuis 2008. Une bonne nouvelle? Pas tout à fait, estiment les hôtesses de la compagnie qui, révèle FranceTV info, sont nombreuses à réclamer le droit de refuser de desservir cette destination. Motif: elles refusent de se plier à la loi de la République islamique qui exige que les femmes portent le voile.
"Dans le cadre de la réouverture de la ligne Paris-Téhéran, nous avons reçu un mémento interne expliquant que les femmes seraient obligées de porter un pantalon, une veste longue, et de se voiler les cheveux dès la sortie de l'avion", détaille ainsi Françoise Rodolfi, secretaire ajointe du syndicat UNSA PNC en charge de l'égalité homme-femme. En effet, le port du voile est obligatoire pour les femmes en Iran par une loi votée après la révolution islamique de 1979.
Et si de nombreuses hôtesses seraient plus que réticentes à se plier à cette loi, il ne faut y voir aucun motif idéologique, selon la responsable syndicale. L'objectif est ainsi de trouver un compromis en réservant la rotation Paris-Téhéran au personnel prêt à se plier à la loi iranienne. Mais à une condition toutefois: que cela n'ai pas d'impact sur la carrière des hôtesses qui ne seraient pas volontaires, tant en termes de salaire que d'évolution, de dossier personnel ou encore de planning.
Air France serait "à l'écoute des salariés", selon France TV info. Pour autant, la recherche du "meilleur compromis" serait toujours en cours avec les instances représentatives, syndicats et comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Un signe de bonne volonté de la part de la compagnie, qui réaffirme toutefois dans le même temps que "la tolérance et le respect des coutumes des pays que nous desservons font partie des valeurs de l'entreprise"...
"La direction assure être à l'écoute, mais elle campe sur ses positions", s'alarme ainsi Françoise Redolfi. Ce qui a poussé l'Union des navigants de l'aviation civile (Unac), un autre syndicat, a alerté la ministre des Droits des femmes Laurence Rossignol, qui s'est récemment illustrée en prenant position contre les vêtements islamiques développés par des marques occidentales. Une manière d'assurer leurs arrières, alors que la direction a annoncé une décision en début de semaine prochaine.
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