Les écoles privées, tantôt tremplin tantôt promesses brisées

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France-Soir
Publié le 22 octobre 2024 - 10:35
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Le bâtiment historique de l'université de la Sorbonne à Paris, le 5 mars 2015
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© LOIC VENANCE / AFP/Archives
Le bâtiment historique de l'université de la Sorbonne à Paris, le 5 mars 2015.
© LOIC VENANCE / AFP/Archives

Dans l’enseignement supérieur, le privé grignote le public, attirant aujourd'hui un quart des étudiants. Les écoles privées qui sortent de terre amènent leur lot d'opportunités, et leur lot de défauts. Pendant que l'université publique s'effondre, certains étudiants trouvent là un meilleur tremplin vers le monde professionnel, et d'autres souffrent simplement de l'avidité du privé, qui se cache parfois derrière de fausses promesses.

L’appétit des familles pour des formations "alternatives" s’explique par la crise chronique des universités publiques. Les bâtiments sont archaïques, les équipements insuffisants, les étudiants militants, les professeurs démotivés, les processus de sélection obscurs... Et en face de toutes ces embûches, les sirènes du privé chantent et attirent les jeunes déboussolés.

Avec toutes sortes de promesses, ces établissements offrent un recrutement prétendument plus humain, sans se limiter aux notes. Pour certains parents, c'est l’assurance de ne pas laisser l’avenir des enfants à une entité aveugle, trop déconnectée du monde professionnel. "Les écoles privées ont su développer une offre dans des domaines attractifs et peu investis par le public, dans les métiers d’arts et de création articulés aux outils numériques, du design, de l’architecture intérieure, et des applications professionnelles des ressources du digital", explique au Figaro Laurent Batsch, ancien président de l’université Paris-Dauphine.

En parallèle de cette expansion fulgurante, les dérives se multiplient. Le fait est que la multiplication de ces établissements, couronnés de labels plus ou moins certifiés, a tendance à perdre les clients. Et certains en profitent. Le fameux titre RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles) délivré par France Compétences, sésame pour les stages et alternances, peut être loué par une école auprès d'une autre école. Résultat, des trafics se mettent en place et les diplomes délivrés par certains établissements n'ont finalement aucune valeur véritable.

Là, des étudiants déjà lourdement endettés par le coût de la formation se retrouvent avec des certificats sans valeur. Si bien que les acteurs eux-mêmes tirent la sonnette d’alarme, appelant à une régulation pour sauver leur réputation et endiguer les abus : "Il y a une anarchie à ce sujet. C’est pourquoi nous avons proposé de lancer un moratoire, pour nous mettre d’accord avec les différents acteurs", déclare Guillaume Gellé, président de France Universités et président de l’université de Reims Champagne-Ardenne.

Alors, si l'on nous vend une éducation accessible à tous et adaptée au monde actuel, l'Etat va-t-il faire sa part du travail pour assurer sa mission première et réguler la formation des jeunes ?

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