Parler.com, le site de la liberté d’expression condamné au silence
Depuis lundi, le réseau social Parler.com est inaccessible, provoquant la colère des membres et celle des fondateurs, qui voient une attaque en règle contre la liberté d’expression.
C’est au cours de l’été 2018, que l’homme d’affaires américain John Matze a créé le site de microblogging Parler.com. Ce réseau social, largement inspiré dans sa présentation et son fonctionnement par Twitter, ambitionnait de favoriser la « liberté d’expression », et en affichant fièrement son slogan « Read News, Speak Free », littéralement en français « Lisez l’actualité, parlez librement », Parler.com a rapidement attiré de nombreux membres, inquiets de la censure de plus en plus présente sur Twitter et plus généralement sur les réseaux sociaux.
La liberté d’expression avant tout
Fonctionnant sans modération (ou très limitée), Parler.com est devenu un refuge de liberté pour d’innombrables internautes anonymes mais aussi pour des personnalités en vue, qui trouvaient alors un outil pour s’exprimer librement. En Juillet dernier, Marion Maréchal Le Pen faisait même la promotion de ce réseau social.
Pour contourner la censure de Twitter, beaucoup d'utilisateurs s'inscrivent sur le réseau social https://t.co/R2DPZJSMoH. Vous pouvez m'y retrouver ainsi que l'@ISSEP_Lyon !
— Marion Maréchal (@MarionMarechal) July 22, 2020
Pour me suivre https://t.co/5zuOgU43SX
Pour suivre l'ISSEP https://t.co/kc5XcSJvmC
A tout de suite ! pic.twitter.com/NS0TsMHi14
Depuis plusieurs semaines, et les événements se sont accélérés ces derniers jours, les bannis de Twitter ou Facebook se retrouvaient donc sur Parler.com pour pouvoir continuer à débattre et échanger. Ce regain d’attractivité a connu un nouveau pic, depuis que le président américain en personne, Donald Trump, se soit vu banni de ces réseaux sociaux. Contestant cette mise à l’écart, le président américain s’empressait de souligner qu’il cherchait un nouveau support pour pouvoir rester en lien avec ses fidèles supporters.
Parler.com, un réseau social sans hébergement, chronique d’une mort annoncée
L’afflux d’inscription, qui en a suivi, a entrainé la multiplication des messages « haineux », valant au réseau social de nombreuses mises en garde de la part des hébergeurs. Bien que le site ait présenté à ces derniers un plan d’action pour lutter contre ces « appels à la haine » sans renoncer à la liberté totale d’expression, Parler.com s’est vu bannir de Google Play Store et d’Apple Store.
Et ce lundi 11 janvier, Amazon Web Services a lui-aussi banni le site de son offre, faisant de Parler.com un réseau fantôme et inaccessible. Le CEO du site, John Maze, a déjà précisé que cette indisponibilité ne serait que temporaire, en estimant qu’il lui faudrait une semaine pour trouver une nouvelle solution et donc un nouvel hébergeur. Il a vivement condamné cette tentative de « suppression de la liberté de parole ».
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