Mutuelles : le tarif des complémentaires santé va encore augmenter en 2022
Malgré la pression mise par le gouvernement à l’automne dernier sur le secteur de l’assurance santé, les cotisations des mutuelles augmenteront d’environ 3,4 % cette année.
Jusqu’à 5 % d’augmentation pour certaines mutuelles
Une mauvaise nouvelle pour le pouvoir d’achat des Français. Dans un communiqué dévoilé vendredi 7 janvier, la Mutualité française a annoncé que les cotisations des mutuelles augmenteront à nouveau en 2022. Si l’an dernier, cette hausse s’était limitée à 2,6 %, elle atteindra en moyenne 3,4 % pour cette nouvelle année.
Les résultats, menés auprès de 32 organismes couvrant 17 millions de Français, traduisent une hausse globale des tarifs, même si les écarts sont plus ou moins grands entre les contrats collectifs obligatoires (+3,8 %) ou facultatifs (+2,9 %), et les contrats individuels (+3,2 %). Si 5 % des Français couverts par une mutuelle vont voir leurs cotisations grimper de 5,3 % ou plus, 20 % de chanceux bénéficieront d’un gel des tarifs de la part de leur complémentaire santé.
Une stabilité des cotisations demandée par le gouvernement
Cette hausse, bien que supérieure à celle de l’an passé, reste en deçà de la progression de 3,8 % de l’objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) — hors coûts de la crise sanitaire — voté dans le budget de la Sécu pour 2022, souligne la Mutualité française.
À l’automne, le ministre de la Santé Olivier Véran avait ainsi dit aux organismes complémentaires de « modérer la hausse des cotisations », tandis que le ministre chargé des comptes publics Olivier Dussopt avait jugé que « la stabilité des cotisations serait une meilleure politique ».
Impossible, juge la Mutualité française, qui rappelle que cette hausse des cotisations reflète le rattrapage des soins opérés en 2021, alors que nombre d’interventions avaient dû être déprogrammées en 2020 au plus fort de la pandémie. « Les mutuelles ont remboursé 6 % de prestations de santé supplémentaires en 2021 par rapport à 2019 pour un montant total de 900 millions d’euros, portant le total des remboursements à 16 milliards d’euros », souligne dans Le Parisien le président de la Mutualité française Éric Chenut.
Le dispositif "100 % santé" pointé du doigt
Par ailleurs, il estime que le dispositif "100 % santé" permettant d’obtenir le remboursement intégral de certaines lunettes, prothèses dentaires et appareils auditifs représente un coût incompressible pour les mutuelles, et sont donc en partie responsables de la hausse des cotisations. « D’après les projections, le 100 % optique devait générer des moindres dépenses destinées à compenser les hausses de prestations en audiologie et en dentaire. Sauf que ces dernières sont bien plus importantes qu’anticipées et que les économies en optique n’existent pas. »
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