Évaluation des effets du confinement et de la fermeture des entreprises sur la propagation du COVID‐19
Un article revu par les pairs de Eran Bendavid, Christopher Oh, Jay Bhattacharya et John P.A. Ioannidis, publié le 5 janvier 2021 dans le Journal Européen d’investigation clinique a étudié les effets du confinement et des fermetures des entreprises. Cet article vient en confirmation de l’article publié dans FranceSoir en juin 2020
Les auteurs ont cherché à analyser les décisions non pharmaceutiques(INP : Intervention Non pharmaceutique) les plus restrictives pour contrôler la propagation du COVID‐19 que sont le confinement obligatoire à domicile et les fermetures d’entreprises. Compte tenu des conséquences de ces politiques, il est important d’en évaluer les effets. Les auteurs ont évalué les effets sur la croissance des cas épidémiques des décisions les plus restrictives, par rapport aux interventions/décisions les moins restrictives.
A cette fin, les chercheurs, dont le célèbre épidémiologiste John Ionadis, ont tout d’abord étudié la croissance des cas de COVID‐19 rapportée à la mise en œuvre de toute mesure de INP (décision non pharmaceutique) dans les régions internes de 10 pays : Angleterre, France, Allemagne, Iran, Italie, Pays-Bas, Espagne, Corée du Sud, Suède et États-Unis. À l’aide de modèles différentiels du premier degré, ils ont nous isoler les effets des décisions les plus restrictives en soustrayant les effets combinés des mesures et de la dynamique épidémique liées à chaque mesure moins restrictives. Ils ont par la suite étalonné les résultats de chacun des 8 pays/régions par rapport à la croissance des cas en en Suède et en Corée du Sud, deux pays qui n’ont pas mis en œuvre le confinement à la maison et les fermetures d’entreprises. 16 comparaisons au total.
La mise en œuvre des mesures non pharmaceutique a été associée à des réductions significatives de la croissance des cas dans 9 des 10 pays étudiés, y compris la Corée du Sud et la Suède, qui n’ont mis en œuvre que des mesures moins restrictives (l’Espagne a montré un effet non significatif). Après avoir extrait les effets de l’épidémie et de mesures les moins restrictives, nous ne trouvons aucun effet bénéfique clair et significatif des mesures restrictives sur la croissance des cas dans aucun des pays étudiés. En France, par exemple, l’effet des mesures restrictives était de +7% (avec un intervalle de confiance IC à 95% de 5%‐19%) par rapport à la Suède, et +13% (IC : 12% -38%) par rapport à la Corée du Sud.
En conclusion, bien que de petits avantages ne puissent être exclus, les auteurs ne trouvent pas d’avantages significatifs sur l’évolution ou la croissance des cas des mesures les plus restrictives. L’évolution de la croissance des cas pourrait être réalisable avec des mesures moins restrictives.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.