Air France perd 10 millions d’euros par jour. Jusque quand cela est-il tenable ?
Depuis le début de l’année, Air France connait une crise sans précédent. Et l’horizon s’obscurcit un peu plus chaque jour pour la compagnie aérienne.
Alors que la compagnie aérienne tablait sur un minimum de 70 % d’activité en décembre, Air France a dû revoir ses prévisions avec une nouvelle estimation de 50 %. Depuis le début de la crise sanitaire, la société vacille et l’avenir s’avance bien plus complexe que ce qui était prévu ces dernières semaines.
La hausse du fret ne compense pas l’effondrement du trafic
Pendant de longues semaines, le confinement imposé pendant la première vague dans d’innombrables pays à travers le monde a cloué les avions au sol, privant la compagnie de toutes recettes. Le déconfinement progressif et étalé dans le temps n’a pas permis la reprise espérée, puisqu’au mois d’aout, Air France n’a pas dépassé 40 % de son activité prévue.
Le chiffre d’affaires a fondu de 70 % en aout dernier. Avec les déconfinements et les restrictions de déplacement, liés à la seconde vague, les touristes se détournent toujours de l’avion. De leur côté, les hommes d’affaires aussi ont déserté les aéroports. Les visioconférences et le télétravail ont vidé les classes Business des appareils de la flotte.
Quel avenir pour une entreprise qui cherche à se réinventer ?
Engagée depuis plusieurs années dans une montée en gamme de ses prestations, Air France doit préparer un avenir incertain. Pour cela, alors même qu’un plan de départs volontaires pour les personnels au sol doit se finaliser au cours de l’année 2021, les personnels embarqués, eux, sont pour le moment, protégés. Comme toutes les compagnies aériennes, Air France sait qu’elle aura besoin de ceux-ci pour faire redécoller l’entreprise.
Il n’empêche que des questions stratégiques se posent sur le Business model à suivre. Depuis le mois d’aout, Air France perd 10 millions d’euros par jour, de quoi susciter l’angoisse de toute la société. Même avec les 7 milliards d’euros d’emprunt accordé par l’Etat, la compagnie n’a qu’une dizaine de mois devant elle avant de voir sa trésorerie exsangue.
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