Relance et vaccin : Macron espère au printemps 2021 "un nouveau matin français"

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Par Laurence BENHAMOU et Anne RENAUT - Paris (AFP)
Publié le 31 décembre 2020 - 22:21
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Vaccination d'une pensionnaire d'un EHPAD de Bobigny, le 30 décembre 2020
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© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Vaccination d'une pensionnaire d'un EHPAD de Bobigny, le 30 décembre 2020
© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

"L'espoir est là", grâce au vaccin et à la relance, a martelé Emmanuel Macron jeudi soir dans ses voeux aux Français pour 2021, au terme d'une année chamboulée par l'épidémie.

Saluant d'abord les 64.000 morts du coronavirus, Emmanuel Macron a remercié les Français pour leurs sacrifices, et a affirmé avoir "fait les bons choix aux bons moments" face à la pandémie en 2020.

Assis devant une table basse, dans une posture moins formelle que les 31 décembre précédents, le chef de l'Etat a égrené les prénoms de Français cités en exemple pour leur courage. De Gérard, patron d'une usine de masques, à Romain, gendarme à Tende ou Mauricette, la première Française vaccinée.

Le président a aussi abordé la délicate campagne de vaccination qui démarre au compte-gouttes, cherchant un compromis entre ceux qui craignent une obligation et ceux qui accusent la France d'aller trop lentement.

"Je ne laisserai pas, pour de mauvaises raisons, une lenteur injustifiée s’installer" dans la campagne de vaccination, a dit Emmanuel Macron, qui ne veut pas non plus voir "personne jouer avec la sûreté et les bonnes conditions, encadrées par nos scientifiques et nos médecins, dans lesquelles la vaccination doit se faire".

Dans une déclaration surprise peu avant les voeux présidentiels, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé une accélération, en ouvrant dès lundi la vaccination aux soignants de plus de 50 ans, qui initialement ne devaient être vaccinés qu'à partir de février.

La course à la vaccination prend toute son acuité face à l'apparition de variants du virus qui semblent plus contagieux, repérés en Grande-Bretagne et en Afrique du Sud et qui désormais circulent tous deux en France.

- "Economie innovante" -

La relance de 2021 "va nous permettre, dès le printemps, d’inventer une économie plus forte", "tout à la fois créatrice d’emplois, plus innovante, plus respectueuse du climat et de la biodiversité et plus solidaire", a assuré avec optimisme le chef de l'Etat.

Ce printemps 2021 "sera le début d’un nouveau matin français, d’une renaissance européenne", a-t-il lancé avec lyrisme, mais, a-t-il averti, "les premiers mois de l’année seront difficiles et, au moins jusqu’au printemps l’épidémie pèsera encore beaucoup sur la vie de notre pays".

Il a énuméré plusieurs de ses priorités pour 2021 : la transition écologique, la lutte pour la laïcité, l’égalité des chances et la lutte contre "toutes les inégalités et les discriminations". Sans mentionner la réforme des retraites, sujet explosif qu'il envisage pourtant de remettre sur la table, il a seulement évoqué une nécessité de ne pas faire peser le coût de la crise sur les générations futures.

"Un quart d'heure de propagande. Une fois par an on devrait être respectés", a réagi Jean-Luc Mélenchon (FI)en se moquant du catalogue de prénoms cités par le président. "Les discours d'avril sur le monde d'après sont enterrés", a regretté pour sa part Julien Bayou (EELV) en réclamant "d'en finir avec les suppressions de lit".

Laurent Jacobelli, porte-parole du RN, a lui critiqué "un exercice d'autoglorification" qui ne prend "pas la mesure de la souffrance des Français". Quant à Patrick Kanner, président du groupe socialiste et républicain au sénat, il s'est félicité que "sous la pression et en raison, le gouvernement décide d’accélérer le processus de vaccination en France".

- Damoclès-

L'épidémie reste une épée de Damoclès pour les mois qui viennent, le Conseil scientifique pronostiquant même un probable rebond "incontrôlé" dans les prochaines semaines, ce qui signifie sans doute le maintiens de fortes contraintes.

"Il semble assez peu probable qu'on puisse alléger un grand nombre de contraintes", a confirmé le porte-parole Gabriel Attal, sceptique sur le fait que les lieux culturels puissent rouvrir le 7 janvier.

En outre, le couvre-feu, suspendu le 24 décembre mais en vigueur pour le réveillon de la Saint-Sylvestre, devrait être avancé à 18H00 samedi dans les régions les plus touchées.

Le président a enfin évoqué le Brexit qui entrera en vigueur ce jeudi à minuit, assurant que les intérêts de l'UE étaient préservés par l'accord conclu la semaine dernière.

"Le Royaume-Uni demeure notre voisin mais aussi notre ami et notre allié. Ce choix de quitter l'Europe, ce Brexit, a été l'enfant du malaise européen et de beaucoup de mensonges et de fausses promesses". "Mais je veux, moi, vous dire très clairement : notre destin est d'abord en Europe", a conclu le président français.

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