Twitter Files : le FBI accuse des “théoriciens du complot” de vouloir "discréditer l’agence”
Le FBI réagit encore aux révélations contenues dans les Twitter Files. Un porte-parole du bureau fédéral a qualifié les auteurs de cette “fuite”, sans les nommer, de “théoriciens du complot” qui contribuent à "la désinformation du public américain”. Après avoir nié le contenu de plusieurs documents publiés sur le réseau social, le FBI les accusent cette fois-ci de “vouloir discréditer l’agence”.
Dans un communiqué diffusé mercredi par plusieurs médias, dont le New York Post ou Fox News, le FBI affirme que ses correspondances avec Twitter “ne montrent rien de plus que des exemples de nos engagements traditionnels, de longue date et en cours, avec le gouvernement fédéral et le secteur privé, qui impliquent de nombreuses entreprises dans plusieurs secteurs et industries”.
“Théoriciens du complot”
Le bureau estime avoir fourni, “comme en témoigne la correspondance”, “des informations critiques au secteur privé dans le but de leur permettre de se protéger et de protéger leurs clients”, lit-on. Le FBI affirme que ses “hommes et (ses) femmes travaillent chaque jour pour protéger le public américain".
Le communiqué conclut sur une accusation à l’égard des auteurs des révélations contenues dans les Twitter Files, sans les nommer. Ils sont ainsi qualifiés de “théoriciens du complot” qui contribuent, aux côtés “d’autres”, “à la désinformation du public américain dans le seul but de tenter de discréditer l’agence”.
🚨BREAKING: The FBI responds to @elonmusk releasing the Twitter files:
— Greg Price (@greg_price11) December 21, 2022
"It is unfortunate that conspiracy theorists and others are feeding the American public misinformation with the sole purpose of attempting to discredit the agency." pic.twitter.com/U18JYkNptV
Les Twitter Files ont révélé comment le FBI intervenait dans la modération des contenus de Twitter. Dans la partie 6, dont les révélations ont été réalisées par le journaliste Matt Taibbi, la relation du réseau social avec le FBI a été étalée au grand jour. Le journaliste américain a qualifié Twitter de “filiale” de la police fédérale et les documents démontrent le caractère “hyper-intrusif” du service de renseignement.
Selon ces documents, qui représentaient notamment des correspondances internes entre les deux entités, le FBI "collaborait” avec la précédente équipe de la plateforme pour modérer son contenu et exiger la suspension de plusieurs comptes.
Le FBI, partenaire “omniprésent” de Twitter
Le bureau fédéral a vite réagi, expliquant qu’il “s'engage régulièrement avec des entités du secteur privé à fournir des informations spécifiques aux activités subversives, non déclarées, secrètes ou criminelles des acteurs d'influence étrangers malveillants identifiés". Dans une déclaration à Fox News, un porte-parole de l’agence a même affirmé que "les entités du secteur privé”, à l’image de Twitter, “prennent des décisions indépendantes sur les actions qu'elles entreprennent, le cas échéant, sur leurs plateformes et pour leurs clients après que le FBI les a informées".
Une déclaration qui a poussé Matt Taibbi à dévoiler des documents supplémentaires afin de répliquer aux propos du FBI et rejeter l’affirmation selon laquelle les “entités du secteur privé bénéficiaient d’indépendance” dans la prise de décision. Les courriers internes dévoilés par Taibbi démontrent la pression exercée sur l’équipe de modération du réseau social, appelées parfois à rendre des comptes.
Les révélations ne se sont pas arrêtées là. Dans la partie 7, l’auteur Michael Shellenberger a expliqué comment le bureau a discrédité les informations sur les “affaires” du fils de Joe Biden à l’étranger, “avant et après” la publication par le New York Post d'un article sur le scandale lié au contenu de son ordinateur portable.
Cette affaire constitue la principale cause des Twitter Files, qui ont également mis en évidence les procédés de la précédente direction pour censurer les utilisateurs ou encore pour justifier les suspensions de leurs comptes, dont celui de Donald Trump. Le nouveau patron du réseau social, Elon Musk, désirait ainsi prouver que la plateforme “s’est ingérée” dans les précédentes élections présidentielles.
Le rôle joué par le FBI dans la modération de contenus autour des élections avait déjà été évoqué dans un troisième volet. Des documents internes montraient comment les employés du réseau social essayaient de définir le rôle joué par le FBI et les autres agences de renseignement dans la modération de contenus pour justifier les décisions de suspension prises à l’égard de leurs utilisateurs.
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