Twitter est “peut-être” intervenu dans la victoire de Lula au Brésil, selon Elon Musk
Quelle est l’ampleur des ingérences politiques de Twitter ? Après les “Twitter Files” qui démontrent l’intrusion du réseau social dans les élections présidentielles américaines de 2020 à travers sa gestion de l’affaire de Hunter Biden, Elon Musk affirme que Twitter est, peut-être, intervenu dans la dernière élection présidentielle controversée du Brésil.
Tout comme aux États-Unis, le réseau social semble “donner la préférence aux candidats de gauche”. Interrogé par un YouTubeur australien et journaliste Avi Yemini, Elon Musk a affirmé samedi 3 décembre 2022 avoir “vu beaucoup de tweets inquiétants sur les récentes élections au Brésil". "Si ces tweets sont exacts, il est possible que le personnel de Twitter ait donné la préférence aux candidats de gauche”, dit-il.
I’ve seen a lot of concerning tweets about the recent Brazil election. If those tweets are accurate, it’s possible that Twitter personnel gave preference to left wing candidates.
— Elon Musk (@elonmusk) December 3, 2022
Il s’agit de la victoire très serrée de Luiz Lula da Silva contre le candidat de droite, Jair Bolsonaro, de 50,9% des voix contre 49,1%. Un résultat que le président sortant a reconnu avant d’annoncer qu’un audit mené par son équipe montrait des signes de “dysfonctionnement” dans environ 280 000 machines de vote électronique. Un “dysfonctionnement” qui aurait pu inverser la situation au profit de Bolsonaro si les votes concernés étaient invalidés.
Musk se débarrasse des casseroles
La veille même de son tweet, Elon Musk dévoilait, à travers le journaliste Matt Taibbi, les Twitter Files. Il s’agit des échanges démontrant que l'équipe de Joe Biden demandait en octobre 2020 aux employés de Twitter de supprimer, quelques semaines seulement avant son élection à la présidence des États-Unis, des contenus sur l’affaire de l'ordinateur portable de Hunter Biden. Les employés du réseau social ont délibérément suspendu et censuré des liens sur cette affaire, prétextant une infraction à la politique de la plateforme en matière de “matériel piraté”.
"Si Twitter approuve les enchères d'une équipe avant une élection en fermant les voix dissidentes lors d'une élection cruciale, c’est la définition même de l'ingérence électorale", déclarait quelques jours plus tard Musk. Et d'ajouter : "Franchement, Twitter agissait comme un bras du Comité national démocrate. C'était absurde”.
Elon Musk joue cartes sur table et continue son assainissement de Twitter. Pas uniquement sur le plan financier puisque le milliardaire rompt, jour après jour, avec les précédentes politiques du réseau social avant son rachat.
Musk, une “légende de la liberté”, pour Bolsonaro
Depuis le rachat du réseau social, il a rétabli les comptes Twitter suspendus de plusieurs personnalités, dont celui de l'ancien président Donald Trump. En revanche, d'autres profils comme ceux du Dr Robert Malone ou du Dr Peter McCullough restent à ce jour toujours bloqués par l'oiseau bleu.
Il a également licencié la précédente équipe de modération du réseau social, maintes fois critiquée après avoir suspendu des comptes “qui n’ont pas enfreint la loi ou se sont livrés à du spam”. Depuis le 23 novembre, Twitter a également mis fin à sa politique de "lutte contre la désinformation sur le Covid-19".
Des mesures que le milliardaire justifie par une volonté de voir “un avenir où nous ne serons pas opprimés (...) où notre parole n'est pas supprimée, et où nous pourrons dire ce que nous voulons sans craindre de représailles (...) Tant que vous ne faites pas vraiment de mal à quelqu'un d'autre, vous devriez être autorisé à dire ce que vous voulez", estime-t-il.
Le nouveau patron de Twitter a même affirmé, que le risque qu’il soit assassiné est “assez important”, lors d’un chat audio de plusieurs heures sur Twitter Spaces dans lequel il a été interrogé sur sa politique.
En mai 2022, l’ex-président brésilien a accueilli le milliardaire à São Paulo. Il avait estimé que le rachat de Twitter serait un "souffle d'espoir", qualifiant Musk de "légende de la liberté".
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