Migrants : l'Union européenne abandonne l'idée de la répartition par quotas
Les échanges ont été musclés à Bruxelles jeudi 25 juin. Les chefs d'Etat des pays membres de l'Union européenne étaient réunis afin d'organiser la répartition de l'accueil des 40.000 demandeurs d'asile arrivés clandestinement en Italie et en Grèce ces derniers mois. Le président du Conseil italien, Matteo Renzi, a fustigé l'attitude de ses homologues européens après que la Commission européenne a pris la décision d'abandonner la répartition des réfugiés par quotas dans les différents pays de l'Union.
"Ou vous êtes solidaires, ou vous ne nous faites pas perdre notre temps. Si vous voulez une base volontaire, si c’est ça votre idée de l’Europe, alors gardez-la pour vous. Nous nous débrouillerons seuls", a dénoncé le chef de l'exécutif italien. En effet, plusieurs pays d'Europe centrale (Pologne, Hongrie, République tchèque et Slovaquie) voulaient que cette répartition se fasse de manière volontaire.
Le nouvel accord adopté dans la nuit de jeudi à vendredi stipule que les dirigeants de l'UE "donnent leur accord à la relocalisation sur deux ans de 40.000 personnes arrivées en Italie et en Grèce et ayant besoin d'une protection provisoire, et à la réinstallation de 20.000 réfugiés". Il n'impose aucune obligation, contrairement à ce que demandait la Commission européenne, mais la formule vaut engagement contraignant, a-t-on expliqué de source européenne. "Le mot volontaire n'est pas dans les conclusions" du sommet, s'est finalement félicité Matteo Renzi.
"La France prendra sa part de l'effort pour aider l'Italie et la Grèce, débordés par les flux de migrants", a assuré François Hollande. Toutefois, le chef de l'Etat n'a avancé aucun chiffre quant à la volonté d'accueil de la France.
En contrepartie de cette nouvelle volonté de répartition, a priori contraignante, l'Italie et le Grèce devront se doter de "centres de tri" des migrants afin de séparer les demandeurs d'asile qui pourront être accueillis et les migrants économiques qui seront reconduits à la frontière ou dans leurs pays d'origine.
Plus de 100.000 personnes sont clandestinement entrées dans l’UE depuis le début de l’année par la Méditerranée ou par la Turquie, selon l’agence européenne Frontex. Plus de 60.000 sont arrivés en Italie après une périlleuse traversée de la Méditerranée, tandis que plus de 4.000 autres ont péri depuis janvier en tentant cette dernière.
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