Guerre en Ukraine : Angela Merkel défend son bilan et sa politique de dialogue avec Vladimir Poutine

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FranceSoir
Publié le 08 juin 2022 - 18:00
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JOHN MACDOUGALL / AFP
Angela Merkel a accordé mardi sa première interview majeure depuis son départ du gouvernement.
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Au cours d’une interview accordée à la chaine de télévision allemande ARD mardi 7 juin, première interview majeure depuis son départ du gouvernement, l’ancienne chancelière Angela Merkel a défendu sa politique de dialogue avec la Russie, ne faisant pas de mea culpa.

Si Angela Merkel a déclaré ne s’être jamais fait d’illusion sur Vladimir Poutine, elle a aussi défendu son refus d’une adhésion de l’Ukraine à l’Otan en 2008 : "Je n’ai pas à m’excuser. (...) Le pays n’était pas ancré dans la démocratie, Poutine en aurait tiré prétexte pour une agression".

Selon la BBC, Mme Merkel a été accusée de mettre l’Allemagne dans une situation de vulnérabilité en poursuivant des relations commerciales avec la Russie. Le gazoduc Nord Stream 2 destiné à acheminer directement le gaz naturel russe vers l’Allemagne a été construit alors qu’elle était chancelière et seulement suspendu par son successeur, le chancelier Olaf Scholz, peu avant que la Russie n’envahisse l’Ukraine le 24 février. Mise sous pression afin d’imposer de nouvelles sanctions strictes sur la Russie, l’Allemagne lutte pour réduire sa dépendance à l’énergie russe sans nuire à sa propre économie.

Mme Merkel a tenu à souligner que l’Europe et la Russie étaient des voisins qui ne pouvaient pas s’ignorer. "Nous devons trouver un moyen de coexister malgré toutes nos différences", a-t-elle estimé.

Voir aussi : "Il faut une médiation pour arrêter ce bain de sang": Andrey Kortunov propose Angela Merkel

Néanmoins, elle a jugé que l’offensive russe sur le territoire ukrainien est "non seulement inacceptable, mais également une erreur majeure de la Russie", ajoutant que "si nous commençons à remonter dans les siècles et à débattre sur quel bout de territoire devrait appartenir à qui, alors nous n’aurons que la guerre". Et de préciser : "Ce n’est pas une option."

Selon elle, le processus de paix a permis à l’Ukraine de se développer en tant que nation et de renforcer son armée. "Je n’ai pas à me blâmer pour ne pas avoir essayé assez fort," dit-elle. "Je ne me vois pas dire 'c’était mal' et c’est pourquoi je n’ai à m’excuser de rien."

Elle s’était opposée à l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN en 2008, a-t-elle dit, parce qu’elle voulait empêcher l’escalade avec la Russie et parce que l’Ukraine elle-même n’était pas prête. "Ce n’était pas l’Ukraine que nous connaissons aujourd’hui," a-t-elle dit. "Le pays n’était pas stable, il était criblé de corruption.

Angela Merkel a aussi défendu les accords de Minsk après l’annexion de la Crimée :

"Un compromis qui n’était pas optimal, mais sans lequel Poutine aurait sans doute poursuivi son invasion de l’Ukraine".»

En réponse à l’annexion de la Crimée, elle a défendu les sanctions imposées à la Russie et le rôle de l’Allemagne dans le maintien du processus de paix de Minsk, qui devait mettre fin aux combats dans l’est de l’Ukraine en 2014-2015.

Dans cet entretien, Angela Merkel, qui a quitté ses fonctions il y a maintenant six mois, a aussi confié qu'elle avait "le plus grand respect" pour Volodymyr Zelensky et qu’elle était impressionnée par "le courage et la passion" avec lesquels les Ukrainiens se battaient pour leur pays.

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