Les Suisses les plus riches fuient le pays à cause d'une hausse de l'impôt sur les successions

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France-Soir
Publié le 03 août 2024 - 18:05
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AFP - Fabrice COFFRINI
Le siège de Credit Suisse à Zurich, le 18 mars 2023.
AFP - Fabrice COFFRINI

En Suisse, une proposition de loi issue du parti social-démocrate (JUSO) menace de prélever un impôt sur les successions qui serait à pas moins de 50%. Uniquement prélevé sur les « ultra-riches », les résidents concernés rétorquent en menaçant de quitter le pays.  

Depuis 2022, cette initiative prévoit de taxer à 50% les héritages qui auraient une valeur supérieure à  50 millions de francs suisses (soit plus de 53 millions d’euros). Selon le parti de gauche, la nouvelle mesure permettrait de rapporter jusqu'à six milliards de francs suisses par an au pays. Un apport qui serait affecté à des initiatives de protection de l’environnement comme la rénovation de bâtiments ou le développement des énergies renouvelables. Selon les dires du parti, rapportés par Swissinfo, la démarche permettrait de punir les riches pour leur responsabilité dans le changement climatique. Les jeunes socialistes à l’origine du projet ont pu mobiliser de nombreux résidents en récoltant suffisamment de signatures en février dernier pour permettre un vote national à compté de 2026.

Parmi les personnes concernées, Peter Spuhler, directeur de Stadler Rail, soit le constructeur suisse de matériel ferroviaire, estime que cette nouvelle proposition de loi le forcerait à émigrer, comme ont peut le lire dans les colonnes du journal SonntagsZeitung. Sa fortune, estimée à plus de trois milliards de francs suisses, obligerait donc ses descendants à débourser 1,5 milliard de francs suisses pour recevoir la succession de l’homme d’affaire.

Selon Isabel Martinez, responsable de la recherche sur les Inégalités et l’économie publique du KOF, qui témoigne auprès du média suisse, le pays « risque de perdre à la fois l'impôt sur les successions et les recettes annuelles de l'impôt sur le revenu et la fortune si les super-riches décident d'émigrer ».

Alors, bien que sur le papier la mesure pourrait satisfaire de nombreux résidents suisses, les répercussions pourraient se faire vite sentir. Le patron de Stadler Rail, par exemple, envisage de poser ses valises en Autriche, où la Cour constitutionnelle a abrogé depuis 2008 l’impôt sur les successions afin de protéger ses entreprises qui pourraient être vendues à des investisseurs privés étrangers. 

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