Entre Arabie saoudite et Iran, la tension monte
Les relations continuent de se détériorer entre l'Arabie saoudite et l'Iran, suite à l'annonce de Ryad de l'exécution de 47 prisonniers, dont un haut dignitaire religieux chiite, le cheikh Nimr Baqer al-Nimr. Une décision qui a provoqué la colère de l'Iran, pays a majorité chiite et souvent en conflit avec le royaume wahhabite (mouvance de l'islam sunnite).
L'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la Révolution islamique, a même comparé l'Arabie saoudite à l'Etat islamique (Daech). Sur son site personnel, il a publié samedi 2 une image sur laquelle un bourreau de Daech se confond avec un bourreau saoudien. L'un s'apprête à exécuter un "opposant à Daech", l'autre "un opposant aux soutiens de Daech". "Une différence?", interroge le dessin.
"Le gouvernement saoudien soutient d'un côté les mouvements terroristes et extrémistes et dans le même temps utilise le langage de la répression et la peine de mort contre ses opposants intérieurs (...). Il paiera un prix élevé pour ces politiques", s'est emporté le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Jaber Ansari.
L'ambassade d'Arabie saoudite à Téhéran a ainsi été en partie incendiée par des manifestants dans la nuit de samedi 2 à dimanche 3. Le ministre saoudien des Affaires étrangères a annoncé la rupture des relations diplomatiques entre son pays et Téhéran, exigeant le départ de ses représentants diplomatiques dans les 48 heures.
Ces tensions ont des répercussions et inquiètent bien au-delà des deux pays. L'Iran et l'Arabie saoudite exercent en effet chacun leur influence au Moyen-Orient et s'opposent déjà, par alliés interposés, en Syrie et au Yémen. Ce lundi, le Bahreïn et le Soudan, alliés des Saoudiens, ont également annoncé rompre leurs relations diplomatique avec l'Iran. Les chiites d'Irak ont également manifesté ce lundi.
La position dominante des deux pays pourrait donc exacerber les tensions dans une région déjà très instable. Les deux pays sont notamment engagés contre Daech, l'Arabie saoudite au sein de la coalition et l'Iran en son nom propre. Le fait de réunir ces deux importants protagonistes autour de la table des négociations avait été une étape importante dans la lutte contre l'organisation terroriste.
La France, l'Allemagne et les Etats-Unis ont appelé à la désescalade tandis que la Russie s'est dite prête à servir d'intermédiaire dans la résolution du conflit.
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