Discours à la nation : Joe Biden en plein délire - partie 3

MONDE - Jeudi 8 mars 2024, devant le Congrès réuni au Capitole à Washington DC, Joe Biden a délivré le dernier discours à la nation de son premier mandat (State of the Union Address). Suite du déroulé des articles publiés le 20 mars et le 21 mars

Des critiques sévères de la part de l'opposition

L'opposition n'en revient pas. "Il aurait dû commencer son discours par dire "I am sorry" (je suis désolé) avertit le sénateur républicain Tim Scott, tant la situation du pays est catastrophique. 

"Ce discours est une disgrâce. Joe Biden se complait sans honte dans la malhonnêteté. Nous avons vu une énergie inhabituelle accompagnée d'une malhonnêteté et méchanceté habituelles de sa part" commenta  sur sa chaîne Youtube l'ancienne présentatrice vedette Megan Kelly.  

"Pour Joe Biden, cette élection est l'équivalent de la Guerre de sécession et de la Seconde Guerre mondiale combinées et il sera le seul capable de protéger la nation. C'est une campagne militaire, et non une campagne politique" remarque avec ironie Jesse Waters sur Fox News. 

Katie Britt, sénatrice de l'Alabama, à qui le Parti républicain a confié la réplique télévisée au discours de Joe Biden, résume bien la situation : "Nous sommes tous très inquiets. Notre Commander in Chief n'est pas aux commandes".

Le "discours de la haine" 

"C'était un "hate speech" (discours rempli de haine)" réagira Donald Trump sur Truth Social. 

Tucker Carlson dénonce un discours satanique

Tucker Carlson renchérit sur X : "Quand vous pensez à Joe Biden, vous pensez à un vieil homme qui ne souvient plus quand il était vice-président. Mais Joe Biden est aussi un cruel et vicieux démagogue. L'invasion de l'Ukraine est pour lui la chose la plus importante, et non de mettre un terme à l'invasion de notre pays par les cartels qui contrôlent la frontière sud. C'est de la folie. Mais quel est l'objectif ? Pourquoi la guerre contre la Russie est-elle la chose la plus importante ? Par ailleurs, pourquoi pousser les Américains à avorter et avoir moins d'enfants alors que la fertilité baisse dans le pays sous le seuil de remplacement ? C'est le chemin vers l'extinction. Joe Biden propose l'avortement, la guerre et la castration des enfants transgenres".  

Le sénateur républicain de la Floride Marco Rubio ne mâche pas ses mots

Interviewé en direct juste après le discours de l'Union, le sénateur républicain de la Floride Marco Rubio n'y va pas par quatre chemins :

"C'était bizarre et insultant. Joe Biden souffre d'hallucinations bizarres, il est complètement déconnecté avec la réalité. Il nous fait la leçon, son économie est bien meilleure que ce qu'on croit, je me fiche de vos souffrances, nous avons la meilleure économie du monde. La seule chose qu'il a réussi à faire, c'est de soulager et rassurer ses partisans en leur montrant qu'il est capable de vociférer, de dire du mal des républicains et de la cour suprême. Je pense que les radicaux dans l'assemblée étaient contents, mais le reste du pays a vu un vieux grincheux qui dit des trucs qui n'ont aucun sens. Si c'est ça son programme de campagne, ce mec va perdre avec 8 % ou 9 %"

Même CNN était embarrassée

Même la rédaction de CNN a été gênée par ce discours : "Il a parlé des chips et des snacks avant même de parler de la crise de la frontière, il est plus obsédé par Donald Trump que par les vrais problèmes des Américains. Ce gars nous fait la leçon sur l'unité et l'âme de cette nation et il produit le discours le plus partisan imaginable. Il a fait son discours de la convention démocratique de cet été au lieu d'une adresse à la nation, il est obsédé par les républicains, ce n'est pas un homme d'Etat". 

Des sondages désastreux

Les sondages post discours sont sans appel. D'après le quotidien The Washington Post, qui cite le sondage réalisé par CNN juste après la prestation de Joe Biden, le score de 65 % de téléspectateurs déclarant avoir une impression positive du discours, est en réalité le pire score des sondages de CNN en 25 ans de discours de l'Union (le score le plus bas précédent fut celui de Donald Trump en 2018, n'ayant alors recueilli que 70 %). 

The Washington Post constate alors : "Certes, les démocrates pensent qu'avec ce discours, Joe Biden a changé la donne pour 2024 grâce à sa verve et à sa combativité, mais il n'est pas évident que le public américain ait vu la même chose...".

Le sondage ABS/IPSOS publié 3 jours après, le 10 mars, constatera en effet que le discours de l'Union n'aura absolument rien changé aux intentions de vote des Américains.

Un duel Biden / Trump inévitable

Au lendemain de ce discours à la nation controversé, une chose est certaine, le parti démocrate aura du mal à se débarrasser de Joe Biden d'ici à l'élection présidentielle du 5 novembre prochain. Joe Biden sera donc bien, sauf accident de dernière minute, candidat à sa réélection. "Joe Biden a fait exactement ce qu'il fallait pour éviter d'être remplacé à la convention démocrate de cet été" constatent les observateurs. 

Le duel du 5 novembre prochain sera donc une répétition de celui de novembre 2020, Donald Trump venant, de son côté, de remporter haut la main les primaires républicaines.