Retour des chasses présidentielles : tout savoir sur cette ancienne pratique

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Lalia Andasmas, édité par la rédaction.
Publié le 13 avril 2017 - 13:34
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La démesure du château de Chambord est le fruit de plus d’un siècle de travaux.
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Emmanuel Macron s'est déclaré favorable à la réouverture des chasses présidentielles, une volonté qui n'a pas laissé de marbre les militants de la cause animale.
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Il y a quelques semaines, devant l'Assemblée générale de la Fédération nationale des chasseurs à Paris, Emmanuel Macron s'est dit favorable à la réouverture des chasses présidentielles. Pour "FranceSoir", Lalia Andasmas, juriste spécialisée dans le droit animalier, revient sur cette activité longtemps pratiquée par les présidents de la Ve République.

Les chasses présidentielles pourraient bientôt faire leur grand retour. Longtemps pratiquée au cours de la Ve République, cette activité réunissait des chefs d'Etats, des hauts fonctionnaires, des grands patrons aux domaines de Chambord, de Rambouillet ou de Marly-le-Roi. Le secret faisait partie des ingrédients de ce loisir puisque les noms des participants étaient confidentiels.

En 1995, Jacques Chirac a interdit les chasses présidentielles. Elles ont ensuite été partiellement autorisées par Nicolas Sarkozy puis de nouveau interdites par ce dernier en 2010 [1]. Depuis cette date, les chasses sont remplacées par des battues de régulation et sont officiellement réservées aux agents de l'ONF (Office national des forêts) ou aux jeunes chasseurs ayant obtenu 21/21 à leur permis de chasse.

Ce sujet n'était plus d'actualité. Toutefois, le 14 mars dernier, Emmanuel Macron a su le mettre à l'ordre du jour en affirmant qu'il était favorable à la réouverture des chasses présidentielles à Chambord. Evidemment cette volonté n'a pas laissé de marbre les militants de la cause animale qui pourraient y voir un acte contraire à l'intérêt grandissant des animaux. Pourtant la nuance est de mise. En effet, le manque de transparence en la matière est souvent mis en avant comme le relèvent certaines questions écrites à l'Assemblée nationale dont celle du député de gauche René Dosière datant de 2011[2]. Ce dernier souhaitait connaitre le nombre moyen de faisans sur chaque site, les coûts de fonctionnement et s'interrogeait surtout sur l'intérêt et le devenir de ces sites d'élevage.

La question se pose de savoir si finalement l'autorisation des chasses présidentielles ne répondrait pas à un effort de transparence dans la mesure où aucune information n'est donnée en la matière. D'ailleurs, c'est ce que semble penser Emmanuel Macron lorsqu’il a affirmé: "J'ai eu l'impression de commettre une forfaiture terrible en disant que j'étais favorable à la réouverture des chasses présidentielles, de manière encadrée, transparente". A contrario, il est possible d'en déduire qu'elles existent toujours...


[1] Félix Rome, Adieu ors, chasses, pognon ! Dalloz 2010. 1617

[2] Question écrite n° 123181. Publiée au J. O.: Assemblée nationale du 29 novembre 2011

 

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