Répression du convoi de la liberté : "Emmanuel Macron annonce sa campagne à coups de bâtons"

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FranceSoir
Publié le 14 février 2022 - 19:57
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Blindé gendarmerie Arc de triomphe
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F. Froger / Z9, pour FranceSoir
Un des blindés de la gendarmerie, posté devant l'Arc de triomphe, le samedi 12 janvier 2022 à 18 h 00.
F. Froger / Z9, pour FranceSoir

Ce samedi 12 février, Paris voyait naître un chaos organisé sur ses Champs-Élysées. L'intimidation, les contrôles routiers et les redirections menées par les forces de l'ordre pendant les deux jours précédents auront réussi à préserver la capitale des blocages craints par le gouvernement ; le tourisme battait son plein sous un grand soleil et la circulation s'y faisait librement. Partout, sauf sur les Champs, où sont parvenus à s'engouffrer des petits groupes de manifestants, et quelques véhicules du convoi de la liberté. Quelques heures plus tôt, les porte-paroles de "Convoy France" mettaient en garde contre la « souricière » qu'est devenue Paris...

Lire aussi : À Paris et Fontainebleau, le "Convoi de la liberté" se heurte à la sévérité des "convois policiers"

Une impression de déjà-vu

Les réseaux sociaux accusent le coup : ce qu'il s'est passé sur l'avenue des Champs-Élysées, pendant près de neuf heures consécutives, ne ressemblait que trop à l'épisode des Gilets jaunes. Des blessés graves, des verbalisations et des interpellations à ne plus savoir quoi en faire. De très nombreuses vidéos, où l'on voit des forces de l'ordre pour le moins zélées, sont devenues virales. Ci-dessous une courte compilation d'extraits trouvés sur les réseaux sociaux :

Des vidéos qui n'ont pas manqué de faire réagir les internautes. Parmi eux, l'avocat Juan Branco souligne un point important : aucune preuve de violence côté manifestants (qui aurait pu justifier la réaction des CRS).

Ce midi sur Sud Radio, le syndicaliste policier Bruno Attal expliquait que « le gouvernement utilise la police à des fins politiques. » En créant ces tensions, « on fait parler de la police plutôt que des revendications des manifestants. » Pour lui, c'est comme d'habitude, on joue « les forts avec les faibles et les faibles avec les forts. Des blindés ont été déployés pour les manifestants du convoi de la liberté, mais jamais dans les cités ou dans les manifestations avec des drapeaux algériens... »

Voir aussi : "Nous ne sommes pas là pour emmerder les non-vaccinés" Bruno Attal, du syndicat France Police

« Ne pas cracher sur ses racines »

Outre l'aspect physique, c'est aussi le symbole national qu'est le drapeau tricolore qui a été au cœur des débats. Considéré comme un signe distinctif de la manifestation, qui plus est à « caractère ostentatoire », il a servi de repère à quelques policiers. Aussi a-t-on pu voir des manifestants être verbalisés pour « participation à une manifestation illégale », parce qu'ils portaient un drapeau français. Bien que la manifestation ait été interdite par le Conseil d'État, il s'agit pour Juan Branco d'un excès de zèle qui l'a incité à expliquer sur son compte Twitter comment contester cette contravention « sans fondement juridique ».

Cette violence symbolique a aussi inspiré le sénateur LR Alain Houpert, qui s'exprimait lui aussi au micro d'André Bercoff :

En cette journée spéciale qu'est la Saint-Valentin, le sénateur a mis un point d'honneur à souligner que « l'amour ne se dit pas, il se prouve », s'élançant avec élégance dans une diatribe contre la politique d'Emmanuel Macron. Aussi rappelle-t-il à cette occasion qu'il vaut mieux « ne pas cracher sur ses racines, ni insulter l'avenir », insistant sur le fait que le gouvernement est censé être au service de son peuple, et non l'inverse.

Emmanuel Macron, qui soutenait pourtant le droit de manifester en Russie trois ans plus tôt, a fait naître « des ordres qui font désordre », parce que « ce gouvernement divise et fait peur », toujours selon le sénateur. Un choix politique que le président du Salvador n'a pas manqué de railler, posant ironiquement la question : « Que diraient la France, l'Union européenne et la "communauté internationale", si des blindés étaient déployés au Salvador ? Honnêtement. » Dans un autre tweet, il se fendait d'une petite pique à l'endroit de la politique française, dans notre langue :

Lire aussi : "Imaginez si c’était au Salvador" : le président Bukele raille le déploiement de blindés à Paris

C'est sur une autre interrogation qu'Alain Houpert conclut son entretien : « Qui a vraiment peur ? » Pour répondre aussitôt : « Ce gouvernement a peur des Français. »

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