Primaire PS élargie : Hamon en tête avec un net avantage face à Valls pour le second tour
Benoît Hamon a viré en tête dimanche soir du premier tour de la primaire élargie organisée par le PS et ses alliés et aborde le second avec un net avantage face à Manuel Valls, grâce au soutien apporté par Arnaud Montebourg, troisième homme comme en 2011.
Sur 3.090 bureaux de vote dépouillés, soit plus du tiers des 7.530 installés, Benoît Hamon est arrivé en tête avec 35,2% des voix, suivi de Manuel Valls avec 31,6%. Suivent Arnaud Montebourg avec 18,7% des suffrages, puis Vincent Peillon 6,5%.
Les trois candidats issus des partis partenaires du PS pour cette primaire arrivent en derniers, avec 3,5% pour François de Rugy (parti écologiste), 2,1% pour Sylvia Pinel (PRG) et 1,1% pour Jean-Luc Bennahmias (UDE).
Mme Pinel a elle aussitôt appelé à voter en faveur de Manuel Valls.
Le Parti socialiste affichait sa satisfaction sur le niveau de participation, qui s'approcherait finalement des deux millions de votants, objectif fixé par son premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis. "Nous avons réussi le premier tour de la primaire", s'est-il félicité devant la presse, adressant un "merci pour votre résistance à l'air du temps" aux votants.
La participation sera "sans doute proche de deux millions", a assuré Thomas Clay, président de la Haute autorité des primaires citoyennes. Ce chiffre est toutefois à comparer aux 2,7 millions de votants du premier tour de la primaire d'octobre 2011 et surtout aux 4,3 millions au premier tour de la primaire de la droite de novembre.
"Si nous sommes en tête de ce premier tour ça veut dire que les électeurs de gauche veulent écrire une nouvelle page", a commenté un des proches de Benoît Hamon, Pascal Cherki, espérant "amplifier cette dynamique pour donner à Benoît Hamon une force politique encore plus grande pour lui permettre de faire le rassemblement de la gauche" au second tour.
"Dimanche prochain, je voterai Benoît Hamon et je vous invite à faire de même", a déclaré dès 21h Arnaud Montebourg, qui a raté son pari en ne faisant guère mieux qu'en 2011 mais se retrouve à nouveau dans la position du faiseur de roi. Dans le camp de l'ancien ministre de l'Economie, il était déjà clair avant 20h que le report de voix se ferait sur M. Hamon. "On est convaincu qu'il faudra additionner strictement les voix de Benoît Hamon et Arnaud Montebourg, notre électorat n'aura pas une once d'hésitation, on a un électorat très anti-Valls", affirme un proche.
Plus mesuré, une autre source promettait au contraire de voter blanc car "l'idée que l'on se fait de la politique est en jeu", ce proche de M. Montebourg accusant implicitement M. Hamon de faire des promesses intenables.
Du côté de l'ancien Premier ministre Manuel Valls, on sait déjà que la partie sera plus que difficile à gagner, voire qu'elle est déjà perdue. "Ca pue pour Valls", résumait une source gouvernementale.
"L'important, c'est d'arriver en tête", répétait ces derniers jours un de ses porte-parole, Olivier Dussopt, à l'AFP, tandis que Malek Boutih estimait que si M. Valls "n'est pas en tête au premier tour, c'est un échec".
Après une campagne express marquée par son revirement sur le 49.3, des meetings peu fréquentés et une gifle reçue en Bretagne, l'ancien Premier ministre n'a pas réussi à rassembler comme il le souhaitait sur son expérience de l'Etat après cinq ans au gouvernement, dont deux et demi comme Premier ministre.
Parmi les sept candidats en lice, Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon étaient les mieux placés dans les sondages à la veille de cette primaire.
Mais à trois mois de la présidentielle, la tâche sera rude pour le finaliste, pris en étau entre Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron, systématiquement placés devant le candidat PS dans les intentions de vote jusqu'à aujourd'hui.
Les organisateurs de la primaire espèrent que la mobilisation des électeurs donnera au candidat choisi l'élan indispensable pour se hisser dans le duel présidentiel final du 7 mai, actuellement plutôt promis à François Fillon et Marine Le Pen.
François Hollande, en déplacement au Chili, n'a pas participé au vote, tout en assurant s'"intéresser" à vie politique française.
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