Primaire à gauche : un premier débat sans dérapage, malgré de vraies divergences entre les candidats

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 13 janvier 2017 - 09:30
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Arnaud Montebourg a été jugé le plus convaincant au terme de ce débat par 29% des téléspectateurs, selon un sondage publié dans la foulée.
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Jeudi, le premier des débats avant le scrutin pour désigner le candidat de la gauche pour la présidentielle de 2017 se tenait en direct à la télévision. Malgré leurs oppositions, les candidats ont tenu à donner une image de sérénité. Le bilan de François Hollande est resté le principal point clivant.

Chacun dans son couloir, sans vraiment mordre la ligne: les sept candidats à la primaire élargie du PS ont affiché leurs divergences jeudi soir, notamment sur le bilan de François Hollande, le revenu universel ou encore les alliances à nouer, mais sans se déchirer.

Après un quinquennat d'affrontements, le PS et ses partis satellites ont réussi à sauver les apparences lors du premier des trois débats organisés d'ici le premier tour le 22 janvier.

"Un débat de bonne facture sans insurmontable fracture! Le choix pour gagner est bien parti", a salué dans un tweet le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis.

Arnaud Montebourg a été jugé le plus convaincant au terme de ce débat par 29% des téléspectateurs, suivi de très près par Manuel Valls (26%), devant Benoît Hamon (20%), selon un sondage Elabe pour BFM-TV (1.117 personnes interrogées) publié dans la foulée.

Pour les sympathisants de gauche, Valls arrive en tête (28%), suivi de près par Hamon (27%) puis Montebourg (23%).

Le débat, diffusé sur TF1, LCI, Public Sénat, RTL et co-organisé par L'Obs, a opposé pendant environ deux heures et demie l'ex-Premier ministre Manuel Valls et trois de ses anciens ministres -Arnaud Montebourg, Vincent Peillon et Benoît Hamon-, la seule femme et présidente du PRG, Sylvia Pinel, et les deux écologistes François de Rugy et Jean-Luc Bennahmias.

Manuel Valls, désigné par le tirage au sort pour lancer les hostilités, a d'emblée mis l'accent sur la nécessaire réussite de la primaire, pour donner de l'élan à son vainqueur face à la droite de François Fillon et à l'extrême droite de Marine Le Pen, mais aussi à Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron qui dépassent aujourd'hui le PS dans les sondages.

"Si vous vous saisissez de cette primaire, massivement, vous pouvez désigner le candidat de la gauche et des écologistes à la présidence de la République et vous lui donnerez une force et un élan que rien n'arrêtera", a-t-il lancé dans sa "profession de foi" de candidat.

Les candidats avaient visiblement à coeur de donner l'image d'un débat maîtrisé, pour ne pas faire fuir les électeurs, mais aussi ne pas donner prise aux critiques de ceux qui pensent impossible un rassemblement à l'issue de la primaire.

"Je veux dire très sincèrement qu'ici je n'ai pas d'adversaire, encore moins d'ennemi, que nous sommes venus débattre devant les Français, pour les convaincre que la gauche est toujours utile", a désamorcé M. Valls.

Pas d'escarmouches frontales donc, mais des lignes de fracture bien visibles, et qui peuvent sembler difficiles à réduire.

Celles-ci sont apparues dès l'entame des débats, sur l'appréciation du bilan de François Hollande: Arnaud Montebourg, l'a jugé "difficile à défendre", quand Manuel Valls a évoqué sa "fierté d'avoir servi les Français dans une période très difficile".

"Sentiment d'inachevé", a jugé M. Hamon, là où M. Peillon a évoqué un "sentiment de profonde incompréhension". Sylvia Pinel a, elle, parlé d'un bilan à "porter" malgré tout.

Défenseur le plus farouche du bilan qui est aussi le sien, l'ex-Premier ministre Manuel Valls a dû répondre à de nombreuses reprises aux critiques de ses adversaires.

MM. Valls et Hamon se sont ainsi vivement opposés sur la déchéance de nationalité. "Mais enfin, cette loi, qui elle visait? Elle ne visait pas les enfants de la République en fonction de leurs origines. Elle visait les terroristes", s'est exclamé M. Valls.

Il a aussi eu maille à partir avec Vincent Peillon, sur la question du terrorisme. Et avec Hamon et Montebourg sur la loi Travail.

Pincipale mesure économique à être débattue, le revenu universel de Benoît Hamon a fait quasiment l'unanimité contre lui. Cette idée "philosophiquement pose un gros problème", a jugé Vincent Peillon, rappelant que la solidarité a reposé "pendant des siècles sur l'idée que ceux qui ont le plus donnent à ceux qui ont le moins".

"Quand on a fait la Sécurité sociale en 1945, la droite disait aussi que c'était irréalisable", a répliqué Benoît Hamon, parfois très technique dans ses explications, soutenu sur le sujet par Jean-Luc Bennahmias, candidat très décontracté.

 

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