Primaire à gauche : suspense sur les résultats et la participation pour le premier tour de ce dimanche 22
Les opérations de vote ont débuté doucement ce dimanche 22 au matin pour le premier tour de la primaire organisée par le PS et des partis alliés, les organisateurs affichant un optimisme prudent sur le niveau de la participation à ce scrutin très indécis.
Parmi les sept candidats en lice, Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon semblent les mieux placés, selon les derniers sondages, mais seuls deux finalistes seront au deuxième tour dans une semaine, à trois mois d'une présidentielle qui s'annonce difficile pour le vainqueur final, quel qu'il soit.
Les électeurs ont jusqu'à 19h pour voter, moyennant une participation d'un euro.
Au bureau de vote Sadi Carnot à Pantin, près de Paris, le vote a démarré timidement, avec seulement six bulletins de vote dans l'urne à 9h20. "Ça va venir plus tard" a assuré un assesseur.
Les organisateurs espèrent qu'une forte mobilisation donnera au candidat choisi l'élan indispensable pour se hisser dans le duel présidentiel final du 7 mai, actuellement plutôt promis à François Fillon et Marine Le Pen.
Les sondages placent pour l'instant le candidat vainqueur de la primaire souvent en 5e position, derrière l'ancien ministre Emmanuel Macron et le représentant de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon.
"J'estime qu'(avec) entre 1,5 et 2 millions (d'électeurs) nous aurons atteint notre objectif", a dit le premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis dans un entretien au Parisien. "La participation est forte, dans certaines circonscriptions plus importante qu'en 2011", a assuré le président de la Haute autorité des primaires citoyennes, Thomas Clay, sur BFMTV.
Les candidats ont tous appelé les électeurs à se mobiliser, en votant eux-mêmes devant les caméras.
"Il faut que les Français, les électeurs, aillent voter, là, maintenant. Les dés sont jetés", a déclaré l'ancien Premier ministre Manuel Valls, qui s'est dit "serein et confiant", après avoir voté à Evry. "Je me réjouis que la participation soit aussi élevée qu'en 2011, ça montre que le peuple de gauche n'est pas englouti", a affirmé pour sa part l'ancien ministre Arnaud Montebourg dans son fief de Montret en Saône-et-Loire. "Une participation forte donnerait beaucoup de légitimité à celui qui sera choisi", a renchéri Benoît Hamon à Trappes (Yvelines), tandis que Vincent Peillon, dans le Ve arrondissement de Paris, a lui aussi souhaité "qu'il y ait plus d'un million et demi" de votants, pour "donner de la force à la gauche".
Des espérances loin des 4,3 puis 4,4 millions d'électeurs des deux tours de la primaire de la droite en novembre.
Alors que le président François Hollande, en déplacement au Chili, ne participe pas au vote, le Premier ministre Bernard Cazeneuve a pour sa part déposé son bulletin au siège du parti socialiste rue de Solférino, en début de matinée.
Des chiffres de participation sont attendus à peu avant 13h puis "aux alentours" de 17h.
Dans le XVIIIe arrondissement de Paris, Gérard, 80 ans, "ne (sait) vraiment pas qui sera au deuxième tour. Mon candidat sans doute pas" mais "je viendrai quand même", dit-il, même s'il confesse que "Valls, j'ai du mal".
"J'ai voté pour Valls, il a une expérience qui n'est pas mal, il sort du lot", expliquait au contraire Danielle, 75 ans, à Toulouse. "Il y en a qui ne me plaisent pas trop, ils en font un peu trop. On ne peut pas payer les gens à rien faire", a-t-elle ajouté, semblant viser le projet de revenu universel de Benoît Hamon. "J'ai le sentiment que notre heure est arrivée" avait pourtant lancé ce dernier, en meeting vendredi 20 dans la ville rose.
L'écologiste Jean-Luc Bennahmias a voté très souriant à Marseille, tout comme François de Rugy à Nantes, tandis que la présidente du Parti radical de gauche Sylvia Pinel était attendue à Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne). Tous trois sont largement distancés dans les intentions de vote
Ailleurs à gauche, Jean-Luc Mélenchon observait les opérations de vote avec scepticisme. Pour lui un désistement in fine du candidat désigné lors de cette primaire "fait partie des probabilités", soit en sa faveur, soit au bénéfice d'Emmanuel Macron. "A quoi bon un candidat socialiste?", s'est-il interrogé dans le Journal du Dimanche.
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