Primaire de la droite : pourquoi le centre va refuser de participer (pour l'instant)
Alors que l'idée d'une primaire de la droite et du centre s'est difficilement imposé chez Les Républicains, elle pourrait se résumer à une compétition droite-droite. C'est en tout cas ce que pronostiquent les observateurs alors que les adhérents de l'UDI sont appelés depuis mardi 15 et jusqu'à ce samedi 19 au soir à se prononcer sur la question, dans le cadre du congrès de leur parti. Le refus des adhérents, qui valideraient ainsi la position de leur patron Jean-Christophe Lagarde, ne signerait pourtant pas tout à fait l'arrêt de mort d'une primaire élargie.
"C’est chez eux qu’il y a le bordel. Je ne peux pas gérer leurs difficultés". C'est en ces termes fleuris, cités par Le Monde, que Jean-Christophe Lagarde justifie son refus de participer pour l'instant au scrutin censé désigner un candidat unique en vue de la présidentielle de 2017. Longtemps favorable a cette idée, ce qui lui a notamment permis de négocier un accord très favorable pour les élections régionales de décembre, le patron de la principale formation centriste -le MoDem a déjà refusé de participer- veut désormais éviter de payer les pots cassés de la division qui mine son allié. Ainsi que de faire "un score proche du ridicule à la primaire", confie un responsable anonyme du parti à Libération.
Lagarde a également demandé à son homologue de LR Nicolas Sarkozy des engagements en termes programmatiques, sur l'Europe notamment, et un accord de gouvernement devant se traduire par des engagements chiffrés sur les investitures aux élections législatives devant se tenir dans la foulée de la présidentielle. Il souhaiterait sur ce dernier point obtenir entre 25 et 35% des circonscriptions "gagnables", afin de peser au sein d'une éventuelle majorité.
Las, envoyées par courrier début janvier, ses demandes sont restées lettre morte. Difficile en effet pour Nicolas Sarkozy de s'engager sur des investitures alors que les autres candidats à la primaire de son parti y sont opposés, arguant que ce sera au candidat unique de répartir les sièges, ou encore de définir une base idéologique commune alors que c'est aussi un point de discorde entre lui et les ténors de son parti.
Pour autant, personne, à droite comme au centre, ne ferme la porte à une entente ultérieure. Avec un FN annoncé très fort en 2017, droite et gauche sont dans l'obligation de rassembler leur camp pour maximiser leurs chances de qualification au second tour. "Je ne fermerai jamais la porte à la discussion mais je la fermerai toujours à la soumission" tempère ainsi déjà Jean-Christophe Lagarde, cité par le quotidien du soir, évoquant la possibilité de consulter de nouveau les adhérents si LR propose un autre accord ultérieurement. En résumé, si la primaire pourrait ainsi ne pas être de la droite et du centre, mais seulement (ou presque) LR, rien ne dit pour l'heure qu'il y aura bien un candidat UDI en 2017.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.