Présidence de l'UMP : des sondages peu fiables
"Gouverner, c'est prévoir", disait déjà Emile de Girardin au XVIIIe siècle. A cette maxime, il faudrait ajouter que vouloir gouverner, c'est pouvoir pronostiquer. Ainsi, de nos jours, les sondages sont devenus omniprésents dans toutes les campagnes électorales. Analyser, dégager des tendances et, finalement, prédire les résultats, voilà le rôle des prévisions des spécialistes.
A ce sujet, l'élection pour la présidence de l'UMP, dont les résultats seront officiellement connus samedi 29 dans la soirée, est un cas d'école. Car bien malin qui peut aujourd'hui annoncer qu'il détient des tendances fiables sur ce scrutin et les rapports de force électoraux entre Hervé Mariton, Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire.
Bien sûr, de nombreux sondages existent et sont diffusés au fil des jours. Sauf qu'ils relèvent plus de l'analyse "au doigt mouillé" que de vrais prévisions, et ce pour une raison très simple: aucune de ces enquêtes n'interroge ceux qui sont appelés à voter et à départager les trois candidats en lice. Faute de détenir le fichier des adhérents à jour de cotisation qui constituent le corps électoral appelé à se prononcer, les sondeurs interrogent ainsi les sympathisants de l'UMP, et non les seuls encartés. Une nuance loin d'être négligeable.
"De même qu'un militant socialiste est en général plus à gauche qu'un sympathisant socialiste, un militant UMP est plus à droite qu'un sympathisant UMP", explique pour Europe1.fr Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion publique de l'Ifop.
Le spécialiste avance même qu'il est "impossible" de faire des sondages sur la présidence de l'UMP, car sans les fameux fichiers adhérents, "autant chercher une aiguille dans une botte de foin". Difficile effectivement d'isoler pour les interroger une population représentant moins de 1% des Français. Cela coûterait tout simplement trop cher.
Pour autant, les analyses existantes ont leur utilité, estime Jérôme Fourquet, qui précise qu'il serait "curieux que les dynamiques à l'œuvre dans cet électorat (les sympathisants UMP, NDLR) ne se retrouvent pas chez les adhérents". Mais il s'agit bien de dynamiques, d'estimations, et non de prévisions fiables.
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