Nicolas Sarkozy s'explique sur les sifflets et le mariage pour tous
Alain Juppé sifflé par les militants sarkozystes, "abrogation" de la loi Taubira, primaires à l'UMP, affaire Jouyet… Autant de sujets qui ont enrayé un retour que Nicolas Sarkoy imaginait probablement plus tranquille. A a trois jours de l'élection pour la présidence de l'UMP, l'ancien président de la République s'est expliqué sur ces sujets dans une interview accordée au Figaro et publiée ce mardi 25.
Sur les sifflets de ses militants envers Alain Juppé, qui évoquait une main tendue vers le centre, notamment vers François Bayrou samedi 22 novembre à Bordeaux, Nicolas Sarkozy a rejeté l'idée d'une guerre des chefs orchestrée: "Nos adhérents et nos électeurs veulent exprimer ce qu'ils ressentent(…). Je ne serai pas celui qui cherchera à les bâillonner" ajoutant qu'il aurait été impossible pour lui de faire taire ces huées. Nicolas Sarkozy a réitéré l'explication déjà avancée par certains de ses fidèles: "ce n'est pas Alain Juppé qui a été sifflé, c'est ce qu'il a dit. Si j'avais dit la même chose, j'aurais été sifflé moi aussi".
Nicolas Sarkozy a dû clarifier sa situation sur l'alliance de la droite et du centre et les primaires de l'UMP en vue de l'élection présidentielle de 2017. Deux sujets sur lesquels Alain Juppé avait demandé une explication. Si Nicolas Sarkozy est prêt à s'allier avec l'UDI, il rejette le MoDem de François Bayrou qui avait appelé à voter Hollande en 2012:"Oui, je suis bien sûr favorable à une alliance entre la droite et le centre. Mais un centre qui a choisi de s'opposer à la gauche sans ambiguïté et avec clarté. Pas un centre qui est avec la gauche le matin et avec la droite le soir(…). Ne comparons pas l'UDI, qui a gouverné avec nous, et les dirigeants du MoDem, qui ont fait campagne contre nous".
De même le candidat à la présidence de l'UMP a été clair sur les primaires "Elles auront lieu en 2016. Elles seront ouvertes". Nombreux sont ceux qui redoutent que l'ex-président, très populaire parmi les adhérents, moins parmi les sympathisants, n'organise une fois l'UMP conquise des primaires fermées pour s'assurer la victoire.
Autre situation embarrassante pour l'ancien président, son "abrogation" de la loi Taubira évoquée sous la pression d'un auditoire anti-mariage pour tous. Une abrogation, oui mais pour recréer un mariage homosexuel avec des règles de filiation différente: " Ma position a toujours été la réécriture de la loi Taubira car le problème du lien entre mariage et filiation n'est pas réglé (…). Pour réécrire une loi, il faut bien abroger la précédente! (…) on ne va pas démarier les gens et il faudra remplacer cette loi par une autre qui reconnaîtra le droit à un mariage pour les homosexuels".
Interrogé sur sa confiance en François Fillon après les révélations de l'affaire Jouyet, Nicolas Sarkozy a fait preuve d'un laconisme qu'on lui connaissait peu: "J'ai pris acte des explications de François Fillon", a-t-il simplement répondu.
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