Navire Mistral : de quoi s'agit-il ?

Auteur(s)
Maxime Macé
Publié le 14 novembre 2014 - 16:43
Mis à jour le 15 novembre 2014 - 11:06
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Le "Vladivostock", navire de classe Mistral en mouillage à Saint-Nazaire.
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Le Mistral est au coeur d'une polémique en la France et la Russie.
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La vente de deux Mistral à la Russie est à nouveau au cœur de la polémique entre Paris et Moscou. Ce vendredi, les autorités russes ont posé un ultimatum à la France afin que ces navires soient livrés dans les délais impartis sous peines de "sérieuses compensations financières".

Ce que l'on appelle désormais un "Mistral" est en fait un Bâtiment de projection et de commandement (BPC) de classe Mistral. Il s'agit d'un véritable "couteau-suisse" de la marine de guerre. La construction de ces navires est décidée en 1997, la France en possède actuellement 3 exemplaires, le Mistral, le Tonnerre et le Dixmude. Deux autres navires sont en construction et seront livrés à la Russie si un accord est trouvé entre les deux pays.

Ce type de navire mesure 199 mètres de long, pèse la bagatelle de 20.00 tonnes et nécessite un équipage de 180 hommes pour être manœuvré à sa pleine efficacité. Son rôle premier est celui d'un porte-hélicoptère (il peut en contenir jusqu'à 16) qui peut en faire décoller jusqu'à 6 simultanément sur ses 6 400m2 de pont d'envol.

Capacité opérationnel énorme

Sa grande capacité de transport lui permet d'emporter  jusqu'à 50 véhicules blindés dans ses cales, dont une douzaine de chars de d'assaut. Il permet également de transporter jusqu'à 450 soldats. Tout cela peut être rapidement déployé depuis la côte grâce aux chalands dont le navire dispose dans sa structure. Car c'est bien là l'une des principales forces du Mistral: être adapté à l'assaut combiné aéromaritime.

Il peut aussi servir de navire de commandement ou d'hôpital: il est équipé de 70 lits, de deux salles d'opérations et d'un scanner dernière génération. L'équivalent d'un hôpital d'une ville de 25.000 personnes.

Le navire possède également d'énormes moyens de communication et une grande puissance informatique qui lui permettent d'embarquer des états-majors interarmées, éventuellement multinationaux, qui peuvent conduire toute une opération militaire depuis son bord.

Efficacité prouvée

En 2006, le Mistral sert à évacuer des ressortissants français lors du conflit qui oppose Israël et le Hezbollah au Liban. Ils participent aussi à l'opération militaire Harmattan contre le colonel Kadhafi en Libye en 2011 et jouent également un rôle majeur l'opération Sangaris en Centrafrique en débarquant du matériel, principalement des véhicules blindés, au Gabon (pays limitrophe) pour appuyer la force d'intervention française. A chacune de leur implication dans une opération extérieure les Mistral ont fait preuve de leur grande efficacité.

De quoi s'enorgueillir du savoir-faire militaire français en terme de construction d'équipement militaire mais aussi s'interroger sur la possibilité de fournir à la Russie d'aussi puissantes armes de guerre. Un officier russe avait par ailleurs commenté la force de ses navires en expliquant que s'ils avaient été en possession de l'armée russe en 2008 lors du conflit contre la Géorgie, les Russes auraient gagné la guerre "en deux jours plutôt qu'en deux semaines".

 

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