Migrants : les décisions de l'UE "loin du compte", dénonce Stéphane Le Foll

Stéphane Le Foll a estimé que les décisions prises par l'Union européenne pour résoudre la crise des migrants sont "loin du compte par rapport aux enjeux", ce vendredi sur France Info. Selon le porte-parole du gouvernement, l'action européenne doit s'inscrire dans la durée sur ce sujet.

Les termes se veulent diplomatiques, mais le message à destination de l'Union européenne est rude. Invité de France Info, ce vendredi matin, le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a estimé que les décisions prises lors du sommet extraordinaire de l'UE, jeudi 23, sur la question des migrants sont "loin du compte".

"Il a fallu attendre des drames, et ils se sont multipliés depuis quelques semaines, pour qu'on revienne au dispositif qu'avait mis en place par l'Italie, à l'échelle de l'Europe. C'est déjà un retour à un peu plus d'engagement de l'Europe mais on est loin du compte par rapport aux enjeux", a ainsi dénoncé Stéphane Le Foll. Et le ministre d'insister: "on est face à un problème qui a besoin de trouver des solutions immédiates, humanitaires, mais on a un problème plus vaste, plus lourd, plus structurel qui est de savoir si demain on est capables de stabiliser des relations entre l'Europe et toute sa périphérie européenne".

Les enjeux, selon le porte-parole du gouvernement, concernent "à la fois les passeurs, les trafiquants (…) mais aussi ceux liés à la Libye et à la déstabilisation complète d'un pays devenu une plateforme pour un certain nombre de trafiquants et d'immigration".

Stéphane Le Foll a également fait sien les propos de François Hollande, qui a déclaré jeudi 23 au sommet de Bruxelles "qu'il s'agit de réparer les erreurs d'hier", en référence à l'intervention en Libye déclenchée notamment par Nicolas Sarkozy en 2011. "Nicolas Sarkozy a fait des commentaires sur la question de l'immigration. Quand on voit la situation de la Libye aujourd'hui... Il y a eu une action qui a été conduite, qui avait d'ailleurs été soutenue par François Hollande à l'époque, mais derrière cette action rien, mais alors rien, n'avait été anticipé sur la suite à donner", souligne-t-il. Le ministre n'a ainsi pas hésité à décrire une Libye "dans un état lamentable".

"La nécessité est celle d'un engagement n'est pas simplement celui du moment mais qui va être celui d'une durée. Et ça, il faut que l'Europe se mette à travailler plus en coopération et en collaboration. Si je regarde ce qui se passe par rapport à la lutte contre le terrorisme, le pays qui est engagé avec des forces militaires partout, c'est la France", a conclut Stéphane Le Foll dans un évident appel à la mobilisation européenne.