Migrants : les annonces de Manuel Valls à Calais
"L'Europe et la France avons devant nous une immense responsabilité. (…) Ces morts aux portes de l'Europe et sur son sol ne cessent de nous le rappeler". C'est sur un ton grave que Manuel Valls a débuté son allocution consacrée à la crise migratoire, ce lundi 31 à Calais. Il a souligné qu'il s'agissait là d'une "crise d'une exceptionnelle gravité (…) qui sera longue" et d'un "défi" pour l'Europe.
Le Premier ministre a salué l'action des forces de l'ordre, des collectivités locales et des associations, mais en a surtout appelé à une action collective des pays européens: "Toute l'Europe est concernée par cette crise (…). Elle doit donc se mobiliser". Une mobilisation, qui selon lui, doit également concerner les candidats à l'adhésion à l'Union européenne. Il a demandé à ce que les pays "de première entrée" (Grèce et Italie notamment) ne soient pas abandonnés.
Bien que la répartition des migrants par quotas dans les Etats membres ait été abandonnée, Manuel Valls a demandé une "répartition équitable de l'accueil des personnes éligibles au droit d'asile. De trop nombreux pays le refusent. C'est contraire à l'esprit européen. L'Europe ne peut pas l'accepter".
Reprenant son discours de La Rochelle lors de l'université d'été du PS de dimanche 30, le Premier ministre a appelé à traiter les migrants avec "humanité, responsabilité et fermeté". Il a rappelé la distinction entre les immigrés clandestins, qui doivent "être raccompagnés dans leur pays d'origine", et les réfugiés, qui peuvent bénéficier de l'asile.
Il a d'ailleurs demandé la création de "hot spots" dans les pays de première entrée. Ces centres auront pour mission de distinguer qui relève de quel régime. Cela nécessitera cependant une harmonisation européenne de la liste des pays "sûrs" dont les ressortissants ne peuvent se voir accorder l'asile.
Le Premier ministre a également proposé le déploiement de gardes-frontières européens: "Schengen, ce n'est pas seulement l'abolition des frontières internes, mais aussi la protection des nos frontières externes. Il en va de notre survie".
Pour attaquer le mal "à la racine", Manuel Valls demande aussi que des solutions soient trouvées avec les pays d'origine et de transit des migrants. Il a également rappelé que 177 réseaux de passeurs avaient été démantelées en 2015. "C'est autant en sept mois que sur toute l'année 2014".
S'il a reconnu un aspect "symbolique" a sa visite à Calais, Manuel Valls a tenu à souligner que "l'Etat n'abandonne pas et n'abandonnera pas les Calaisiens".
Le Premier ministre était accompagné de deux commissaires européens et de Bernard Cazeneuve, son ministre de l'Intérieur. Ce dernier rencontrera ses homologues européens le 14 septembre à Bruxelles pour une réunion d'urgence sur la question des migrants. La Commission européenne a par ailleurs annoncé ce lundi accorder à la France une aide pouvant aller jusqu'à cinq millions d'euros, pour faire face au problème des migrants, notamment ceux de Calais.
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