Libération d'Assange : son père rencontre des députés français à l'Assemblée nationale
Comme annoncé lors de son passage sur le plateau de FranceSoir, le père de Julian Assange, John Shipton, s’est rendu à l’Assemblée nationale, mardi 16 novembre, afin de plaider pour la libération du fondateur de WikiLeaks, emprisonné depuis près de deux ans en Grande-Bretagne. Cette rencontre, à laquelle ont notamment assisté Jean-Luc Mélenchon, Jean Lassalle, ou encore François Rufin, faisait suite à la signature par une quarantaine de députés de tous bords politiques, y compris au sein de la majorité, d’une proposition de résolution visant à accorder l’asile politique à Julian Assange.
Nous recevions aujourd'hui à l'Assemblée nationale Stella Moris et John Shipton, la compagne et le père de Julian #Assange. Leur combat pour la liberté suscite l'admiration. pic.twitter.com/J88qTTVyWn
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) November 16, 2021
"Son seul crime est d’avoir divulgué des vérités sur les guerres d’Irak et d’Afghanistan", a martelé François Rufin, l’un des initiateurs du texte, lors de la conférence de presse. Le député de la France Insoumise a également rappelé les propos tenus par Éric Dupont-Moretti, avant que celui-ci ne devienne ministre de la Justice. "[Julian Assange] a permis de révéler qu’en France, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande avaient été espionnés par les Américains. Ça n’est pas rien. Il a permis de révéler également que Pierre Moscovici et François Baroin, deux ministres de l’Économie, avaient fait l’objet d’une opération d’espionnage économiques conduites par les États-Unis. Ne serait-ce que par orgueil, pour service rendu à la nation, nous devons accueillir Julian Assange."
"C’est bien dans l’esprit français de faire libérer Julian"
L’activiste australien est emprisonné depuis deux ans Grande-Bretagne. À la fin de l’année, la justice britannique doit confirmer ou annuler son refus de l’extrader vers les États-Unis, où il risque 175 ans de prison pour avoir rendu public des centaines de milliers de documents classifiés. "À ce moment-là, la demande que vous formulez, parlementaires, devient absolument fondamentale, puisque Julian Assange sera un étranger sur le sol anglais. Sans une voix forte, comme celle de la France pour l’accueillir, les États-Unis pourront dans le cadre d’un mouvement migratoire, par exemple, vers son pays d’origine l’Australie, l’appréhender", a expliqué son avocat français, Antoine Vey.
Parmi les derniers à prendre la parole, John Shipton, de sa voix douce et apaisée que les lecteurs de FranceSoir ont déjà eu l’occasion découvrir, a tenu à remercier les parlementaires français pour "l’espoir" suscité par leur initiative. "Julian a fait face à une haine féroce, une malveillance sauvage, les mensonges les plus scandaleux, qu’il a dû supporter pendant douze ans. Vous l’avez tous vu. […] C’est bien dans l’esprit français de faire libérer Julian et de lui permettre de rejoindre la France", a-t-il conclu alors son interprète, submergé par l’émotion, éclatait en sanglots.
Une loi pour protéger les lanceurs d'alerte étudier à l'Assemblée
La question est maintenant de savoir quand la résolution pourra être débattue à l’Assemblée nationale. Pour ce faire, elle doit être inscrite à l’ordre du jour, soit par le gouvernement ou la majorité – ce qui semble pour l’heure peu probable, soit lors d’une journée « de niche » réservée à un groupe minoritaire, comme celui de la France Insoumise. Pour l’heure, aucune date n’a été fixée.
Cependant, le groupe LFI a d’ores et déjà déclaré qu’il demanderait à ce la proposition de loi – qui doit être étudiée aujourd’hui à l’Assemblée – visant à renforcer la protection des lanceurs d’alerte soit étendue aux lanceurs d’alerte étrangers.
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