L'élection de la dernière chance ?
CHRONIQUE — Avec la victoire d’Emmanuel Macron qui a recueilli 58,5% des voix, contre 41,5% pour Marine Le Pen, la dernière chance de remettre la France, et par effet d’imitation l’Europe et le monde, sur les rails de la diplomatie classique et de la rationalité, s’évanouit. Un nouveau quinquennat s’ouvre pour Macron, l’homme qui incarne ce modèle contre nature d’hyper-atlantisme post-guerre froide en politique étrangère et d’imposition du modèle chinois d’ingénierie sociale sur le front intérieur.
La campagne aura été farouchement déloyale. Comme au cours de la campagne de Joe Biden, lorsque les réseaux sociaux et les médias mainstream ont censuré les informations liées au scandale stratosphérique de la famille Biden en Ukraine et en Chine, les terribles scandales associés au dernier quinquennat d’Emmanuel Macron - dont la délégation à un cabinet d’études américain, le cabinet McKinsey, de la politique de santé, de décisions d’éradication des garanties constitutionnelles en matière de liberté, d’aventures en matière de santé humaine - sont passés à l’as. Sans doute la très faible performance de la candidate Marine Le Pen lors du débat présidentiel aura-t-elle constitué une occasion perdue d’expliquer aux Français le véritable enjeu de cette élection.
Cinq années de delirium tremens, cinq années d’État de droit évincé de son essence démocratique, dont la moitié exercée au rythme de mesures irréelles d’infantilisation, laissent un peuple comme hypnotisé, livré à une presse monolithique rongée de conflits d’intérêts, souvent les mêmes que ceux de la caste qui gouverne.
Alors que le monde parle de pandémie et de guerre, des réalités beaucoup plus disruptives ayant trait à l’émergence de l’intelligence artificielle et d’un agenda globaliste nécessitent des politiques humanistes dotées de valeurs fortes, de bon sens et d’une compréhension aiguë des enjeux de notre contemporanéité. Elles requièrent des personnalités saines, ce qui exclut d’office Emmanuel Macron. Si l’être humain dispose, grâce au libre arbitre, d’une possibilité immense de s’éloigner des déterminismes de la nature, ce qui se déprend définitivement d’elle, est de nature psychotique. La vie privée d’Emmanuel Macron, ce qu’il définit comme un "destin singulier", est celle d’un homme prompt à la transgression, qui traîne avec lui un ressentiment de non-reconnaissance sociale, un type de relation pédopsychiatrique qui se serait installée dans le temps et dont la reconnaissance exige de s’associer avec la somme de tous les pouvoirs.
Il y a fort à parier qu’au cours du prochain quinquennat, Emmanuel Macron sera extrêmement conformiste avec tout ce qui lui garantira une aura de respectabilité sur le front international. Il se mettra en scène comme il l’a fait sur le dossier ukrainien, parce qu’il a besoin d’assentiment. En revanche, sur le front national, il sera le père fouettard, le misanthrope, l’homme qui déteste l’enfance, tout ce qu’il a démontré être au cours du dernier quinquennat. L'homme qui emmerde les Français.
Mais cette élection, c'était aussi la dernière chance, sans xénophobie et sans racisme, de faire valoir le droit à une identité culturelle propre, avant que la mutation démographique enterre peut-être pour toujours la possibilité de remettre l’église au milieu du village.
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