La COP21 s'ouvre ce lundi au Bourget

Le coup d'envoi de la conférence pour le climat COP21 est lancé ce lundi au Bourget à 10h00. A cette occasion, plus de 150 chefs d'Etat et de gouvernement observeront tous une minute de silence à la mémoire des victimes des attentats du vendredi 13.

A la veille de l'ouverture de la COP21, les délégués de 195 pays chargés de négocier un projet d'accord sur le climat ont démarré dimanche 29 leurs discussions au Bourget tandis que des milliers de personnes se réunissaient aux alentours de la place de la République, malgré l'interdiction de manifester. Ce lundi 30, plus de 150 chefs d'Etat et de gouvernement seront assisteront à  l'ouverture officielle de la conférence à 10h00. Ils observeront notamment une minute de silence à la mémoire des victimes des attentats du vendredi 13.

"C’est le sort de l’humanité qui est à l’ordre du jour de cette conférence. Après les attentats survenus en France, nous devons traiter l’urgence et répondre au défi terroriste, mais aussi agir pour le long terme", a déclaré François Hollande au journal 20 Minutes dans une interview parue ce lundi. "Cet accord doit nous mettre sur une trajectoire qui évite le réchauffement de plus de 2°C de la planète d’ici à la fin du siècle. Aussi, il est indispensable que soient révisés périodiquement les engagements des pays. Enfin, nous devons dégager des financements abondants pour permettre des investissements dans les pays les plus vulnérables au changement climatique", a-t-il poursuivi.

Dans la nuit de dimanche à ce lundi, Washington a annoncé que les Etats-Unis, la France et 18 autres pays lanceraient ce lundi "Mission Innovation", une initiative ayant pour but de mobiliser les larges investissements publics et privés pour le développement des énergies propres. Représentant 80% du budget mondial dans la recherche et le développement des énergies propres, ces vingt pays, s'engageront à doubler leurs investissements dans ces énergies en cinq ans.

De son côté, Bill Gates a réuni un groupe de 27 investisseurs privés faisant partie des plus grandes fortunes au monde pour s'engager à favoriser l'essor de ces énergies propres via un apport conséquent de capitaux privés dans les pays participants à "Mission Innovation". Parmi eux, les Américains Zuckerberg (Facebook) et Jeff Bezos (Amazon), le Chinois Jack Ma (Alibaba), ou encore l’Indien Ratan Tata (Tata Group).

Dans le même temps, des milliers de personnes se sont réunies dimanche après-midi le long du boulevard Voltaire, entre la place de la République et la place de la Nation, pour dénoncer "l'état d'urgence climatique". Mais, dans la foulée de ce rassemblement écologiste pacifique, des manifestants se sont engouffrés dans l'avenue de la République, en criant  "Etat d’urgence, Etat policier. On nous enlèvera pas le droit de manifester" .

Des affrontements ont alors éclaté avec les forces de l’ordre, certains lançant des chaussures sur les CRS tandis que d'autres ont été jusqu'à leur jeter une barrière dessus. En réaction, les policiers les ont aspergé de gaz lacrymogène avant de les charger.  Selon la police, 289 personnes ont été interpellées, dont 174 placées en garde à vue. Fort heureusement, personne n'a été blessé.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a fermement condamné ces débordements "avec la plus grande fermeté par respect pour les victimes des attentats". "Aucun amalgame ne saurait être fait entre des manifestants de bonne foi et ces groupes qui n'ont toujours eu qu'un seul dessein: profiter de rassemblements responsables et légitimes pour commettre des violences inacceptables", a-t-il ajouté. 

"Les violences contre les forces de l'ordre place de la République sont indignes. Respecter ce lieu, c'est respecter la mémoire des victimes", a quant à lui tweeté le Premier ministre Manuel Valls.

Sur BFMTV, la maire de Paris Anne Hidalgo est allée dans le même sens. "La place de la République est devenue, depuis les attentats de janvier et encore plus depuis le 13 novembre, un lieu de recueillement très pacifique, très digne, avec des milliers de gens qui viennent spontanément tous les jours apporter des bougies, des fleurs, des messages. Et de voir (les agissements d') un groupe de gens qui n'ont rien à voir avec la préoccupation écologiste, c'est tout à fait indigne".

Même indignation du côté des écologistes. "C'est une catastrophe, ce sont des voyous qui jettent des projectiles, ils n'ont rien à voir avec l'écologie, avec la COP21", a ainsi déclaré Cécile Duflot sur France 5.

Mais les rassemblements n'ont pas eu lieu qu'à Paris. De Lyon à Nantes en passant par Manille, Londres, Tokyo, Madrid ou Melbourne, plus de 570.000 manifestants ont défilé tout le week-end afin de réclamer un accord ambitieux des 150 chefs d'Etat et de gouvernement réunis pour la COP21.