L'État s'enfonce dans la surveillance en ligne avec l'intelligence artificielle

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France-Soir
Publié le 31 octobre 2024 - 19:25
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Michel Barnier le 22 mai 2017 à Bruxelles
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© EMMANUEL DUNAND / AFP/Archives
Michel Barnier le 22 mai 2017 à Bruxelles.
© EMMANUEL DUNAND / AFP/Archives

Un appel d'offres vient d'être lancé par le service d’information du gouvernement (SIG), et il vise à surveiller l'intégralité de nos recherches pour analyser nos comportements et prédire d'éventuels mouvements. Google, TikTok et Instagram, entre autres, seront concernés par cette surveillance augmentée, qui met, une fois n'est pas coutume, la liberté à mal.

Le gouvernement Barnier veille à suivre la voie de ses prédécesseurs avec application : contrôle et surveillance au programme. Si l'Etat pouvait déjà "surveiller" les réseaux sociaux, cet appel d'offres vise à intégrer les moteurs de recherches au secteur d'action. Grâce à un contrat de 5 millions d’euros sur quatre ans, le SIG entend déployer des outils basés sur l'intelligence artificielle pour repérer les mouvements sociaux avant même qu’ils ne prennent forme.

Tout ça, c'est L’Informé qui l'a dévoilé dans un article en date du 30 octobre. Matignon veut désormais analyser les tendances de recherche, les vidéos, et même le contenu d’images, avec pour objectif avoué de détecter les "signaux faibles". Autrement dit, tuer dans l'oeuf ce qui ressemble à une mobilisation émergente ou à une opinion divergente. Il faut croire que les récentes mobilisations en Nouvelle-Calédonie, les manifestations d'agriculteurs ou la surprise des Gilets jaunes de 2018 ont laissé une empreinte durable... Suffisamment pour qu'on ait envie d'un Minority Report réel.

Pour garantir un usage "acceptable" de cette surveillance, le SIG affirme se restreindre aux données publiques, assurant ainsi respecter les libertés individuelles. Et, puisque "nous ne touchons pas aux données privées", il n’a pas jugé nécessaire de consulter la CNIL, encore moins les Français. Voilà de belles idées, accompagnées de belles technologies, qui promettent déjà une présidentielle mouvementée en 2027. 

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