Guerre en Ukraine : la Rand Corporation conseille à Washington une “issue négociée” pour “minimiser le risque d’escalade”
Quelques années après avoir publié un rapport détaillant un ensemble de mesures militaires, économiques et géopolitiques que les États-Unis pourraient adopter pour “déstabiliser la Russie”, le think tank américain, la Rand Corporation, a publié ce mois-ci un nouveau rapport. Intitulé “Éviter une longue guerre : la politique américaine et la trajectoire du conflit russo-ukrainien”, ce document préconise à Washington de servir ses intérêts en évitant “un conflit prolongé” quitte à envisager un allègement des sanctions contre la Russie.
En 2019, cinq années après le rattachement de la Crimée par la Russie par référendum, la Rand Corporation préconisait à son financeur, le gouvernement américain, de “fournir des armements létaux à l’Ukraine” de “manière progressive pour ne pas provoquer un conflit plus large”. Le rapport, intitulé “Overextending and Unbalancing Russia”, proposait, sur le plan économique, de “diminuer les revenus de l’État russe en imposant de nouvelles sanctions commerciales et financières”. En outre, le texte évoquait la “promotion de la libéralisation de la Biélorussie”, “la réduction de l’influence russe en Asie centrale” et “l’expulsion des forces russes de Transnistrie”. Des idées rapidement écartées, en raison de leurs faibles chances de réussite.
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Trois années plus tard, c’est-à-dire le 24 février 2022, la Russie déclenchait son opération militaire en sur le territoire ukrainien. Quelques semaines plus tard, en avril, la Rand Corporation publiait une mise à jour, affirmant que des “médias d’État russes et des individus favorables à la décision de Poutine d’envahir l’Ukraine ont mal interprété cette recherche au cours des dernières semaines”. Et d'ajouter : “Nous vous encourageons également à explorer cette ressource utile sur l'approche russe en matière de propagande”.
Presque une année plus tard, le conflit s’enlise et l’escalade semble inévitable, notamment avec la décision, mercredi 25 janvier 2023, de plusieurs pays occidentaux, de livrer des dizaines de chars lourds à l’Ukraine pour faire face aux forces russes.
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Garantir sa “neutralité” et “réduire les sanctions” contre la Russie
“Le débat sur la guerre russo-ukrainienne à Washington est de plus en plus dominée par la question de savoir comment elle pourrait se terminer. Pour éclairer ce débat, cette perspective identifie les manières dont la guerre pourrait évoluer et comment les trajectoires alternatives affecteraient les intérêts américains”, explique le nouveau rapport de la Rand Corporation.
Dans cette note, ce think tank préconise de “minimiser les risques d’escalade majeure” car “les intérêts américains seraient mieux servis en évitant un conflit prolongé”. De l’avis des auteurs de ce rapport, “les coûts et les risques d'une longue guerre en Ukraine sont importants et l'emportent sur les avantages possibles d'une telle trajectoire pour les États-Unis”.
La Rand Corporation explique que les États-Unis sont en mesure de prendre des mesures favorisant “une fin négociée du conflit”. Les auteurs de cette note ont identifié quatre principaux obstacles qui pourront compromettre les pourparlers russo-ukrainiens, notamment le pessimisme ambiant quant à une issue diplomatique.
À se référer à ce rapport, les États-Unis peuvent recourir à quatre instruments politiques pour “atténuer”, entre autres, ce pessimisme. Il s’agit de “clarifier ses plans de soutien futur à l’Ukraine”, “s’engager en faveur de la sécurité de l’Ukraine”, “donner des assurances concernant la neutralité” de Washington et envisager un allégement des sanctions contre la Russie.
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