Emmanuel Macron veut "plus de souplesse" sur les 35 heures
Il avait déjà évoqué la question dès sa nomination fin août, il récidive. Emmanuel Macron est favorable à un assouplissement des 35 heures hebdomadaires de travail.
"On peut défendre les 35 heures -et pour ma part je les défends- sans pour autant les mettre sur un piédestal", a déclaré le ministre de l'Economie jeudi devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur l'impact de la réduction progressive du temps de travail. "La durée légale du travail, celle que prévoit la loi, me semble devoir rester fixée à 35 heures".
"Mais le cadre légal des 35 heures n’est pas suffisant car les salariés comme les entreprises ont besoin de plus de souplesse", a-t-il ajouté. "Les salariés d'abord parce que, finalement, qui serions-nous pour pouvoir refuser à quelqu'un qui le souhaite, qui en a besoin, de travailler plus que 35 heures par semaine? (…) Si c'est sa volonté réelle, s'il est mieux payé, s'il est d'accord avec les conditions de travail que cela implique, alors cette liberté doit lui être donnée".
"Et de la même manière, si un salarié souhaite travailler moins, si cela correspond au projet de l'entreprise, alors il doit pouvoir le faire", a poursuivi le ministre. "Le vrai progrès, c'est de donner à chacun la possibilité de choisir, dans un cadre organisé et sécurisé par l'Etat et par les partenaires sociaux".
Pour Emmanuel Macron, la réforme des 35 heures a certes eu "un effet bénéfique (...) sur l'emploi" et est "acceptée et bien reçue par les Français", mais elle a "créé un signal négatif pour les entreprises étrangères qui voulaient investir en France".
Les 35 heures ont également "pu, à un moment, accentuer les inégalités au travail plutôt que les réduire", a-t-il souligné.
Le ministre de l'Economie avait suscité la polémique, dès sa nomination fin août, en se déclarant favorable, dans une interview au Point, au fait d'autoriser "les entreprises et les branches à déroger" aux 35 heures, en cas d'accord avec les organisations syndicales. Ces déclarations avaient provoqué des réactions négatives à gauche, le président socialiste de l'Assemblée nationale Claude Bartolone déclarant notamment, dans une interview à Libération, qu'"on ne touche pas aux totems du progrès social".
(Voir ci-dessous un extrait de l'intervention d'Emmanuel Macron devant la commission parlementaire):
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