Bygmalion : Jérôme Lavrilleux entendu par les juges sur son rôle dans cette affaire
C'est l'un des personnages clés de l'affaire Bygmalion. Jérôme Lavrilleux est entendu depuis ce lundi matin par les juges du pôle financier du tribunal de grande instance (TGI) de Paris qui enquêtent sur un possible vaste système de fausses factures ayant servi à minorer les dépenses de la campagne présidentielle de 2012 de Nicolas Sarkozy. Au total, la fraude présumée porterait sur près de 20 millions d'euros.
Directeur adjoint de la campagne 2012 perdue par Nicolas Sarkozy, Jérôme Lavrilleux est considéré comme un protagoniste central de l'affaire Bygmalion par les juges qui pourraient, selon certaines sources, être mis en examen ou placé sous statut de témoin assisté à l'issue de son audition de ce lundi. Cet ancien responsable qui a démissionné de l'UMP, devenue Les Républicains récemment, est ainsi le seul cadre du parti à avoir reconnu publiquement, en direct sur BFMTV le 26 mai dernier, "11 millions d'euros de dépenses liées à la campagne ventilées sur d'autres opérations (…), une partie a été absorbée par l'UMP". Evoquant des responsabilités partagées, sans dire par qui, il s'était toutefois refusé à impliquer Jean-François Copé ou Nicolas Sarkozy.
Dans le cadre de cette affaire Bygmalion, les magistrats du pôle financier soupçonnent un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal qui avait été fixé à 22,5 millions pour un candidat qualifié pour le second tour. Pour ce faire, Event & Cie, filiale de Bygmalion, aurait émis des fausses factures présentées à l'UMP notamment pour l'organisation de conférences ou séminaires fantômes, selon les éléments recueillis par les enquêteurs lors de perquisitions.
A ce jour, dix personnes, dont trois anciens responsables de la campagne de Nicolas Sarkozy (le directeur de campagne Guillaume Lambert, le trésorier Philippe Briand et Philippe Blanchetier, en charge du suivi financier), ont été mises en examen dans cette affaire. Tous nient leur implication, à l'exception des quatre anciens cadres de Bygmalion qui ont reconnu les faits. Aucun des protagonistes n'a à ce jour impliqué Nicolas Sarkozy, qui réfute avoir eu connaissance d'un système de fausses factures.
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