Chronique N°62 – « A qui bénéficie véritablement la vaccination des 12-18 ans ? »

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François Pesty, pour France Soir
Publié le 07 juin 2021 - 13:46
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Chronique 62 Pesty
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Les vieux vont-ils se mettre les jeunes ados ?
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Le 1er juin sur France Info (Retrouver ici l’intégralité des fichiers audios commentés), pendant le 14h-17h00 animé par Solenne Cressant :

SC « Le Club des correspondant nous parle de la vaccination des adolescents aujourd’hui, alors que l’agence européenne des médicaments a approuvé il y a 3 jours la vaccination des 12-15 ans avec le vaccin Pfizer contre le covid. Bonjour Grégory Philipps (Correspondant de France Info aux USA). »
 
GPh « Bonjour Solenne ».
 
SC « Aux États-Unis, les autorités sanitaires ont donné leur feu vert pour la vaccination des 12-15 ans il y a déjà 3 semaines. Est-ce qu’il y a un engouement Outre-Atlantique chez les adolescents ou leurs parents ? »
 
GPh « Oui, à tel point que la campagne de vaccination a connu un nouveau pic avec cette possibilité offerte aux 12-15 ans de recevoir leurs deux doses de vaccin Pfizer. Pour l’instant, c’est le seul à avoir reçu le feu vert de la FDA. Il y a environ 17 millions de jeunes de cet âge aux États-Unis. Ils sont déjà deux millions et demi à avoir reçu une première dose. Donc, ça va assez vite, et les experts se félicitent de cela, par ce que ça va faciliter la réouverture de toutes les écoles, fin août-début septembre. Vous savez que beaucoup d’établissements scolaires publics notamment, sont fermés depuis un an et demi maintenant. Et donc, la vaccination des adolescents va offrir aux famille un sentiment de retour à la normale. Avec par exemple aussi, les « summercamps », vous savez, les camps d’été (colonies de vacances), qui sont très populaires ici. Et les études (d’opinions) montrent que les parents seront moins hésitants à y envoyer leurs enfants à condition, évidemment, qu’ils soient vaccinés ».
 
SC « Et où est-ce qu’on vaccine ces adolescents ou ces presque adolescents ? »
 
GPh « Alors, un peu comme les adultes. Chez le médecin traitant, ou le pédiatre, en l’occurrence. Ou aussi, à la pharmacie du coin. Vous savez les fameux CVS [1], qu’on voit un peu partout aux États-Unis, où on peut maintenant aller se faire vacciner quel que soit son âge à partir de 12 ans sans aucun rendez-vous ».
 
[1] CVS Pharmacy est la plus importante chaîne de pharmacie aux US selon Wikipedia (ici)
 
SC « Et les prochaines étapes de la vaccination, maintenant aux États-Unis, ça va être quoi, Grégory ? »
 
GPh « Alors, Pfizer doit normalement demander une autorisation pour les 2-11 ans, sans-doute au mois de septembre, à la rentrée en tous cas. Et puis l’épidémiologiste en chef, le Dr Anthony Fauci, qui travaille à la Maison Blanche, espère que les enfants de 4 ans [2], pourront avoir accès au vaccin dès la fin de cette année ou alors au début 2022. 
 
[2] Non mais ça va pas ! Pourquoi pas les 4 mois ou dès la naissance, ou même en intra-utero, pendant qu’on y est ? Pas de petits profits pour Big Pharma…
 
GPh poursuit son propos « Vous savez que Pfizer et Moderna sont aussi en train de mener des essais cliniques ici aux États-Unis sur des bébés, à partir de l’âge de six mois. Mais, ça évidemment, ça ne devrait pas être pour tout de suite ».
 
SC « Eh bien, merci beaucoup d’avoir été en direct avec nous, Grégory Philipps, correspondant de France Info, aux États-Unis. En Italie, Bruce de Galzain, la décision, elle, vient de tomber, pour les 12-15 ans... »
 
BdG « Oui, hier soir, l’Agence italienne du médicament a suivi l’agence européenne et la vaccination va même démarrer très vite. Il n’y aura plus de limites d’âges pour se faire vacciner en Italie à partir de jeudi. Mais les régions ont le choix entre les dates spécifiques de vaccination pour les adolescents ou bien la vaccination pour tous, tout le temps, à partir de jeudi, donc. En tous cas, la vaccination des 12-15 ans était prévue d’un point de vue logistique dans le plan annoncé par le Général Figliuolo [3], le responsable de la vaccination… »
 
[3] Voici une photo du « Generale Figliuolo » publiée dans un quotidien italien (ici)
 
 
Responsable de la campagne vaccinale en Italie, ce Général qui mène ses vaccinologues à la baguette, porte un masque de « canard », FFP2. Tellement ridicule. Sait-il seulement que selon la revue méthodique de la Collaboration Cochrane, avec méta-analyse d’essais cliniques randomisés publiée en novembre 2020, le masque FFP2 ne fait pas mieux que le masque chirurgical, qui lui-même ne fait pas de différence avec l’absence de port de masque, sur la réduction des contaminations virales, que celles-ci soient jugées sur l’apparition de symptômes cliniques ou sur la positivité de tests de laboratoires d’analyses (ici). Ce fichu virus a surtout entrainé une pandémie de bêtises…
 
Néanmoins le correspondant de France Info en Italie, continuait son propos.
 
BdG « Et le Ministre de la santé, l’a souhaité, pour assurer une rentrée scolaire après l’été en toute sécurité. Et je peux vous dire qu’ici, l’école a déjà été tellement sacrifiée qu’il vaut mieux en effet prendre toutes les précautions [4] pour être certain que la rentrée se passera bien ».
 
[4] Un correspondant, hélas tout aussi « béni-oui-oui » que ses collègues journalistes qui s’expriment depuis les studios de France Info. Ils font de l’information ou de la propagande ? Désespérant…
 
SC « Est-ce qu’il y a des réticences en Italie ? »
 
BdG « Eh bien, plus d’un millier de professionnels de la santé ont signé un moratoire, celui des « associations du réseau durabilité et santé » pour repenser la vaccination. Ils estiment qu’il n’est pas nécessaire de vacciner les enfants. Car le risque du covid est minime pour eux et le vaccin n’empêche pas totalement d’être contagieux [5]. Mais dans les faits, la vaccination des jeunes semble pourtant bien fonctionner, notamment pour les élèves de terminale avant leur bac, dans le Latium [6] par exemple, déjà 80% ont réserver leur vaccin. Et la population adhère donc. La fédération des médecins pédiatres, se dit aussi confiante pour les 12-15 ans et estime, qu’en deux mois, ils pourraient tous recevoir la première dose. Car en moyenne un pédiatre prend en charge 200 adolescents ». 
 
[5] Enfin, quand même. Pour une fois que France Info donne un point de vue dissonant avec la communication gouvernementale. Bon, mais c’est en Italie. En France, à ma connaissance, ils ne l’ont jamais fait !
 
[6] Le Latium est la région centrale d’Italie, en bord de mer, où se situe Rome
 
SC « Bruce de Galzain, Correspondant de France Info à Rome. En Israël, à présent, Rémi Brancato. On le sait, la campagne vaccinale a commencé très tôt et dès le départ, les adolescents ont été concernés ? »
 
RB « Oui, car la campagne de vaccination a tout de suite été ouverte aux jeunes à partir de 16 ans, dès son lancement à la mi-décembre, avec succès. Comme pour le reste de la population. 60% des 16-18 ans sont vaccinés selon le ministère de la santé avec les résultats qu’on connait. Israël fait figure d’exemple en matière de contrôle de l’épidémie. Le pays lève d’ailleurs aujourd’hui quasiment toutes les restrictions. Plus besoin de présenter l’équivalent du pass sanitaire pour entrer dans les restaurants ou les commerces. Mais, malgré ces très bons résultats, le gouvernement réfléchi à élargir aux 12-15 ans l’accès au vaccin ».
 
SC « Et dans ce contexte, d’une épidémie quasiment terminée dans le pays [7], c’est l’utilité de cette vaccination des ados qui fait débat ? »
 
RB « A quoi bon ? C’est un peu la question que se posent les autorités israéliennes. A quoi bon vacciner les plus jeunes alors que le virus ne circule quasiment plus. Tenez-vous bien, le taux de contamination est proche de 0%, 4 nouveaux malades ont été comptabilisés dimanche [7bis]. 
 
[7 et 7bis] Le correspondant et la journaliste semblent implicitement relier le très faible nombre de nouveaux cas (4) observés le dimanche 30 mai 2021, au succès de la campagne vaccinale. On va dire que je chipote. Mais est-ce une tare d’être précis ? Vous pourrez vérifier par vous-même. J’ai juste interrogé le site Worldometers (ici). Faites comme moi, cochez d’abord les deux cases sous le graphique « Daily New Cases in Israel », Puis, déplacer le pointeur de votre souris sur les deux courbes de moyennes des 3 et des 7 derniers jours en regardant à un an d’intervalle les 30 mai 2020 et 2021. Vous pourrez ainsi comme moi, constater qu’à partir du 10 mai 2020, les nombres de nouveaux cas étaient aussi très bas en Israël. Pratiquement aussi bas que ce que l’on observe depuis le 9 mai 2021. Pourtant en mai 2020, il n’y avait pas de vaccin, ni de vaccination contre le covid. Chacun se souviendra qu’en France au mois de mai 2020, lors du déconfinement, le virus ne circulait presque plus. Madame la journaliste et Monsieur le correspondant, ne faites pas de conclusions hâtives. D’autres hypothèses sont sur la table. Comme celle de son déclin constaté dès l’arrivée de l’été, car il n’aime pas la chaleur. Ou encore selon laquelle le SARS-COV-2 pourrait disparaitre aussi rapidement qu’il est apparu. C’est ce qui c’était passé avec le SARS-COV-1 énigmatiquement évaporé après 11 mois…
 
 
Le correspondant poursuit « Alors, élargir au 12-15 ans, est-ce bien utile ? Ces deux étudiantes de Jérusalem, 19 ans, pensent que oui « I do think… Je pense que c’est utile, même si tout va bien en ce moment, il y a des mutations qui pourraient transformer la situation. Il faut être vacciné. Oui, même les plus jeunes, par ce que vous ne savez pas avec qui vous interagissez. Ils peuvent aller chez leurs grands-parents et on ne sait pas ce qu’ils transmettent. Il est plus sûr que tout le monde soit vacciné [8], pour éviter de nouveaux décès ». Rémi Brancato « Le ministère de la santé israélien a étudié toutes les données scientifiques [9] sur la vaccination des adolescents et devrait prendre une décision dans les prochains jours ».
 
[8] Eh bien non ! Pas d’accord. Il était tout à fait pertinent de vacciner en priorité les plus âgés, comme les grands parents par exemple (encore qu’âgé de 70 ans ou plus, il soit possible ne pas avoir de comorbidité, d’être en bonne santé et ne pas avoir besoin d’être vacciné…). Et cela même, si les résultats préliminaires, les seuls à ce jour publiés, des essais cliniques des vaccins anti-covid n’ont pas jusqu’ici prouvé qu’ils permettaient de réduire le nombre des décès ou d’éviter les formes sévères les plus graves (avec sédation, intubation et ventilation mécanique en réanimation). Les laboratoires se sont bien gardés de retenir ces critères de jugement, de dimensionner leurs essais pour pouvoir conclure sur ces points importants
 
[9] Qui peut réellement affirmer qu’il a « étudier toutes les données scientifiques » ?
 
SC « Rémi Brancato, Envoyé spécial de France Info, en Israël, pour ce Club des Correspondants » …
 
Le lendemain, 2 juin 2021, toujours sur France Info, il était à nouveau question de la vaccination des adolescents (A retrouver à 5:48 de l’enregistrement audio : ici)
 
Frédéric Carbonne « Victor Matet, jusqu’à 17h00. Bonjour Victor ».
 
Victor Matet « Bonjour Frédéric, bonjour à tous. Le début effectivement du 14-17. Bienvenus à tous. Et à 14h00, l’info avec vous Laurent Doulsan, Bonjour »
 
Laurent Doulsan « Bonjour Victor. Faut-il passer à la vaccination des adolescents ? La question était examinée ce matin en conseil de défense. Olivier Véran, le ministre de la Santé, doit faire des annonces à ce sujet d’ici la fin de journée. Le cap a déjà été franchi dans plusieurs pays d’Europe qui ont donné leur feu vert à la vaccination des 12-15 ans. En France, l’Académie de Médecine, y est favorable pour améliorer les chances d’arriver à l’immunité collective. La Haute Autorité de Santé doit aussi se prononcer à priori demain ». 
 
Victor Matet « Conseil de défense sanitaire et aussi conseil des ministres au programme ce matin à l’Élysée. À leurs sorties, le point presse du porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, qui appelle à maintenir la vigilance sur le front du covid et qui insiste, l’épidémie repart légèrement en Occitanie et en Nouvelle Aquitaine. Lors du conseil de défense sanitaire qui s’est tenu ce matin à l’Élysée, il a été question de la vaccination des adolescents. L’Agence européenne du médicament a d’ores et déjà donné son feu vert pour les 12-15 ans en ce qui concerne le vaccin Pfizer
 
Le 2 juin 2021, depuis le département du Lot où il battait campagne (non pas vaccinale, mais électorale), notre Président épidémiologiste, « business oriented », annonçait l’ouverture de la vaccination des 15-18 ans dès le 15 juin. Une décision prise la veille en conseil de défense sanitaire alors même que la HAS n’avait pas encore publié son avis. Son communiqué de presse (ici), ainsi que sa recommandation (ici) ne seront mis en ligne que le lendemain 3 juin 2021. Au tour en France de la Haute Autorité de Santé de se prononcer. Ce sera demain matin. Solenne Le Hen, Spécialiste Santé de France Info est avec nous. Pour commencer Solenne, quel est l’intérêt pour les adolescents de se faire vacciner ? »
 
Solenne Le Hen « Eh bien, comme pour tout médicament ou vaccin, il faut évaluer la balance bénéfice / risques. Le bénéfice, il faut l’avouer, il est très peu important. Les adolescents font généralement des formes bénignes de la maladie, voire insignifiantes, sans symptômes. Les moins de 14 ans représentent moins de 1% des malades soignés en réanimation. Au total, 5 enfants de moins de 14 ans sont morts en France, depuis le début de l’épidémie l’an dernier. Ils souffraient tous également d’une autre maladie. En tout, Santé Publique France a recensé des cas graves chez plus de 500 enfants qui ont développé ce que l’on appelle des syndromes inflammatoires multi-systémiques pédiatriques. On appelle ça aussi des PIMS. En majorité des cas de myocardites. Une inflammation du muscle du cœur. Mais, rapporté au nombre total de cas, le covid provoque très peu de cas graves chez des enfants et adolescents. Donc, le vaccin permettrait d’éviter ces quelques formes graves [10]. Voilà pour le bénéfice.
 
[10] Heureusement que c’est le conditionnel qui a été employé. Car, nous verrons plus loin que le seul essai réalisé par Pfizer chez les 12-15 ans, n’a pas permis de le démontrer ! Nous ne sommes donc encore que sur des hypothèses, ce qui est insuffisant pour prendre des décisions pertinentes…
 
Le vaccin, quel risque maintenant ? Selon l’agence européenne du médicament, qui a évalué le vaccin Pfizer, chez les 12-15 ans. Il est, je cite « bien toléré et ne suscite pas d’inquiétude majeure sur d’éventuels effets secondaires » [11]
 
[11] Nous verrons à l’usage. Je vous renvoie à la réalité des très nombreux événements indésirables déclarés dans la base Eudravigilance pour les 4 vaccins anti-covid autorisés dans notre pays, que je dévoilais dans ma chronique précédente (ici)…
 
VM « En fait, Solenne, le bénéfice serait davantage collectif ? »
 
Solenne Le Hen « Oui, vacciner les adolescents permettrait d’atteindre l’immunité collective, dans la mesure où on le sait maintenant, les vaccins limitent la contagion, donc la transmission du virus [12]. Les spécialistes, l’académie de médecine, estiment que pour que l’épidémie s’éteigne, il faudrait que 90% de la population adulte soit vaccinée [13]. On est à 50%. Seulement aujourd’hui, il n’est pas sûr que 90% des adultes souhaitent se faire vacciner. Ou alors, il faut qu’environ, 80% de la population totale soit vaccinée. Ce qui comprend les enfants et adolescents. Et, les vacciner, cela a du sens aujourd’hui. Car en France, ce sont les 10-29 ans qui sont le plus contaminés. Le taux d’incidence des 10-19 ans est de 144 pour 100.000 habitants. Par exemple, c’est 3 fois plus que les plus de 70 ans qui sont déjà vaccinés en grande majorité. Donc, l’épidémie de covid, ce sont les adolescents, les jeunes adultes. Ce sont eux qui majoritairement font circuler, qui continue de faire circuler le virus en France ».
 
 
[12] Non, faux. Les résultats des 2 études anglaises et de l’étude américaine montre que la transmission serait réduite « au mieux de 50% » ce qui est notoirement insuffisant…
 
[13] Encore des modèles mathématiques fumeux. Delfraissy parlait l’an dernier de 70%, on monte maintenant à 90%. Mais en réalité, dans le dernier point épidémiologique national hebdomadaire daté du 3 juin 2021 (ici), il est mentionné en page 5, que le nombre de cas confirmés de covid-19 depuis janvier 2020 s’établissait le 2 juin à 5.685.915, soient seulement 8,4% de la population française estimée au 1er janvier 2021 (67.407.241). Donc, après 17 mois de pandémie, il s’avère que 91,6% des Françaises et des Français n’ont pas été testés à ce jour positifs. De cette observation, il convient de déduire que : soit ce virus n’est pas si contagieux, ni sa cohorte de variants, ou alors, qu’une très forte proportion de nos compatriotes (et je pense en faire partie), possède une immunité innée ou acquise, comme par exemple une immunité croisée avec les autres coronavirus, qui les protège et protège les autres. C’est un peu aussi l’immunité collective. L’immunité cellulaire n’a pas beaucoup été explorée pendant cette pandémie. C’est vrai que c’est certainement plus difficile que de titrer des anticorps (sérologie)
 
[14] D’abord, vous parlez des 10-29 ans, puis vous donnez les chiffres des 10-19, on n’a du mal à vous suivre. De toute façon, 144, ce n’est même pas un niveau de seuil épidémique pour une infection à virus respiratoire…
 
VM « Merci Solenne Le Hen. Invité de France Info, le Dr Robert Cohen, Président du Conseil National Professionnel de Pédiatrie. Pour lui, il faut vacciner les adolescents si l’on veut un retour à la vie normale « Ce qui est essentiel, c’est 1. Que les adultes soient bien vaccinés. On ne va pas prendre les adolescents à la place des adultes. C’est plus efficace de vacciner les adultes que les adolescents. Mais 2., probablement que pour eux ça serait une clef pour un retour à une vie normale. Et quand, je parle de vie normale, ça veut dire une école avec une fréquentation normale, ce qui n’a pas été le cas rappelez-vous pour les collèges et les lycées. La France a fait d’énormes efforts pour maintenir ses écoles, ses collèges et ses lycées ouverts, mais les collèges et les lycées, ça a été beaucoup de demi-jauges, ça a été aussi beaucoup d’enseignement à distance, ça a été pas de vie sociale à l’extérieur etc… Donc, c’est aussi le retour à la vie normale pour eux. Mais, tout ça, il faut bien se rendre compte que on est un petit peu en retard dans les programmes de vaccination par rapport à certains pays comme les États-Unis ou le Canada ».
 
Journaliste « où la vaccination des adolescents a déjà commencé en Amérique du Nord ».
 
Dr RB « A largement commencé. On vaccine beaucoup en France. On vaccine les adultes, on vaccine les adultes jeunes. Quand il sera temps de vacciner les adolescents, c’est probablement à la fin de l’été ou en septembre, on verra bien. Si vraiment les variants continuent à prendre de la place, il y a des échecs. Mais, nous dans l’ensemble, sous couvert d’une bonne sécurité, dont on a déjà de forts arguments. Mais on aura encore des preuves à la rentrée. Eh bien ce sera bien de vacciner aussi les adolescents ».
 
VM « Le Dr Robert Cohen, Président du Conseil National Professionnel de Pédiatrie, avec Camille Revel (Une journaliste de France Info qui anime une partie de la matinée)
 
Anthony Jolly, présentateur du JT de 8h00, le 3 juin 2021 sur France 2 « Les jeunes vont bientôt pouvoir se faire vacciner.  C’est le Président de la République qui l’a annoncé hier. La vaccination des mineurs de plus de 12 ans va débuter le 15 juin. Et toute la question maintenant c’est de savoir si les jeunes seront au rendez-vous : Léopold Audebert ».
 
Léopold Audebert « Nouveau coup d’accélérateur dans la campagne de vaccination. Le chef de l’Etat annonce que les adolescents vont pouvoir recevoir une première dose de vaccin ».
 
Emmanuel Macron, se frottant les mains [15] « Nous avons décidé ce matin, à partir du 15 juin, eh bien, d’ouvrir, de commencer à ouvrir la vaccination pour les adolescents, enfin, les plus jeunes. Et à partir du 15 juin de permettre aux 12-18 ans d’aller se faire vacciner dans des conditions d’organisation, des conditions sanitaires, de consentement des parents et de bonne information des familles, aussi éthique, qui seront précisés dans les prochains jours ». 
 
[15] Peut-être après avoir pris une dose de gel hydroalcoolique ou plutôt, se réjouissait-il de la bonne affaire faite par/avec Pfizer-BioNtech ?
 
 
LA « Vacciner les 12-18 ans, une étape cruciale pour atteindre l’immunité collective plus rapidement. Mais, selon ce spécialiste, il faudrait se donner plus de temps pour juger des bénéfices du vaccin chez les plus jeunes ». 
 
Dr Robert Cohen, Pédiatre, Président du Conseil National Professionnel de Pédiatrie [16] « Pour les plus jeunes, c’est-à-dire pour les 12-15, nous avons que les études pré-AMM (autorisation de mise sur le marché), qui elles ont comporté en tout et pour tout 2.500 patients, avec des résultats, très, très intéressants, très efficaces, paraissant comme chez l’adulte. Mais, on n’a pas le même recul, en termes de tolérance ». 
 
[16] Encore lui. Mais, il est partout ce Robert Cohen, le matin sur France Info le 2 juin, le 3 juin sur France 2 au JT 8h00 de Télématin…
 
LA « Emmanuel Macron l’a confirmé, avant l’été, la barre des 30 millions de Français vaccinés sera franchie ».
 
 
Alors-là, il était particulièrement important de ne pas passer à côté des conflits d’intérêts monumentaux du Dr Robert Cohen
 
Tout de même, plus de 81.000 € de montants d’avantages, de conventions et de rémunération déclarés (ou pas) par les firmes dans la base de données Transparence Santé, c’est probablement un record pour un pédiatre !
 
Noter la sous-déclaration manifeste de ces conflits d’intérêts par certaines firmes productrices de vaccins. Pfizer n’a pas déclaré un euro de montant pour les 29 conventions qu’il a signé avec le président du Conseil National Professionnel de pédiatrie. La firme pour qui il doit se considérer redevable, lui a payer pourtant de nombreux congrès souvent très éloignés de sa base (cabinet à Saint-Maur des Fossés, Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil). 
 
Pour mémoire : 20èmes Rencontres de Pédiatrie Pratique (RPP 2016) à Paris ; 34th Annual Meeting of the European Society for Paediatric Infectious Diseases (ESPID 2016) à Brighton, Angleterre ; Congrès de la Société Française de Pédiatrie 2016, à Lille ; 21èmes Rencontres de Pédiatrie Pratique (RPP 2017) ; Congrès de la Société Française de Pédiatrie (SFP 2017) ; Congrès de la Société Française de Pediatrie (SFP 2018) ; 36th Annual Meeting of the European Society for Paediatric Infectious Diseases (ESPID 2018) à Malmo, Suède ; 37th Annual Meeting of the European Society for Paediatric Infectious Diseases (ESPID 2019) à Ljubljana, SLOVENIE
 
Alors que la Loi prévoit des sanctions sonnantes et trébuchantes pour les firmes qui omettent de déclarer, cet exemple montre bien qu’il n’y a aucun contrôle exercé par l’État, et bien sûr encore moins de sanction !
 
N’hésitez pas à zoomer…
 
 
En fin d’après-midi ce jeudi 3 juin 2021, nous en apprenions une bien bonne en écoutant encore France Info. A retrouver à 11:47 de l’enregistrement audio : ici.
 
Nicolas Teillard, Journaliste et animateur vedette sur France Info dans le « 17-20 » : « Bonne fin de journée avec France Info. Tout ce qu’il faut retenir en cette fin d’après-midi. C’est le fil info. Virginie Lebrun « La vaccination contre le covid 19 des adolescents, la Haute Autorité de Santé préconise une ouverture par étape. D’abord au 12-15 ans avec des fragilités ou vivant dans l’entourage de personnes vulnérables. Car dit-elle, il est préférable d’attendre que la vaccination des adultes soit suffisamment avancée avant de la généraliser aux plus jeunes [17] ».
 
[17] Quelle claque pour le chef de l’Etat, Robert Cohen et tous ces empressés de vacciner les 12-15 ans !
 
Il est grand temps de jeter un œil sur les résultats de l’essai clinique mené par Pfizer avec son vaccin chez les 12-15 ans…
 
Les résultats préliminaires de la seule étude clinique de phase 3 (publication concomitante avec les résultats des études de phases 1 et 2) ayant permis l’autorisation de mise sur le marché du vaccin à ARN messager de Pfizer/BioNtech pour les 12-15 ans, ont été publiés le 27 mai 2021 dans le NEJM (ici). 
 
La déclaration des liens d’intérêts des auteurs est annexée (ici)
 
Comme pour toutes les autres études cliniques de phase 3 réalisées à ce jour sur les vaccins anticovid, dont seuls les résultats préliminaires ont été publiés principalement dans le NEJM (Pfizer/BioNtech, Moderna et Janssen), et accessoirement dans le Lancet (AstraZeneca), cette étude Pfizer/BioNtech n’a pas non plus publié ses résultats sur le site américains de référence Clinicaltrial.gov (ici) ;
 
 
En jaune les auteurs salariés de Pfizer ou de BioNtech et détenteurs d’actions ou de stock-options (ou consultants pour Pfizer, dans un cas seulement) ; En bleu, les auteurs bénéficiaires d’un contrat ou d’une subvention de la part de Pfizer (et bien souvent aussi d’autre firmes commercialisant des vaccins anticovid, ex : Moderna, GSK, Merck, Sanofi-Pasteur…) ; En vert, les auteurs ayant déclaré n’avoir aucun conflit d’intérêt jusqu’à présent (« I do not have any interests to disclose at this time »)
 
On note donc que 20 auteurs sur 26 (77%) sont des salariés de l’une ou l’autre des deux firmes (Pfizer ou BioNtech). On relève aussi parmi les auteurs la présence de hauts dirigeants : Président directeur général (PDG/CEO), directeur médical et co-fondateur de BioNtech (Ugur Sahin), Médecin-Chef et co-fondateur (Ozlem Tureci, son conjoint est également cofondateur et membre du conseil d'administration), Vice-président Pfizer (Stephen Lockhart), vice-président de Pfizer, Directeur scientifique de la division des vaccins (Philip Dormitzer), Senior directeur médical de Pfizer (Judith Absalon), Directeur général Pfizer (David Cooper), Senior vice-président Pfizer (William Gruber), vice-présidente en charge de la recherche et du développement clinique des vaccins (Alejandra Gurtman), Senior vice-présidente et directrice de la R&D des vaccins (Kathrin Jansen)…
 
J’avais déjà signalé ce mélange des genres dans ma chronique N°43 (ici) à propos de la publication le 10 décembre 2020 dans la même revue des résultats préliminaires de l’essai Pfizer/BioNtech réalisé chez des adultes jeunes et en bonne santé
 
Venons-en aux résultats fameux de la vaccination Pfizer/BioNtech chez les 12-15 ans. L’essai a randomisé entre le 15 octobre 2020 et le 12 janvier 2021, 2.260 adolescents âgés entre 12 et 15 ans, 1.131 ont reçu le vaccin à ARN messager, 1.129 le placebo. Les données ont été collectées jusqu’au 13 mars 2021. 58% des participants ont bénéficié d’un suivi d’au-moins 2 mois. Le suivi maximal était donc de 150 jours (du 15/10/2020 au 13/03/2021), soit environ 5 mois. Et le suivi minimal, pour un participant entré dans l’essai au dernier jour d’inclusion, était de 60 jours (entre le 12 janvier et le 13 mars) ; Vous l’aurez compris, la durée de suivi est bien courte ! 
 
Dans le groupe vacciné, aucun adolescent sans preuve d’infection antérieure au SARS-COV-2, n’a contracté la covid 7 jours ou plus après avoir reçu la deuxième injection. Alors que 16 cas de contamination sont survenus dans le groupe placebo. Donc, nous avons 0/1.131 = 0% versus 16/1129 = 1,4% d’adolescents infectés. Pfizer/BioNtech conclut à une efficacité à 100%.
 
Notons qu’entre la première et la deuxième dose, séparées de 21 jours, il y a eu 3 cas de contamination chez les vaccinés, pour 12 cas dans le groupe placebo. Soit une efficacité vaccinale réduite à 75%.
 
AUCUN CAS DE FORME SÉVÈRE N’A ÉTÉ OBSERVÉ (ni dans le groupe vacciné, ni dans le groupe placebo)
 
 
 
Aucun décès lié au covid n’a été rapporté dans cet essai !
 
Si quelqu’un vous dit que le vaccin permet de sauver des vies chez les 12-15 ans, il n’y a aucune donnée probante pour l’affirmer…
 
Selon le dernier point épidémiologique national hebdomadaire de Santé Publique France (ici), sur un total de 82.824 décès covid-19 cumulés survenus à l’hôpital entre le 1er mars 2020 et le 1er juin 2021, soit après 15 mois de pandémie SARS-COV-2, il n’y avait à déplorer que 6 décès covid à l’hôpital dans la tranche 0-14 ans. Soit 7 décès covid pour 100.000 décès covid à l’hôpital chez les enfants et adolescents jusqu’à l’âge de 14 ans en 15 mois. Ou encore, pour le dire autrement, 1 décès covid chez un enfant ou adolescent de moins de 15 ans pour 10 millions d’habitants en France
 
 
En ce qui concerne les taux d’occupation des lits lors des 15 premiers mois de la pandémie, les enfants et adolescents d’âges compris entre 0 et 14 ans, ont représenté entre 0,2% et 1% des lits d’hospitalisation et entre 0,2% et 1,8% des lits de réanimation. Mis à part les deux pics d’occupation des lits de réanimation en mai et août 2020, dont il serait intéressant de connaitre les raisons, le taux d’occupation des lits de réanimation depuis la mi-novembre 2020, se maintient sous la barre des 4 cas pour 1.000 patients de réanimation, et celui des lits d’hospitalisation reste proche des 2 cas pour 1.000 patients hospitalisés.
 
On ne peut pas dire que les enfants et adolescents de 0 à 14 ans aient une quelconque responsabilité dans la saturation des lits d’hospitalisation et de réanimation. 
 
Ces données qui englobent non seulement, les 12, 13 et 14 ans, mais aussi toute l’enfance jusqu’à 11 ans, surestiment donc les risques encourus avec le virus SARS-COV-2 par les 12-15 ans, qui constituent la population étudiée dans l’essai Pfizer/BioNtech. 
 
 
On notera que Peter Doshi, Senior Rédacteur du BMJ (British Medical Journal), la revue médicale la plus sérieuse car, la plus indépendante des firmes pharmaceutiques, s’inquiétait (ici) le 18 mai 2021 du fait qu’après avoir octroyé des autorisations de mise sur le marché conditionnelles aux vaccins des firmes pharmaceutiques dans le cadre de l’urgence sanitaire, nous ne disposions toujours pas de plus 6 mois de recul sur les résultats préliminaires des essais cliniques, dont l’aveugle a depuis été levé [18]. 
 
[18] Pour le médicament, la méthodologie la plus robuste pour une évaluation clinique repose sur l’essai randomisé en double aveugle (Ni le patient, ni le médecin investigateur ne sait si le patient reçoit le médicament testé ou le placebo). 
 
Selon Peter Doshi, les participants aux essais cliniques sur les vaccins qui avaient reçu le placebo, auraient été autorisés dès six mois après la première injection à se faire vacciner. Dans ces conditions le groupe de contrôle n’a plus d’intérêt alors que les études se poursuivent encore plusieurs mois, et cela, jusque fin 2021, voire jusqu’en 2023 pour certains vaccins…
 
Le BMJ a demandé aux fabricants de vaccins Pfizer, Moderna, et Janssen, dans quelles proportions de participants l’aveugle aurait été levé, et combien de participants dans le groupe placebo auraient été vaccinés à ce stade ? Pfizer a refusé de répondre, mais Moderna a déclaré qu’à compter du 13 avril 2021, tous les participants du groupe placebo se sont vus offrir le vaccin Moderna et 98% se sont faits vacciner. Il n’y a donc plus de groupe de contrôle dans l’essai Moderna ! Janssen a déclaré au BMJ qu’il n’avait pas les chiffres, mais que la firme avait amendé le protocole de l’étude dans tous les pays ayant participé à ses deux essais de phase 3, afin de lever partout l’aveugle.  
 
Je crois que l’on peut parler de sabotages délibérés de la part des firmes, de sorte que l’on ne connaisse jamais l’efficacité réelle de leurs vaccins, la durée de la protection conférée, pas plus que les événements indésirables. Honte aux firmes !
 
Peter Doshi, remarque aussi, qu’aucune étude de biodistribution des 3 vaccins autorisés aux USA n’a été réalisée, ni n’a été exigée par la FDA dans la cadre de l’autorisation d’utilisation dans l’urgence (sanitaire). En Europe, ce sont des AMM conditionnelles qui ont été accordées. Aux USA, la procédure d’accès rapide au marché utilisée par la FDA pendant la pandémie est appelée « Emergency Use Authorisation (EUA) ». Cette procédure est bien moins exigeante que l’approbation habituellement suivie, qui pour les vaccins est dénommée « Biologics License Application (BLA) ».
 
Pour conclure d’une phrase, et vous l’aurez bien compris, ce ne sont pas tant les 12-15 ans qui vont bénéficier le plus de cette vaccination, mais bien la firme Pfizer.
 
Allez, juste pour le FUN, une « bonus track », que l’on pourrait baptiser « Les ados 12-17 ans « chair à canon pour le vaccinodrome de St-Jean-en-Royans, dans la Drôme, qui les accueille 10 j avant la date prévue », avec en prime l’interview pittoresque du maire, Christian Morin : ici

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