Chronique n°59 : "Nous mettre sous cloche, enferme aussi le virus. C’est très cloche, bandes de cloches !" 4ème volet : bêtisier de 4 semaines de reconfinement

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FranceSoir
Publié le 09 mai 2021 - 20:29
Mis à jour le 10 mai 2021 - 12:28
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Pesty Chronique 59
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Le grand bêtisier... à la maison.
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À force de fermer, rouvrir, confiner, déconfiner, couvrir le feu, le découvrir, on ne réduit pas les contaminations, on les déplace simplement. Quelques exemples :
 
-Quand on passe d’une jauge de 20.000 m2 à 10.000 m², dans les « grands » centres commerciaux, on déplace les clients dans les magasins plus exigus qui sont restés ouverts, ce qui favorise le brassage et les contaminations…
 
- Lorsque les supermarchés sont forcés de fermer leurs rayons « non-essentiels », la clientèle se masse sur une surface plus étroite pour mieux se contaminer…
 
- Quand on ferme les écoles et que les parents veulent continuer à travailler, on va contaminer les grands-parents qui vont les garder chez eux !
 
- Lorsqu’on a confiné strictement tout le pays en mars 2020 alors que le virus circulait très vite (R0 = 3) et sans connaître qui était contagieux, l’exécutif a pris des risques inconsidérés dans les quartiers défavorisés où 10 personnes ou plus vivent dans 30m2 avec 3 ou 4 générations sous le même toit.
 
- Quand on prône le télétravail, on oublie que la réduction des contaminations sur les sites de l’entreprise est minime, mais qu’en même temps on multiplie par deux les contaminations dans les foyers (Etude Miyaki et al. : retrouvée et analysée par l’incontournable Collaboration Cochrane dans sa dernière revue méthodique avec méta-analyse publiée le 20 novembre 2020 ; à (re)découvrir dans ma précédente chronique
 
- Lorsque l’on ferme les restaurants, bars, salles de spectacles, cinémas, théâtres, cirques, salles de sports, stades, etc, les gens vont ailleurs ou pire, ils restent chez eux pour mieux se contaminer les uns les autres…
 
- Dans le même temps, alors que l’on n’a pas confiné strictement les résidents très âgés (hébergement en chambres individuelles) et que l’on a continué à servir trois repas par jour en salle à manger, on a contribué à l’hécatombe dans le grand âge.
 
Et c’est tout bonnement de cette manière que ceux qui nous gouvernent ont fini par rendre le virus endémique.
 
Ils n’ont toujours pas compris (nos énarques, épidémiologistes, infectiologues, réanimateurs, virologues, médecins de santé publique…) que le confinement est une mesure qui n’a jamais prouvé la moindre efficacité à stopper une pandémie à virus respiratoire. Bien au contraire, la balance « bénéfice / risque » pourrait fort bien être négative pour toutes ces mesures...
 
Quatre. Comme quatrième semaines de nouveau confinement : un véritable bêtisier, tant le manque de discernement a dominé cette nouvelle période de reconfinement qui ne voulait pas dire son nom.
 
31 mars 2021 : résumé des annonces d’Emmanuel Macron pour le reconfinement qui ne dit pas son nom. 
 
« Les règles qui sont en vigueur dans les 19 départements en vigilance renforcée seront étendues à tout le territoire national métropolitain, dès ce samedi soir et pour quatre semaines. Si nous faisons ce choix qui ne concerne pas nos territoires d’outremer, territoires où le virus circule moins, et territoires qui on fait de très gros efforts il y a plusieurs semaines pour ralentir le virus de leur côté. Si nous faisons ce choix de toucher tout le territoire métropolitain, c’est parce que plus aucune région métropolitaine n’est aujourd’hui épargnée. Partout le virus circule vite, de plus en plus vite et partout les hospitalisations augmentent. Et donc, chacun doit veiller, non pas à s’enfermer, mais à limiter au maximum, les contacts, les rencontres, les moments de proximité avec d’autres personnes ».
 
 
« Le couvre-feu à 19h00 sera maintenu partout. Le télétravail qui est, (avec beaucoup d’emphase) sans doute, la mesure, la plus efficace ! [1] Le télétravail sera systématisé. Et j’appelle tous les travailleurs et tous les employeurs à y avoir recours à chaque fois qu’ils le peuvent. Les commerces seront fermés sur tous les territoires métropolitains selon la liste déjà définie dans les 19 départements aujourd’hui concernés. Nos citoyens qui souhaitent changer de région, pour aller s’isoler, pourront le faire durant ce week-end de Pâques ». 
 
[1] Euh, en réalité, cette mesure est la plus efficace pour plus que doubler les nouvelles contaminations virales dans les foyers, tout en étant la moins efficace sur le lieu de travail (en présentiel) où la réduction des transmissions ne dépasse pas 20%. Monsieur le président de la République, il est vraiment urgent que vous preniez connaissance des résultats de l’étude japonaise (Chronique N°57). Des résultats acquis lors d’une étude clinique avec sept mois de suivi pendant la grippe H1N1 sur plus de 15.000 salariés participants, appartenant à deux constructeurs automobiles, publiés dans une revue avec comité de lecture et donc bien plus robustes (les résultats) que ceux de l’enquête épidémiologique (on ne peut même parler d’étude), « ComCor », réalisée par l’Institut Pasteur…
 
 
« Nous allons fermer durant trois semaines les crèches, les écoles, les collèges et les lycées [2]. Mais oui, nous devons préserver l’éducation et l’apprentissage. C’est pour cela que le calendrier scolaire sera adapté pour ne pas laisser nos enfants seuls et sans apprendre. De manière très concrète, cela signifie que la semaine prochaine, les cours pour les écoles, collèges et les lycées, se feront à la maison. Sauf, comme au printemps 2020 pour les enfants des soignants et de quelques autres professions, qui sont accueillis de même que les enfants en situation de handicap qui doivent continuer à être accueillis dans le secteur médico-social. Les deux semaines suivantes, soit à partir du 12 avril, la France entière, quelle que soit la zone de vacances, sera placé en vacances de printemps ».
 
[2] Mais quelle bêtise encore. Franchement, vous feriez mieux, cela serait plus efficace et coûterait moins cher aux finances publiques comme aux enfants, écoliers, collégiens, lycéens, ainsi qu’à leur acquisition de connaissance, de vacciner et/ou d’isoler les seuls enseignants et personnels de ces établissements présentant des comorbidités ! Mais, non, il faut foutre le bazar encore dans le système éducatif.
 
 
« Le nombre de lits en réanimation a déjà été porté à 7.000, et je veux ici remercier, les étudiants en médecine, les retraités, le service de santé des armées, tous les volontaires de la réserve sanitaire. Tous sont mobilisés et seront mobilisés de manière accrue, pour porter dans les prochains jours notre capacité à un peu plus de 10.000 lits [3], en particulier aussi, avec l’ouverture de nouvelles capacités d’accueil dans certains hôpitaux parisiens ».
 
[3] Dans ces conditions, expliquez-nous pourquoi, Monsieur le Président, le fait de franchir symboliquement les 6.001 patients en réanimation, ces derniers jours, a été présenté dans les médias comme un véritable cataclysme ?
 
 
« Dès la mi-mai nous recommencerons à ouvrir avec des règles strictes certains lieux de culture. Nous autoriserons sous conditions l’ouverture de terrasses et nous allons bâtir entre la mi-mai et le début de l’été, un calendrier de réouvertures progressives pour la culture, le sport, le loisir, l’événementiel, nos café et restaurants [4] ».
 
[4] Méfiez-vous monsieur le Président des promesses que vous ne pourrez tenir
 
 
Nous sommes toujours le 31 mars 2021, cette fois sur la radio continue d’information : Interview Axel Kahn qui dérape
 
- La journaliste « Et tout de suite, l’invité du 8h30, Axel Kahn, généticien, président de la Ligue Nationale contre le Cancer, avec Salhia Brakhlia et Marc Fauvelle ».
 
- Marc Fauvelle « Bonjour Axel Kahn »
 
- Axel Kahn « Bonjour »
 
- MF « Je voudrais vous lire tout d’abord une citation de Jean-Michel Blanquer, le Ministre de l’Education, dans les colonnes du Monde. Il parle d’Emmanuel Macron, « Il a acquis une vraie expertise sur les sujets sanitaires, ce n’est pas un sujet inaccessible pour une intelligence comme la sienne. » Est-ce qu’on a aujourd’hui un Président épidémiologiste à l’Elysée ? »
 
- AK « Ecoutez, si on avait élu le Professeur Flahaut ou bien le Pr Fontanet à l’Elysée, oui, on aurait un Président épidémiologiste. Là, on a un Président qui est un homme éminemment intelligent, qui s’est intéressé, comme presque tout le monde, à l’épidémiologie. Mais, voyez-vous, si ce Président de la République à un moment donné, croit en savoir assez en épidémiologie pour prendre dans le domaine épidémiologique des décisions, on va dire, sans le souci des avis des épidémiologistes professionnels qui modélisent. Ça, alors, ce serait un dysfonctionnement de l’État ».
 
- MF « Et on est dans ce cas de figure aujourd’hui ? »
 
- AK « J’ai parlé au conditionnel ».
 
- MF « Hum. Les épidémiologistes, dit Emmanuel Macron, ce sont beaucoup trompés dans leurs prédictions ces derniers mois [5]. Est-ce qu’on peut entièrement lui donner tort sur ce point ? »
 
[5] Il est gentil, il aurait pu dire des épidémiologistes modélisateurs qu’ils se sont toujours trompés (Voir par exemple l’anglais Neil Ferguson de l’Imperial College of London qui a forcé les décisions de confinement dur en Europe en mars 2020 (Ma chronique N°2 du 2 juillet 2020) ou le Pr Marc LIPSITCH, virologue à la Harvard Medical School (Ma chronique N°45)
 
- AK « On peut en tous cas affirmer qu’il n’a pas totalement raison ».
 
- MF peine à contenir un rire
 
- AK « J’étais déjà venu ici, pour ce qui me concerne, en tant que spécialiste de santé publique [6], et qui connait bien ces problèmes. Rien de ce qui se passe ne m’était, on va dire, étranger. Je l’ai dit sur toutes les chaînes, sur tous les plateaux de France et de Navarre. Alors, la seule hésitation, c’était de savoir si le phénomène qui était lié au remplacement des souches antérieures de virus Cov2, par la souche dite « anglaise », surviendrait en février ou bien un peu plus tard ». 
 
[6] La génétique est-elle la mère de toutes les disciplines médicales ?
 
- MF « Ce qui change tout ».
 
- AK « C’était la seule hésitation ».
 
- MF « Ce qui change tout dans la propagation du virus. Ce qui change beaucoup de choses en tous cas ».
 
- AK « C’était la seule hésitation. Mais même en février voyez-vous, et ça je ne comprends pas la discussion et la polémique. Même en février, nous étions à 20.000 en moyenne contaminations par jour. Et, cela correspondait à une circulation virale, qui dans la réalité, et même si elle n’avait pas connu ce décrochage avec ce nouveau pic, était intolérable. Absolument intolérable. Avec une pression hospitalière constante. On reparlera des conséquences de la permanence de cette tension hospitalière sur les personnes malades de maladies chroniques, telles que le cancer. Et en plus, on savait très bien que le remplacement d’une souche moins infectieuse, par une souche plus infectieuse, ce qui était un remplacement inéluctable, allait sur ce plateau absolument intolérable, entraîné un décrochage et une augmentation encore. Et nous sommes là ».
 
Salhia Brakhlia « Si on vous écoute… »
 
- AK « Et là, tout le monde le prévoyait »
 
Salhia Brakhlia « Si on vous écoute, Axel Kahn, Emmanuel Macron a fait une erreur de ne pas reconfiner fin janvier. Et il a fait aussi l’erreur de ne pas écouter le Conseil Scientifique qui lui demandait de prendre des mesures plus importantes que ce qu’il a pris aujourd’hui. A savoir quelques mesures de freinage dans 19 départements »
 
- AK « Selon moi, la principale erreur d’Emmanuel Macron, est de ne pas avoir été fidèle à Emmanuel Macron. Je m’explique. Emmanuel Macron nous avait expliqué fin octobre, qu’il convenait compte tenu de la situation de confiner de telle sorte que la circulation virale diminue beaucoup, à moins de 5.000 contaminations par jour, et que, alors, avec la triade fameuse, tester, tracer, isoler [7], on tiendrait ce bas niveau ». 
 
[7] Dans ma chronique N°55, j’explique les raisons du naufrage de la stratégie tester, tracer, alerter, isoler, et pourquoi tous ces tests utilisés de cette manière sont autant dispendieux qu’inutiles
 
- SB « Mais, on n’a jamais atteint les 5.000 cas ».
 
- AK « Oui, oui. Mais justement, c’est ce que je vais vous dire. On a été obligé de déconfiner, parce qu’il fallait bien effectivement laisser aux activités de Noël, la possibilité de se déployer. Et tous les gens sensés, et je crois être quelqu’un de sensé, s’attendaient à ce que, après que l’on se soit éclaté au moment des fêtes de Noël, eh ben, on n’en remette un coup quoi ! Et qu’on finisse le boulot. Et la première erreur incompréhensible. Je vais vous le dire. Incompréhensible du Président de la République, selon moi, est de ne pas avoir écouter le Président de la République de la fin de l’année 2020 ». 
 
- Marc Fauvelle « Pourtant, une partie de l’opinion et parfois même des scientifiques avait salué une autre décision d’Emmanuel Macron, il y a quelque temps, quand il n’avait pas suivi ce même Conseil Scientifique en décidant de rouvrir les écoles. Finalement, est-ce qu’on n’a pas un Président qui fait de l’épidémiologie et parfois des médecins qui font de la politique un peu trop ? »
 
- AK « Ecoutez, je ne sais pas. En tout cas, pour ce qui me concerne, je ne fais certainement pas de la politique. Je n’ai aucune hostilité envers le Président de la République. D’ailleurs, à un double titre. En tant que Président de la Ligue, comment voulez-vous que j’aie une hostilité envers le Président de la République. Et même, en tant que citoyen Axel Kahn. Axel Kahn que les gens peuvent connaitre, je n’ai vraiment aucune hostilité envers le Président de la République. Pour ce qui me concerne, je suis uniquement sur des positions sanitaires et voyez-vous quand même. Il faut dire les choses. Lorsque le Président de la République prend des décisions qui sont vraiment de son fait, je ne les conteste pas. Mais, évidemment, quand ses décisions sont sanitaires et ont des conséquences sanitaires, qu’un médecin, président d’une grande association de personnes malades, et ayant une grande expérience de ces problèmes [8], commente et indique ce qu’il en est, je suis totalement dans mon rôle et dans ma fonction. Et personne ne peut dire que je fais de la politique ». 
 
[8] D’une rare modestie le généticien… D’ailleurs, il a un côté arrogant comme Emmanuel Macron. Voir le récit de son contrôle à son retour de Belgique à la sortie du Thalys alors qu’il devait présenter patte blanche.
 
- Marc Fauvelle « Mais le médecin que vous êtes Axel Kahn, grand généticien, voit aussi la forme d’exaspération qu’il peut y avoir aujourd’hui dans ce pays ? ».
 
- AK « Oui, je les vois. Je les vois… »
 
- MF « de la part de la jeunesse, mais pas seulement, à dire, « un troisième couvercle, c’est non » ? »
 
- AK « Mais, moi, je suis aussi exaspéré. Que voulez-vous que je vous dise ? Mais... »
 
- MF « Vous auriez envie de danser vous aussi sans masque sur les bords du Rhône ? »
 
- AK « Oui, oui, euh, comme moi j’ai été vacciné, à la limite, je ne prendrais pas trop de risques. Mais je danse comme un tonneau autrement. Donc, c’est la raison pour laquelle, simplement, je ne danserais pas. Euh, cela étant dit. Qu’est-ce qui provoque le plus d’exaspération ? Parce qu’on n’est pas à l’heure actuelle dans une vie normale. On est dans une vie qui pour l’essentiel est limitée, même pas aux acquêts. Comme on dit en matière de mariage. C’est-à-dire que c’est boulot, chez soi quand on est en télétravail, ce qui est fréquent. Ou alors, un peu à l’extérieur et puis « dodo ». Parce qu’à partir de 18h00, où souvent on faisait des trucs, les choses qui étaient sympa, il y a couvre-feu. On limite beaucoup également les autres activités, et cela dure, avec des périodes plus importantes, cela dure depuis le début novembre. Et on est en avril. Cela fait, par conséquent, six mois que cela dure. Eh bien, moi, je considère que d’un point de vue psychologique, d’un point de vue épuisement, d’un point de vue conséquences économiques, sans doute cette stratégie, est la pire de toutes ».
 
- MF « Le « stop and go » ? »
 
- AK « la pire de toutes ».
 
- MF « On va parler des écoles dans un instant Axel Kahn ».
 
- AK « Oui, c’est très important de parler des écoles ».
 
- MF « Des hôpitaux aussi, du cancer, la question du dépistage, bon il y a beaucoup de choses. Ce sera juste après le fil info à 8h40 avec Mélanie Delaunay »
 
- AK « Oui, oui, je suis là, parce que on veut parler des cancers ».
 
Mélanie Delaunay « Les parents sont suspendus aux décisions, alors que les fermetures de classes se multiplient à l’image de Paris où elles ont quasiment triplé en l’espace de deux jours. Fermer les établissements scolaires, c’est l’une des trois pistes discutées en conseil de défense sanitaire tout à l’heure à l’Elysée, pour les départements les plus touchés par l’épidémie de covid. Parmi les hypothèses, il y a aussi un reconfinement strict ou alors s’en tenir à des renforts médicaux et à des transferts de patients. Les retraités appelés à manifester aujourd’hui. Mobilisation pour leur pouvoir d’achat pour une revalorisation des pensions, mais également pour demander l’accès pour tous au vaccin contre le covid. C’est le dernier jour pour profiter du coup de pouce vélo. Ces 50 € pour faire des réparations ont permis de remettre en état un million neuf cent mille vélos. Chiffres France Info. C’est vingt fois plus que ce qui était envisagé au départ. Et puis un CV pour s’envoler dans l’espace. Avis à ceux ou celles qui veulent rejoindre Thomas Pesquet. Les candidatures sont maintenant ouvertes sur le site de l’agence spatiale européenne, qui va recruter six futurs astronautes ». 
 
Journaliste « Le 8h30 France Info, Salhia Brakhlia, Marc Fauvelle »
 
Salhia Brakhlia « Toujours avec le Président de la Ligue Nationale contre le Cancer, le Professeur Axel Kahn. Alors, avec le nouveau protocole, une classe est fermée lorsqu’un seul cas est détecté. Et selon le ministre de l’Éducation Nationale, Jean-Michel Blanquer, 20% de classes en plus ont été fermées entre vendredi dernier et lundi. Olivier Véran a été questionné sur la situation des écoles hier à l’Assemblée Nationale, on l’écoute ».
 
Olivier Véran « L’école n’est pas un foyer infectieux. Par contre, l’école, comme tous les lieux collectifs, est un lieu dans lequel le virus peut circuler. Et les choix que la Nation a fait, sont des choix que nous assumons. C’est le choix de pouvoir maintenir l’éducation le plus longtemps possible [9] et dans les meilleures conditions possibles ».
 
[9] Pas du tout, fermer la classe dès le premier enfant testé positif, est l’un des moyens les plus rapides de mettre à l’arrêt le système éducatif !
 
Après le fil info, l’interview du 8h30 reprend avec Axel Kahn :
 
Salhia Brakhlia « L’école n’est pas un foyer infectieux, dit le ministre de la santé. Est-ce qu’il dit vrai ? »
 
Axel Kahn « Je ne vais pas contredire mon ministre de tutelle. Euh, Olivier Véran. Cela étant dit, on a les chiffres aujourd’hui. Le taux d’incidence dans les écoles est supérieur au taux d’incidence dans la population générale. Il y a eu des tests qui ont été faits dans certaines écoles que je connais où les chiffres sont tout à fait extravagants. C’est-à-dire des taux d’incidence qui dépassent assez nettement mille [10].
 
[10] Quelque chose, somme toute, que l’on observe assez régulièrement avec la grippe saisonnière… Pas de quoi fouetter un chat.
 
Le généticien poursuit « Il y a des cas où parce qu’un cas avait été détecté, on a testé toute la classe et on s’est rendu compte que 50 à 70% des enfants de la classes en réalité étaient positifs. La réalité aujourd’hui, c’est cela. Mais, quand je dis cela, les écoles, et là Olivier Véran à raison, posent un problème particulier. Le confinement du mois de mars à mai a été très cruel pour les enfants issus des milieux les plus modestes, qui ne disposaient pas des moyens de télé-enseignement les plus modernes, les plus efficaces, qui n’avaient pas la possibilité dans des domiciles surpeuplés de s’isoler comme les autres, qui n’avaient pas le soutien d’une famille ayant le même niveau culturel et de connaissance que certains autres milieux et le décrochage a été cruel. Et donc, effectivement, il fallait à tout prix essayer de faire quelque chose et je comprends les hésitations pour l’école. Maintenant, il y a une solution. Il ne faut pas tergiverser. C’est bientôt les vacances de Pâques. Il faut que l’on avance les vacances de Pâques d’une quinzaine de jours. Il faut que l’on mélange toutes les zones. On aurait déjà dû le faire en février. Il faut que l’on aboutisse à des vacances pour les gosses. Ça ne sera pas, si vous voulez, arrêter l’enseignement, ce sera augmenter un peu les vacances pendant un mois plein réellement pour faire rebaisser la tension et il faut être innovant. Moi, j’ai fait une proposition qu’est pas totalement folklorique. C’est si les choses ne sont pas stabilisées après, on essaye de nouvelles méthodes. Il fait beau, on peut être à l’extérieur ».
 
SB « On fait cours à l’extérieur ? »
 
AK « Ce que j’appelle la déambulation pédagogique. C’est intéressant. Ne pas laisser les gosses seuls, c’est tout à fait vrai. Mais, on ne peut pas dans la situation actuelle, si on n’a pas fait rebaisser la tension, réenfermer les gamins dans les salles de classes ».
 
SB « On ferme écoles, collèges, lycées dans les 19 départements concernés ? »
 
AK, qui ne retient pas un certain agacement « On (ne) les ferme pas. On les met en vacances pour l’instant. Je l’ai dit qu’il faut avancer de deux jours les vacances. De deux jours, de deux semaines ».
 
MF « Il y a une autre question Axel Kahn qui revient aujourd’hui d’après les informations de France Info. Parmi les pistes qui sont envisagées aujourd’hui parmi l’exécutif qui ont fait l’objet d’une réunion hier soir entre Jean Castex et Emmanuel Macron, il y a la question des transferts de malades. On sait qu’il y en a très peu ces dernières semaines parce qu’assez souvent ce sont les familles qui s’y opposent pour des raisons assez évidentes. Elles veulent pouvoir rester au contact, pas trop loin. Elles ne veulent pas qu’une personne malade soit déplacée à l’autre bout de la France. Le gouvernement envisage aujourd’hui de rendre ces transferts obligatoires. C’est-à-dire que les familles n’auraient plus leur mot à dire. En échange de cela, elles seraient indemnisées. Elles auraient des arrêts de travail pour pouvoir aller voir leurs proches. Est-ce qu’on y va et est-ce qu’il faut le faire ? »
 
AK « Personnellement, ça c’est l’éthicien qui vous parle. Je ne suis pas favorable. Je comprends bien quelle est la contrainte du ministre des Solidarités et de la Santé. Je le comprends bien. Et des hôpitaux. Mais, je ne suis pas favorable parce que là, il faut voir un peu déjà quelle a été la violence faite aux familles à travers cette crise, lorsque malheureusement, l’évolution a été défavorable. L’impossibilité de voir dans les derniers moments leurs proches, leurs très proches parfois, l’impossibilité de saluer la dépouille. Voir uniquement un sac en plastique où on enfermait la personne [11]. Ça a été quelque chose de terrible. Si maintenant on rajoute le transfert automatique, sans leur autorisation. On dépasse ce qui est tolérable. Et puis, le Président de la Ligue y voit un autre inconvénient. C’est qu’aujourd’hui les tensions sanitaires pour les personnes malades, on va en reparler j’imagine, sont considérables. Mais, lorsque vous envoyez des personnes dans le CHU de Bordeaux qui est un peu moins touché, encore que, mais qui est un peu moins touché, eh ben, vous transposez également la tension hospitalière. C’est-à-dire la difficulté pour accueillir les autres personnes malades. C’est-à-dire que, en gros, je suis assez méfiant pour les transferts sanitaires qui ne pourront pas de toute façon avoir le même niveau qu’au printemps 2020, puisque presque tous les territoires sont touchés et en tous cas, je ne suis pas favorable à ce qu’on le fasse sans l’avis des familles ».
 
SB « Est-ce qu’il faut faire l’inverse, faire venir des médecins réanimateurs des régions les moins touchées dans les régions les plus touchées ? [12] »
 
AK « La réponse est « Oui ». Sauf que, c’était possible en 2020, c’est beaucoup plus difficile aujourd’hui. Pour deux raisons. D’abord parce que les équipes sont épuisées. Beaucoup de personnes, de soignants ont contracté la covid, peuvent être en arrêt de travail, et que, en plus, contrairement à ce qui se passait en avril 2020. En avril 2020, il n’y avait que le Grand-Est et l’Île-de-France qui étaient touchés. Et puis, en gradient, ça allait un peu autour. Et évidemment, plus on s’éloignait, c’était vraiment presque indemne. Ce n’est pas vrai du tout. Quand vous regardez la carte, à l’exception du Finistère, et du Sud-Ouest, tous les départements sont au minimum rose, et rougissent en réalité [13]. C’est-à-dire qu’il y a une tension partout donc. Ça, c’est la raison pour laquelle la crise en région Île-de-France, sera plus grave qu’elle était en avril 2020 [14]. Parce que ces deux possibilités, transférer massivement des personnes malades d’une part et d’autre part, faire venir des équipes généreuses, ça c’est passé, c’était magnifique, ne sera pas possible au même niveau en tout cas [15] »
 
[11] Détail sordide. Était-ce bien nécessaire ?
 
[12] Drôle de question qui ne prend pas en compte les manques de lits et de personnel non médical, infirmières et aides-soignantes
 
[13] Cela correspond à quoi ces codes couleurs ? Taux d’incidence, nombre de personnes en réanimation, nombre d’hospitalisation… ???
 
[14] Les modélisateurs auxquels le généticien accorde tant de crédit, en particulier Arnaud Fontanet de l’Institut Pasteur, se sont encore trompés. Puisque l’on voit bien aujourd’hui sur les données SFP pour la France que nous avons passé le pic de la 3ème vague avec un maximum de 6.001 patients hospitalisés en réanimation le 26 avril 2021, contre 7.019 le 8 avril 2020 (pic de la 1ère vague) et 4.903 le 16 novembre 2020 (pic de la 2ème vague). M. le Pr Axel Kahn, vous avez perdu ! 
 
 
 
[15] Il faut rappeler ici, que le bilan de ces transferts massifs de patients, sauvetages héroïques, au printemps 2020, réalisés par TGV médicalisés, en avions, en hélicoptères, souvent vers les pays frontaliers (Allemagne, Suisse, Luxembourg), n’a pas été rendu public. Combien de survivants avec ou sans séquelles (taux de mortalité ?) et à quel prix. Nous cacherait-on quelque chose ?
 
L’interview d’Axel Kahn se poursuit :
 
MF « Et on apprend à l’instant par un communiqué de l’Elysée, transmis à l’Agence France Presse que c’est Emmanuel Macron qui s’exprimera ce soir à la radio et à la télévision à 20h00 précise sur ces annonces. Il y a une expression qu’on a entendu ces derniers jours, Axel Kahn, dans la bouche des médecins, c’est celle du « tri » des patients. Quand ils disent, on arrive, on va arriver dans les jours ou les semaines qui viennent à une situation où il nous faudra trier ceux qui ont une chance de survie et ceux qui en ont moins. Est-ce que de tous les critères qui existent aujourd’hui, on parle du taux d’incidence, du nombre de personnes hospitalisées, c’est le seul, l’essentiel ? »
 
AK « Le problème ne se pose pas exactement comme ça, pour moi. Parce que comme j’ai dit très souvent la priorisation est un effort, est une démarche qui inhérente à la médecine. Tous les médecins savent que lorsqu’il y a à un moment donné une crise de toute façon, il faut savoir qu’elle est l’urgence et vers quelle personne malade on va en priorité ».
 
SB « Donc, le tri existe déjà. C’est ce que vous dites ? »
 
AK « Le choix. Je raconte que quand j’étais jeune médecin de garde, interne, il m’est arrivé plus souvent que même je pourrais me le rappeler, très souvent, d’avoir 3, 4 malades qui nécessitaient une intervention et j’étais seul médecin de garde, et je regardais lequel exigeait une intervention la plus urgente possible. Et, dans presque toutes mes gardes, je faisais un choix. On fait toujours cela en médecine. Mais, là où ça devient dramatique, c’est lorsque le choix devient impossible. Lorsque le choix devient impossible, en effet, on se trouve dans des conditions auxquelles on est confronté dans des catastrophes naturelles, dans des périodes de guerre, et en effet, personne n’aime se rapprocher des conditions de la catastrophe naturelle et de la guerre ».
 
MF « Axel Kahn, vous restez avec nous, on va parler, comme c’était promis des cancers, dans quelques instants. On va s’adresser plus particulièrement au Président de la Ligue National contre le Cancer. D’abord le fil Info à 8h50, avec Mélanie Delaunay.
 
Mélanie Delaunay « Et l’Elysée qui annonce à l’instant qu’Emmanuel Macron prononcera une allocution ce soir à 20h00. Dans une dizaine de minutes, Conseil de Défense Sanitaire, à l’Elysée. Il y a 3 pistes sur la table. Réduire la pression dans les hôpitaux, grâce à des transferts de malades et des renforts. Ou bien, fermer les établissements scolaires. Troisième piste, un confinement, comme il y a un an dans les départements qui sont déjà les plus touchés. C’est un rassemblement irresponsable, s’indigne la préfecture à Lyon qui veut retrouver les organisateurs de cette fête sauvage plus de 200 personnes sur les quais de Saône hier soir. 400 rassemblés à Lille dans l’après-midi, là non plus, pas de PV dressé…
 
On retrouve Axel Kahn après le Fil Info (se caler à 18:18 de l’enregistrement audio)
 
Jingle « Musique, France Info, Le 8h30 France Info, Salhia Brakhlia, Marc Fauvelle » :
 
Salhia Brakhlia « Toujours avec Axel Kahn, le Président de la Ligue Nationale contre le Cancer. Alors on a déprogrammé dans les hôpitaux lors de la première vaque, lors de la deuxième, la troisième, en Île-de-France cette fois-ci, on déprogramme jusqu’à 80% des soins. Quelles conséquences ça a sur les malades du cancer par exemple ? »
 
AK « Les conséquences sont tragiques quand on regarde les statistiques, les chiffres. Je voudrais y revenir tout à l’heure. Mais elles sont tragiques humainement. On parlait tout à l’heure si vous voulez, des zones moins touchées. J'ai appris hier de ma vice-présidente qu'à Bordeaux, une personne qui doit être opérée d’un cancer du pancréas encore opérable, et qui deux trois jours avant son entrée à l’hôpital, reçoit un coup de téléphone, « non, l’opération est retardée [16] ». J’ai vu la même chose pour des personnes attendant d’être opérées pour un cancer de la prostate [17]. On a vu partout cette reconstruction après un cancer de la mâchoire. Il y a toutes ces personnes dont le corps est délabré par de lourdes interventions pour cancer qui ne vivent pas dans leur corps abîmé et à qui l’on dit que la chirurgie réparatrice est repoussée sine die. C’est-à-dire que derrière ces chiffres, il y a des douleurs, il y a des détresses, c’est intolérable. Il faut voir que pour le Président de la Ligue ce qui se passe. Évidemment c’est intolérable, car il y aura plus de 10.000 morts qui n’auraient pas dû mourir de leurs cancers [18]. Mais ce qui se passe au quotidien dans les chairs, dans les esprits, Madame, c’est intolérable ».
 
[16] Je ne sais pas s’il existe vraiment beaucoup de cancers opérables du pancréas. C’est probablement le cancer dont le pronostic est le plus sombre et la mortalité quasi certaine. Dans la priorisation dont parlait Axel Kahn, il viendrait probablement en dernier. 
 
[17] Ouh lala, probablement le cancer le plus souvent surdiagnostiqué, avec un dépistage par le dosage des PSA qui est déconseillé par la HAS, au point que même l’Institut National du Cancer ose l’écrire aussi : ici. Le cancer de la prostate évolue habituellement très lentement, sur une trentaine d’années. Son ablation entraine fréquemment de l’incontinence de l’impuissance chez les hommes qui acceptent de se faire opérer.
 
[18] Du grand n’importe quoi. Quelles sont ses sources ? Il a modélisé aussi les conséquences en termes de décès par cancer de la déprogrammation de leurs soins… Ce type n’a plus rien de scientifique. Son expertise est au doigt mouillé, et peut-être même a-t-il une boule de cristal.
 
SB « Plus de 10.000 morts qui devraient mourir dans les années à venir alors qu’ils ne devaient pas mourir, c’est ce que vous dites ? »
 
AK « Absolument, l’évaluation la plus basse est 13.500. Elle s’est basée si vous voulez sur 100.000 retards de diagnostics depuis le début de la pandémie. Tout le monde est d’accord à peu près, sur ce chiffre. Sur un article anglais qui indique quel est le prix, la perte de chance par mois de retard et sur la durée moyenne des retards. Et cela amène à ce que ces 100.000 déficits de diagnostics entraînent au minimum si on ne prend que cela en compte, pas les déprogrammations par le reste dont on a parlé, amène à une surmortalité par cancer. Par rapport à ce qu’aurait dû être connu, observé, de 13.500 personnes. Alors, il y a ces drames, tous les jours, il y a cette angoisse. Il y a cette impression d’être abandonné. Avoir l’impression qu’on s’occupe de tout sauf d’eux, ces personnes qui souffrent de cancers. Il y a ce coût économique. Lorsqu’après avoir discuté des prises de position des uns et des autres, je suis vraiment dans mon rôle de Président de la Ligue. C’est une situation qui m’abat, qui me désole. Alors, évidemment, je suis combatif. Donc, je ne me laisse pas abattre longtemps ».
 
MF « Alors, vous restez combatif. Qu’est-ce-qu’on peut dire aux personnes qui doivent se faire dépister ? Par exemple, continuez ? Prenez rendez-vous ? »
 
AK « Oui, malgré tout. Malgré vos appréhensions, malgré le risque qui existe, qui n’est pas nul c’est vrai, de contamination dans les hôpitaux. Le plus dangereux pour vous, le plus grave pour vous, c’est de ne pas vous faire dépister. C’est-à-dire que l’on ne commence pas à traiter en temps et en heure votre cancer [19]. Ce que la Ligue essaye de faire, c’est que la surcharge est plus importante dans les hôpitaux généraux que dans les centres anticancéreux (qui ne prennent pas de patients covid). Regardez pour certains actes, par exemple, les endoscopies choliques pour confirmer le diagnostic d’un cancer colorectal. Savoir si on ne peut pas mobiliser au maximum les services d’endoscopie des centres anticancéreux. La Ligue évidemment fait flèche de tout bois. Elle est au côté des personnes malades ».
 
[19] Eh bien, justement cela se discute. Beaucoup de dépistages des tumeurs solides (sein, prostate, thyroïde, mélanome malin,,..) entrainent massivement des surdiagnostics. Par exemple, les études récentes portant sur le dépistage organisé des cancers du sein par mammographie nuisent plus aux femmes qu’ils ne leurs rendent service. Mais tel un VRP, Axel Kahn, en tant que Président de la Ligue contre le Cancer a une large palette de produits de santé, équipements, et prestations à vendre : médicaments, dispositifs médicaux implantables ou pas, scanners, appareils d’imagerie médicale, tests et robots d’analyses médicales…
 
SB « Est-ce que vous avez l’impression qu’on ne fait pas assez appel aux établissements privés dans cette crise sanitaire ? La pression elle est sur les hôpitaux, mais est-ce que les établissements privés, les cliniques ne sont pas assez sollicitées ? »
 
AK « On fait appel, cette fois-ci. Ça a été vrai lors de la première vague. Lors de la première vague, les hôpitaux privés ont été laissé de côté. Ça a été beaucoup moins vrai lors de la seconde vague et d’après ce que je sais, c’est moins vrai aujourd’hui. Quand je parle des centres anticancéreux, c’est que certains évidemment sont confrontés à l’accueil et au traitement, les grands hôpitaux de personnes atteintes de covid. Mais, beaucoup, normalement essaient de rester à l’écart de cela. Est donc, les soins des personnes atteintes de cancers peuvent s’y poursuivre plus facilement que dans les hôpitaux généraux ».
 
MF « Axel Kahn, est-ce que les formidables progrès de la science, en un an contre le covid avec la découverte de plusieurs vaccins vous donne aussi de l’espoir dans le traitement des cancers. Il en existe un aujourd’hui, un seul de vaccin, c’est contre le Papillomavirus. Est-ce que je dis une bêtise, Il n’y en a qu’un seul. »
 
AK « Oui, il y a le cancer, euh le vaccin contre le papillomavirus, mais également le vaccin contre l’hépatite B, et l’hépatite B aussi peut entraîner un cancer. Il y a un vaccin très efficace »
 
MF « Est-ce qu’on peut imaginer le même espoir à court terme, à moyen terme contre les autres cancers ? »
 
AK « Alors, pas un phénomène de vaccination de même type. Parce que vous voyez bien que ces vaccins c’est contre un virus qui se complique de cancers. C’est rare et si on regarde les autres caractéristiques des cancers, ils sont extrêmement nombreux, multiples. Il y en a des milliers. Et il faudrait des milliers de vaccins particuliers et ce que l’on peut faire en revanche, c’est si vous voulez un vaccin, mais surtout de l’immunothérapie. Utiliser le système immunitaire pour soigner les personnes contre la tumeur particulière qui a été caractérisée chez les personnes malades. Alors, ça oui, vous avez tout à fait raison, l’ARN qui fait merveille dans la vaccination. Les vaccins à ARN, c’est un prodige de la science du début du 21ième siècle. Ça restera comme cela. Ce sont des vaccins d’un nouveau type, qui sont extraordinairement efficaces. Plus efficaces que pratiquement tous les vaccins qu’on a connu jusqu’à présent. J’exagère, mais à peine. Qui sont très, très bien tolérés et qui sont relativement faciles à fabriquer. Eh bien, le concept d’ARN médicament, il va être très élargi et évidemment, notamment aux cancers, et notamment dans cette perspective de l’immunothérapie des cancers [20] ». 
 
[20] Alors l’immunothérapie des cancers, c’est un sacré attrape-couillon. C’est médicaments horriblement onéreux, ne bénéficient en réalité qu’à une infime proportion des patients chez qui ils sont prescrits par les oncologues. Si ce sujet vous intéresse, je vous recommande de visionner la présentation de diapositives sonorisées que j’avais faites au Colloque de Bobigny en 2018 « Peut-on vraiment parler de « médecine de précision » à propos des nouvelles immunothérapies et des thérapies ciblées des tumeurs solides, de leurs biotests compagnons, et des seuils définis (ou pas) pour l’éligibilité des patients aux traitements ? » : ici
 
MF « je voudrais si vous le permettez qu’on termine par une note peut-être plus personnelle, lorsque votre père, Jean Kahn, qui était un professeur de philosophie, a mis fin à ses jours en 1970, il vous avait écrit à vous et à vos frères une lettre qui se terminait par les mots « sois raisonnable et humain ». C’était des mots qui vous étaient adressés à vous « être raisonnable et humain ». Aujourd’hui dans la crise qu’on connait mondialement depuis plus d’un an est-ce que, finalement, ce n’est pas le plus dure d’être les deux à la fois ? ». Raisonnable quand on a envie parfois de tout fermer, humain en entendant la détresse de ceux qui n’en peuvent plus ? »
 
AK « Je ne crois pas. Les décisions sont toujours difficiles, parce que rien n’est manichéen. Il n’y a pas le blanc, le Noir. Mais, [21] »
 
[21] Pas d’accord avec Axel Kahn ? Il y a les décisions qui s’appuient sur des preuves scientifiques robustes et les autres qui se fondent sur des hypothèses, des opinions, des intuitions, des émotions. Ce n’est pas la même chose.
 
MF « Vous avez réussi vous à être raisonnable et humain ? »
 
AK « Je ne peux pas le dire. C’est à vous de me le dire. Honnêtement, j’ai essayé. En tous cas, ce que je peux dire, ce n’est pas simplement durant cette crise. En disant, je n’ai jamais dit autre chose que ce sur quoi j’avais des informations et ce dont j’étais persuadé que cela était vrai. Jamais autre chose. Alors ça, c’est déjà une première exigence d’être raisonnable et humain. Mais non, je n’ai pas eu beaucoup de difficulté à identifier parmi les voies possibles dans le traitement de cette crise, les voies qui étaient, on va dire, plus raisonnables et humaines. Qui étaient plus dans le cadre de la voie bonne telle que je l’ai définie, que les autres. J’ai connu dans ma vie des situations, notamment dans la vie politique, beaucoup plus difficiles. C’est plus difficile de savoir ce qui est bien et ce qui est mal en politique, que de savoir ce qui est bien et mal dans le traitement d’une pandémie ».
 
MF « Merci beaucoup Axel Kahn. Merci infiniment. Très bonne journée à vous ».
 
Le 2 avril au JT de 8h00 sur France 2, selon une étude de l’Institut Pasteur, il y aurait davantage de contaminations chez les assistantes maternelles :
 
Julien Benedetto « Les enfants pourront-ils être gardés par les assistantes maternelles pendant le confinement ? Le gouvernement doit trancher aujourd’hui après des annonces contradictoires hier. Selon une étude de l’Institut Pasteur, il y aurait plus de contaminations chez les assistantes maternelles [22] qui sont environ 300.000 en France ».
 
[22] Oui, alors sans que le présentateur du journal n’ait prononcé son nom, on nous ressasse une fois de plus l’enquête épidémiologique baclée « ComCor ». Pour mémoire, seul 8,2% des 370.000 personnes contactées par l’assurance maladie à partir de sa base de données Contact-Covid pour répondre à l’enquête ont renvoyé un formulaire. Biais majeur. De plus des cas témoins encore moins nombreux ont été choisis par IPSOS, institut de sondage, on ne sait pas comment. D’ailleurs les études de cas témoins sont les plus à risque de biais. Plus de détail sur ComCor dans ma chronique N°57)
 
D’ailleurs dans l’extrait suivant des conclusions ComCor, qui mentionne une augmentation du risque avec les assistantes maternelles, on nous dit que le risque est également augmenté, sans nous dire s’il l’est davantage ou moins qu’avec les assistantes maternelles, quand vous avez des enfants en crèche, et à l’école maternelle. 
 
 
 
 
 
Encore une fois cette étude ne vaut pas grand-chose. Quand donc l’Institut Pasteur organisera-t-il une étude clinique randomisée, prospective et contrôlée pour répondre avec robustesse à ce type de question ? 
 
Mais heureusement que la décision du gouvernement n’a pas mis au chômage, même partiel, 300.000 assistantes maternelles…
 
 
6 avril 2021 : Office catholique traditionaliste sans masque ni gestes barrières à l’église Saint-Eugène et Sainte Cécile, Paris. France Info participait à un acharnement politico-médiatique d’une rare violence à l’encontre d’écclésiastiques et de fidèles. Mon dieu, quelle affaire ? (Retrouver l’intégralité du fichier audio : ici)
 
Marie Bernardeau, journaliste animatrice « Laurent Doulsan pour l’info. Laurent Doulsan « Le parquet de Paris ouvre une enquête pour mise en danger de la vie d’autrui après la messe de Pâques célébrée au mépris des règles sanitaires ce week-end dans une église traditionnaliste de Paris. Une cérémonie en présence de nombreux fidèles qui ne portaient pas de masque, qui ne respectaient pas non plus les distances de sécurité. Les images de cette messe montrent aussi que les prêtres n’accordaient pas plus d’attention à ces règles sanitaires. 
 
Marie Bernardeau « Et on en vient Laurent Doulsan à cette messe de Pâques pour le moins problématique. Cet office célébré ce week-end dans une église du neuvième arrondissement de Paris, l’église Saint-Eugène, Sainte Cécile, où les prêtres, les fidèles apparaissent sans masque [23]. Les gestes barrières n’y sont pas respectés. Une vidéo y a été tournée, publiée même sur le site de la paroisse, avant d’en être retirée quand la polémique a enflé, nos confrères du Parisien ayant révélé les conditions de cette célébration. Bonjour Mathilde Lemaire. Une enquête est désormais ouverte. Dites-nous d’abord ce qu’on voit précisément sur cette vidéo. Mathilde Lemaire « Eh bien, on voit une église qui semble pleine. En tous cas des fidèles serrés les uns aux autres. Beaucoup de personnes âgées parmi eux, des chants religieux dans l’allée centrale et quasi personne ne porte de masque. Pas même le vicaire qui donne l’hostie directement de la main à la bouche aux fidèles les uns après les autres. Un baptistère unique, la même eau pour plusieurs baptême successifs. Troublant, troublant. Pour le diocèse, lui-même vite alerté, la directrice de la communication du diocèse de Paris, Karine Dalle « Nous avons tout simplement été stupéfaits parce que depuis de nombreux mois, l’archevêque de Paris demande aux paroisses et aux prêtres d’être irréprochables. Et de fait, l’immense majorité des paroisses heureusement, respectent les mesures barrières essentielles [24] dans le cas de la crise sanitaire que nous vivons actuellement : Le port du masque, la distance entre les personnes, deux sièges entre chaque personne ou chaque entité familiale, un rang d’écart entre chaque rang. Et malheureusement dans le cas présent, la vidéo est sans appel. Il y a un nombre impressionnant de personnes qui ne portent pas de masque, y compris dans les célébrants. C’est très compliqué à expliquer. Est-ce que c’est une manière de revendiquer une certaine liberté ou de s’opposer à des mesures gouvernementales. Néanmoins, on est dans un établissement recevant du public. Il n’y a aucune raison que ces lieux échappent à la Loi [25] ».
 
MB « Est-ce que le fait que ce soit une église dite « traditionnaliste », y est pour quelque chose ? »
 
KD « Il semblerait, ce sont des choses qui ont été constatées plutôt dans ce type de communauté [26], mais ça n’excuse en aucun cas ces types de comportements ».
 
[23] Quelle importance. L’inefficacité du port du masque par rapport à l’absence de port est démontrée dans 10 études cliniques randomisées prospectives et contrôlées, 9, dont 8 réalisées en grappes (clusters) ont fait l’objet d’une revue méthodique avec méta-analyse par la Collaboration Cochrane (Voir ma chronique N°54 : ici). Quant à la 10ème étude, danoise et la seule à avoir été conduite pendant la pandémie de sars-cov-2 (publiée : ici) qui a randomisé 3.030 participants qui devaient s’astreindre à porter le masque et 2.994 dans le groupe de contrôle. Il n’y a pas de différence significative dans le nombre de personnes nouvellement contaminées. Vous pouvez aussi vous référer à ma chronique N°49 qui donne quelques explications sur l’inefficacité des masques chirurgicaux, FFP2 ou en tissu lavable de catégorie 1 : ici)
 
[24] Une seule mesure barrière pourrait être efficace, la plus importante probablement dans les infections à virus respiratoires : la distance. Et encore, car on ignore vraiment pour les aérosols de virions en lieu clos, quelle est la distance qui protège (1 mètres, 2 mètres…). Ce qui est certain c’est que si l’on respecte par exemple les 1 mètre de distance, et que l’on ne touche donc personne, pas la peine de se frotter les mains toutes les 5 minutes avec du gel hydroalcoolique
 
[25] C’est quoi cette donneuse de leçon qui ne connait rien à l’infectiologie et aux stratégies pertinentes d’atténuation des risques lors de pandémies de virus respiratoires ?
 
[26] Ça sent la guerre de chapelles ou de clochers, sinon aux guerres de religions, à défaut d’arguments scientifiques portant sur l’efficacité de ces mesures administratives jamais démontrées par des études cliniques randomisées prospectives et contrôlée à la méthodologie robuste…
 
Mais la stigmatisation des acteurs de cette célébration de Pâques se poursuit encore et encore sur France Info (se caler à 2:23 de l’enregistrement audio : ici) Mathilde Lemaire « Le curé de la paroisse se contente de répondre lui que la jauge était respectée, moins de 300 personnes selon lui. L’église Saint-Eugène Sainte Cécile, c’est une communauté donc plutôt traditionaliste avec des messes en latin. Il y avait déjà eu ce genre de soucis dans l’église Saint-Nicolas du Chardonnet (également à Paris) il y a quelques mois, mais qui, elle n’est pas elle sous l’autorité de l’église catholique. Donc, là, c’est très différent. On devine l’archevêque embarrassé d’autant que le diocèse avait déjà été alerté sur un relâchement, un non-respect des gestes barrières au cours de messes ces dernières semaines dans cette église. Les autorités diocésiennes jugent ce dossier prioritaire et espère, par le dialogue, 1, des explications, 2, l’engagement que cela ne se reproduira pas ». 
 
Marie Bernardeau « Et les autorités civiles, Mathilde, elles réagissent finalement donc aussi cette après-midi ».
 
Mathilde Lemaire « Oui, il y a quelques minutes, le parquet de Paris vient d’annoncer l’ouverture d’une enquête pour mise en danger de la vie d’autrui. Le code pénal prévoit jusqu’à un an de prison, 15.000 euros d’amendes pour les auteurs de cette infraction. Mais, on sait qu’elle est difficile à caractériser, car normalement cela implique la notion de risque immédiat de mort ou de blessures. C’est toutefois ce même chef qu’on retrouve pour les enquêtes ouvertes après certaines fêtes clandestines depuis le début de cette crise sanitaire. Pour terminer cette précision, Marie. On sait que des policiers se trouvaient autour de l’église Saint-Eugène, Sainte Cécile au moment de la célébration de cette messe bondée. Une présence dans le cadre des mesures de lutte contre le terrorisme. Mais, dans ce cadre, les policiers n’entrent pas dans les lieux de culte, quand aucun danger n’est signalé. C’est de le sécurisation extérieure ».
 
Que voilà un battage politico-médiatique totalement délirant ! Si l’on se réfère à l’enquête épidémiologique ComCor de l’Institut Pasteur, prise pour la bible par un certain nombre de politiques, du contexte religieux de survenue de transmissions virales, il n’en n’est question que pour les 21,2% de personnes dans la population générale qui suspectent une contamination sans avoir identifié la personne source. En l’occurrence, ce contexte religieux ne s’observe que dans 0,8% des cas :
 
 
Et voici ce que cela donne lorsque l’on met en forme ces données incontestables, n’est pas, de l’Institut Pasteur :
 
 
 
Avec moins de 1% des contextes religieux à l’origine de la survenue d’une contamination covid, il est franchement grotesque de parler de « mise en danger de la vie d’autrui ». D’ailleurs, il y a lieu d’observer que pendant les offices religieux, les fidèles regardent tous dans la même direction, celle de l’hôtel, et que par conséquent si quelqu’un éternue, tousse fortement ou envoie un postillon aussi gros soit-il, ses expectorations vont s’écraser sur le dos du manteau de la personne présente éventuellement dans le rang devant. Il est où le problème ? Même chose dans les cinémas, théâtres, stades, salle de spectacles….
 
Le même jour, les écoliers retrouvaient le chemin de l’école en distanciel et l’on pouvait entendre sur France Info : 
 
Journaliste (Fichier audio : ici) « Depuis ce matin, les écoliers, les collégiens et les lycéens retrouvent l’enseignement à distance, leurs établissements étant fermés dans le cadre des nouvelles mesures anticoronavirus. Mais, comme l’an dernier à la même époque, les débuts sont plutôt chaotiques, avec des bugs en séries. D’abord une attaque informatique qui a empêché l’accès au site du CNED (Centre National d’Enseignement à Distance), « Ma classe à la maison ». Et aussi des difficultés pour se connecter au ENT (Espaces Numériques de Travail), en raison d’un grand nombre de connexions, notamment en Île-de-France ». 
 
8 avril 2021 : 2 écclésiastiques en garde à vue suite à l’office célébré à Pâques dans l’église St-Eugène- Ste Cécile, Paris (Se caler à 0:29 de l’enregistrement audio : ici). 
 
Journaliste animateur « Et voici Laurent Doulsan pour l’info. Laurent Doulsan « Un prêtre et un autre écclésiastique ont été placés ce matin en garde à vue. C’est ce qu’on vient d’apprendre du parquet de Paris, qui confirme une information de 20 Minutes. Les deux hommes sont susceptibles d’avoir participer à l’église Saint-Eugène, Sainte Cécile, dans le neuvième arrondissement de Paris, à la messe sans gestes barrières, du week-end de Pâques, vous vous en souvenez. Ils sont entendus pour « mise en danger délibérée de la vie d’autrui », non port du masque et rassemblement de plus de six personnes, sans respect des gestes barrières ».
 
12 avril 2021 : Alors que les Anglais venaient tout juste de rouvrir leurs pubs, bars, restaurants les commerçants italiens manifestaient contre les restrictions - Interview Paolo Levi
 
Toujours sur la première radio d’information continue (se caler à 1:04 de l’enregistrement audio : ici) Armand Peyrou-Lauga, Journaliste « Les Anglais peuvent à nouveau trinquer en terrasse depuis ce matin. Réouverture des pubs et des restaurants en extérieur, mais aussi des salles de sport, des coiffeurs et des magasins de vêtements qui ont d’ailleurs été pris d’assaut à Londres ».
 
Journaliste Animateur « Armand Peyrou-Lauga. Les commerçants italiens veulent pouvoir ouvrir leurs magasins. Les Français, pour beaucoup sont dans le même cas, vous me direz. Mais nous parlons des commerçants italiens, parce que ceux-là manifestent en ce moment. Bonjour Bruce de Galzain ».
 
Bruce de Galzain « Bonjour »
 
Journaliste animateur « Correspondant permanent de France Info en Italie. Commerçants et restaurateurs qui défilent à Rome, même si ce cortège n’est pas autorisé »
 
BdG « Eh oui, la préfecture n’a pas accepté que les restaurateurs, les commerçants du mouvement #ioapro en italien, « moi j’ouvre », manifestent devant la chambre des députés comme la semaine dernière. La préfecture de police affirme qu’une autre manifestation était prévue, mais en fait, les autorités sont inquiètes d’éventuels débordements, car mercredi dernier, deux policiers ont été blessés lorsque les manifestants ont tenté de rentrer dans le parlement. Des manifestants excédés à l’idée de ne pas pouvoir ouvrir. Il faut dire aussi que les aides en Italie arrivent au compte-gouttes. Les commerçants ici, parlent d’aumônes. Ils n’en veulent pas. Ils veulent travailler ».
 
Journaliste animateur « Et alors, au moment où vous nous parlez, Bruce, cette tension, elle est de nouveau palpable ? »
 
BdG « Ben, pour l’instant, les manifestants sont bloqués à quelques mètres de la place où siègent les députés. Ils sont quelques centaines sous mes yeux. Plutôt calmes, mais acceptent mal que les bus aient été bloqués. Ils en annonçaient 130. Et la manifestation est pacifique, hein, pour le moment. Sauf que des infiltrations de groupes d’extrême droite comme CasaPound sont craintes par les forces de l’ordre. Depuis ce matin, un hélicoptère surveille le centre historique et dès 13h00, les rues qui mènent au centre du pouvoir ont été bloquées. Ici, les députés, les sénateurs et le président du conseil, sont à peine à quelques mètres les uns des autres, autour du panthéon où les forces de l’ordre sont donc très nombreuses et sous la pluie ».
 
Journaliste animateur « Merci Bruce de Galzain, depuis Rome, pour France Info et bonjour, Paolo Levi »
 
Paolo Levi « Oui, bonjour à vous »
 
Journaliste animateur « Correspondant du journal italien « La Stampa » à Paris. On entendait Bruce de Galzain nous dire que les aides financières pour ces commerçants arrivent au compte-gouttes. Les dispositifs d’aide publique ne sont pas les mêmes qu’en France. C’est ça aussi qui créé de la colère ? »
 
PL « Mais, certainement la France, quand je, quand on entend, voilà, les commerçants français, ils doivent savoir que, ils sont quand même, même si la crise est virulente pour tous, ils sont quand même parmi les plus chanceux. Parce que, c’est vrai que l’État français, la France a été très, très généreuse dans ce moment de crise, par rapport au malaise que tous les commerçants sont en train de vivre. Donc, il était absolument, et il est absolument légitime de les soutenir en France comme en Italie, d’ailleurs, il y a eu ces 750 milliards d’euros extraordinaires qui ont été débloqués dans le cadre du plan de relance européen. Ce qui représente vraiment une manne pour tout le monde, et c’’est vrai aussi, que pour l’instant les commerçants français, euh, ont plus de soutien que les italiens, quoi. Que les Italiens aussi vont recevoir ? Voilà, du soutien ». 
 
Journaliste animateur « Mis à part, ces manifestations interdites comme celle d’aujourd’hui. Est-ce que les commerçants ou restaurateurs italiens sont disciplinés ou est-ce qu’il y a de la désobéissance, des professionnels qui ouvrent malgré tout leur enseigne ? »
 
PL « Ma, disons que pour l’écrasante majorité des commerçants italiens, euh, on respecte les règles, mais parce que disons que le bon sens après un an et demi, presque [27], de pandémie, a porté tout le monde à comprendre qu’on est en guerre, donc, euh, c’est une guerre sanitaire, mais c’est toujours une guerre. Donc, euh, personne ne s’amuse à devoir fermer les restaurants ou les commerces. On est dans une situation et dans des circonstances exceptionnelles et donc, le vrai ennemi à battre, ce n’est certainement pas un gouvernement qui nous demande de fermer, mais c’est un ennemi invisible, qu’hélas on ne voit pas. Et si on veut s’en débarrasser au plus tôt, il faut, hélas, se sacrifier temporairement [28], mais. Mais, c’est seulement partie remise, parce qu’après, il va y avoir une croissance incroyable. Parce que quand finalement, l’Europe et l’Italie seront libérées, grâce aussi à la campagne de vaccination, qui maintenant, finalement, après un départ difficile et lent, est en train d’accélérer énormément. Après, on vivra de nouvelles trente glorieuses. Au niveau européen ça va être une croissance incroyable [29]. Donc, il faut tenir bon. Il est tout à fait compréhensible qu’il y ait de l’exaspération, on le voit dans ces heures même, à Rome. Il y a ces manifestations avec pour l’instant 500 personnes en face du parlement. 50 personnes qui ont été identifiées par la police etc… Mais ça représente toutefois une minorité, disons, par rapport à l’écrasante majorité des commerçants italiens qui souffrent. Et c’est tout à leur honneur que malgré la souffrance, ils résistent. Parce que voilà ; ils comprennent qu’on est dans une situation particulière de guerre [30] ».
 
Journaliste « Eh bien, merci pour ce message d’espoir et de nécessaire solidarité. Paolo Levi, correspondant du journal italien « La Stampa » à Paris. Alors, même que les restrictions sont assouplies à partir d’aujourd’hui dans certaines régions italiennes, la Toscane, Le Piémont, la Calabre, et quelques autres encore ».
 
[27] Non, mais l’épidémie en mars 2020, suivait avec un décalage d’une ou deux semaines en France, ce qui se passait en Italie. Parler d’un an et demi est très exagéré. Il est vrai que Rome est très au sud de Marseille…
 
[28] Encore un, il n’y a pas qu’en France, qui pense que fermer les restaurants réduit les contaminations. Lourde erreur de jugement. Cela ne fait que les déplacer dans les foyers où elles sont attisées…
 
[29] Et là, il croit vraiment au Père Noël… Il n’y a que la Foi qui sauve !
 
[30] Non, ce sont des moutons de Panurge, comme partout. D’ailleurs, et pourtant j’adore l’Italie, mais tel un jeu de domino ou un château de carte, il suffit d’un seul domino, d’une seule carte et tout s’écroule… Alors faites appel à votre mémoire. En Europe occidentale, qui a été le premier pays à confiner sévèrement sa population ? Même, si la décision a été largement influencée par un épidémiologiste modélisateur fou et anglais (voir ma chronique N°2 : ici). C’est bien Giuseppe Conte, qui le premier a franchi le Rubicon (fleuve côtier italien) en appliquant cette mesure qui n’a jamais prouvé son efficacité. Tous ont suivi. Pedro Sanchez, Emmanuel Macron, Boris Johnson… Il n’y a que la Suède qui s’est efforcée de mettre en œuvre uniquement des mesures pour lesquelles on dispose de preuves scientifiques solides d’efficacité. La Suède, nous en reparlerons un peu plus loin…
 
14 avril 2021 : Fakenews Vrai du Faux + interview Tristan Mendes France
 
Nicolas Teillard, journaliste animateur vedette de France Info aux commandes de la radio entre 17h et 20h (Retrouvez l’enregistrement audio intégral : ici) « C’est un terme qui est entré dans le langage commun désormais « Fake news ». Ces fausses informations qui pullulent sur Internet, sur les réseaux sociaux, qui s’immiscent parfois aussi dans les médias traditionnels où la chasse aux fake-news est devenue une activité à part entière dans les rédactions. C’est le cas déjà, euh, depuis plusieurs années à France Info et à l’occasion de notre journée spéciale consacrée à la lutte contre les fausses informations, à l’éducation des enfants à ces questions, un journaliste de la cellule de décryptage de France Info, en studio. Bonsoir Thomas Pontillon ». 
 
Thomas Pontillon « Bonsoir Nicolas »
 
NT « Un chiffre pour commencer, pour mesurer ce qui est un peu ce phénomène. Selon une étude du MIT en 2018, une fausse information se répand six fois plus vite qu’une vraie information. Alors, vous allez nous aider un petit peu, Thomas, nous donner quelques astuces pour repérer ces fausses informations, ces intox. Mais d’abord, de quoi parle- t-on exactement quand on parle par exemple d’intox sur les réseaux sociaux ? »
 
TP « Alors, c’est très vaste. La désinformation peut prendre plein de formes différentes. Ça peut être une photo, une vidéo, sortie de son contexte. Ça peut être un faux document avec une entête officielle qui a été rajoutée. On en a vu des exemples ces derniers mois avec de fausses notes gouvernementales qui annonçaient de faux confinements ou de fausses mesures sanitaires. Ça peut être aussi des graphiques ou des chiffres. Il y en a eu beaucoup depuis le covid. Mais, il y a toujours un point commun, à ne pas sous-estimer. C’est que tout le monde peut tomber dans le panneau. Et il y a deux ressorts qui sont très souvent utiliser dans les fausses infos. D’abord, il y a toujours un peu de vrai dans une intox. C’est ce qui lui donne une pointe de crédibilité. Et ce soupçon de vrai mélangé avec beaucoup de faux, ce qui va instiller le doute. Et puis l’autre ressort, c’est de jouer avec les émotions, les craintes. Et puis, vue l’année que l’on vient de vivre avec le covid, ça explique pourquoi la désinformation s’est nettement accélérée ». 
 
NT « Est-ce qu’il y a des manières de détecter des messages qui colportent de fausses informations ? »
 
TP « Oui, il y a plusieurs réflexes à avoir. D’abord, le premier, toujours remonter à la source. Par exemple, quand il y a eu des messages, il y a quelques mois, pour dire que les tests PCR étaient dangereux. Il faut essayer de savoir, d’où vient cette info. Est-ce qu’elle est vérifiable ? En gros, si c’est le frère de la belle-sœur d’un cousin qui travaille dans un labo qui le dit, eh bien, on peut estimer que ce n’est pas une source fiable. Ça doit normalement déclencher une première alerte. Autre réflexe, on peut regarder les commentaires des internautes. Si certains doutent ou disent que c’est faux. Là aussi, ça peut mettre, ça doit mettre la puce à l’oreille. On peut regarder aussi sur des sites d’info. France Info.fr, par exemple ou d’autres pour voir si ce sujet est traité. S’il n’y a pas d’article, sur aucun site sérieux, eh bien, là encore, il faut se montrer vigilant. Voilà autant de pistes à explorer pour savoir si une info est vraie, si elle est fausse, ou si elle est à nuancer. Et le mieux, dans le doute, c’est d’éviter de partager ces messages sans vérifier. Sinon, ça ne fait que grossir l’intox ».
 
NT « Vous avez parlé tout à l’heure de documents détournés, d’images qui sont parfois détournées. Est-ce qu’il y a des outils en ligne, notamment pour savoir si une image est vraie ou si elle est détournée ? »
 
TP « Ouais, il y a un site gratuit que tout le monde peut utiliser. Il s’appelle inVID. Il permet de passer à la moulinette des photos, des vidéos, pour connaitre notamment, la première date de publication. Par exemple, on l’a utilisé la semaine dernière à la cellule pour une vidéo où on voit des policiers qui jettent leurs menottes au sol. D’après le message qui l’accompagnait, la vidéo était récente et montrait les forces de l’ordre qui protestaient contre le confinement. Et finalement, grâce à ce site, on a pu retrouver une première trace de cette vidéo en juin dernier. Il s’agissait d’une manifestation contre des annonces du ministre de l’Intérieur concernant des violences supposées lors d’interpellations ? Comme quoi, cela n’avait rien à voir avec la situation sanitaire. Mais c’est un bon exemple de désinformation à partir d’une vraie vidéo, puis en détourner le sens ».
 
NT « Thomas Pontillon, la cellule décryptage de France Info, pour ce mode d’emploi anti-fake-news. Bonsoir, Tristan Mendes-France » (Se caler à 3:34 de l’enregistrement audio : ici).
 
Tristan Mendes-France « Bonsoir ».
 
NT « Vous êtes maître de conférences associé à l’Université Paris Diderot, spécialiste des cultures numériques et collaborateur de l’observatoire du conspirationnisme. On vous entend régulièrement sur France Info pour analyser, décrypter les différentes théories du complot qui émaille l’actualité. Le podcast s’appelle complorama. Votre regard à vous sur la manière dont nous gérons dans les médias ce phénomène qui aujourd’hui prend une place très importante ».
 
TMF « Ça fait quelques années maintenant que les médias se focalisent sur le démontage des fausses informations qui circulent en ligne et c’est un travail qui est absolument essentiel, ne serait-ce que pour fournir en ligne, sur ce marché dérégulé de l’information auquel la plupart des français accèdent, notamment via les réseaux sociaux, mais d’avoir une information qui vient contredire parfois quelques fake-news qui circulent en ligne [31]. Donc, c’est important dans cet écosystème que les médias produisent du contenu, des contre-argumentaires, pour que des gens aient des chances de tomber dessus ».
 
[31] 66 mots, 5 lignes, 370 caractères (espace, non inclus) et vous avez compris quelque chose ?
 
NT « Je voudrais vous faire réagir à des réflexions qu’on entend régulièrement. Par exemple, parler d’une fausse information, c’est aussi finalement, en parler, parfois lui donner du relief. Est-ce qu’il est nécessaire d’expliquer ça ou est-ce qu’il faut parfois laisser de fausses informations circuler sans en parler ? »
 
TMF « C’est quelque chose d’assez délicat. Une fausse information qui circule en ligne, une intox, il faut éviter évidemment de la relayer, notamment par notre indignation, ce qui est assez classique sur les réseaux sociaux, on est indigné par quelque chose donc on le relaye, mais en le relayant on lui donne plus d’audience. En fait, tout est question de niveau. Quel est le niveau de circulation de cette intox ? Passé le niveau d’un certain seuil, il est nécessaire de lui porter la contradiction et de le relayer pour le démonter. En deçà, il faut éviter, ce qu’on appelle l’effet Streisand [32], sur Internet, qui est en gros de donner une visibilité, une sur-visibilité à quelque chose qui serait peut-être passé sous le radar ».
 
[32] Tenter de cacher ou censurer une information, peut aboutir à la rendre virale sur les réseaux sociaux. Ce phénomène a pris le nom de la chanteuse Barbara Streisand, suite à une mésaventure qu’elle a vécue (ici) 
 
NT « Est-ce que vous observez depuis quelques années une forme d’industrie de la fausse information ? »
 
TMF « Alors, il y a effectivement, des, ce qu’on appelle des « fermes à trolls », des entreprises commerciales si vous voulez, qui cherchent à capitaliser sur l’attention que génère les fausses informations. Donc, ça effectivement, ça existe. La motivation qui est derrière est en général commerciale, mais on a aussi des sortes d’usines à fausses informations qui ont des agendas idéologiques, qui sont poussées par une motivation qui est de pousser une certaine propagande parfois, et certains États étrangers plutôt autoritaires, participent parfois de cette production massive, quasi industrialisée des fausses informations ».
 
NT « Je ne sais pas ce qui est le plus grave, mais est-ce qu’il y a au-delà de l’apparition de très nombreuses fausses informations, le risque de faire qu’il y en a tellement, qu’aujourd’hui tout peut-être une fausse information, et que pour les gens, je l’ai entendu quelque part, après tout, c’est vrai, c’est faux, tout le monde ne prend pas une demi-journée pour vérifier, pour être sûr que c’est ça la vérité, et finalement il y a une masse comme ça de discours qui aujourd’hui passent et qui sont difficiles à filtrer ? »
 
TMF « Alors, il y a véritablement une inquiétude qu’on peut avoir aujourd’hui, c’est qu’il y a une explosion de l’offre complotiste, conspirationniste ou des fausses informations, une véritable explosion qui profite évidemment de cet écosystème particulier, notamment, que sont les réseaux sociaux. Et cette profusion, induit tout simplement une confusion dans l’esprit, dans l’esprit des gens, parce que par exemple, lorsque on parle des vaccins, eh bien, il n’y a pas une seule information sur les vaccins, il peut y avoir 10.000 fausses informations qui circulent. Alors, tout le monde ne va pas forcément tomber sous, disons va pas croire à toutes ces fausses informations, mais ça va créer une sorte de doute, de confusion sur ce que l’on doit considérer comme étant sérieux comme information qui circule en ligne. En ligne, il y a une sorte de nivellement des paroles d’autorité. Et une information qui est sourcée, crédible, qui a mis du temps à être établie, qui respecte disons la démarche scientifique, ben a autant de poids en ligne même parfois moins, en tout cas aussi accessible qu’une fausse information qui a été produite en deux minutes ».
 
NT « Cette analyse des fausses informations, des théories du complot, vous nous l’offrez sur le site de France Info, sur notre appli, également, Tristan Mendes-France [33]. Le podcast s’appelle complorama, réalisé avec Marina Cabiten ».
 
[33] La crise sanitaire, les confinements, les couvre-feux, fermetures, ont eu un impact très néfaste sur la santé mentale de ce malheureux Tristan Mendes-France. Il est clair que le sociologue habitué des réseaux souffre d’un sévère trouble obsessionnel compulsif (TOC). Principal symptôme : Il voit des complotiste, des conspirationniste, des fausses informations partout ! Mais, son aveuglement l’empêche de voir toutes les fausses informations produites par ceux qui nous gouvernent. Il faut le voir dans le reportage « La fabrique du mensonge », de quelle manière il fustige et traite tous les anti-masques de complotistes / conspirationnistes. Cet imbécile n’a même pas pris la peine de vérifier les preuves d’efficacité, ou plutôt d’inefficacité des masques à réduire les contaminations. Vous me direz, ce n’est pas le seul. Mais, ce n’est jamais une excuse. Il se situe dans la suspicion, les procès d’intention, la rhétorique, mais jamais dans l’analyse objective des preuves existantes qui conduisent certains, dont je fais partie, à se battre pour que la vérité éclate au grand jour. En définitive, c’est lui le complotiste, l’arroseur arrosé. Quant à Nicolas Teillard, il boit aussi le petit lait gouvernemental. C’est quoi ce journalisme incapable de toute analyse critique ?
 
14 avril 2021 : 2300 décès liés à la pollution de l’air évités selon SPF grâce au 1er confinement
 
(Retrouver l’enregistrement audio : ici)
 
Journaliste France Info « Le premier confinement au printemps dernier, il a sauvé des vies, parce qu’il a freiné le covid, bien sûr [34], mais aussi, parce qu’il a permis de diminuer la pollution de l’air. C’est ce qu’indique aujourd’hui Santé Publique France ». 
 
[34] Qu’il s’agisse du freinage du virus, ou d’une réduction du nombre de décès, rien ne permet d’affirmer cela. Voilà une fake-news inadmissible et scandaleuse ! On peut au contraire penser que l’enferment aveugle de personnes porteuses du virus symptomatiques ou asymptomatiques à un moment où il circulait très rapidement (R0=3) ait pu embraser les contaminations à l’intérieur des foyers. L’absence d’étude clinique prospective randomisée et contrôlée en grappes sur différents territoires (canton, départements, régions) et comparative (confinement versus non-confinement) interdit toute affirmation de ce type. Mais nous verrons à la fin de cette chronique qu’au contraire, la comparaison des nombres de décès par millions d’habitants d’un pays qui n’a pris que des décisions fondées sur des preuves scientifiques robustes, dont celle évidemment de ne pas confiner, n’est pas du tout à l’avantage de la France… 
 
Journaliste « Bonjour Sébastien Deny ».
 
Sébastien Deny « Bonjour »
 
Journaliste « Vous êtes Directeur santé, environnement et travail de cet organisme. 2.300 morts en moins dites-vous, c’est parce que nous ne prenions plus nos voitures que la pollution a baissé ? »
 
SD « Absolument, et en partie, puisqu’effectivement le premier confinement a eu pour conséquences de modifier drastiquement nos comportements et nos habitudes. En l’occurrence, prendre moins sa voiture [35] ou réduire aussi les émissions industrielles du fait de la diminution d’activité. Donc, en effet ».
 
[35] Le confinement et aussi l’interdiction de se déplacer entre les régions, il ne faut pas l’oublier
 
Journaliste « Mais ça a repris ensuite. Ce n’est pas un effet durable. On a beaucoup parler en ville de l’essor du vélo avec des pistes cyclables qui ont été pérennisées depuis la fin du confinement, Ça ne permet pas de maintenir ces effets positifs ? » 
 
SD « Alors, ces effets positifs sont effectivement très liés à la période de confinement et à la réduction de l’activité pendant cette période de confinement. Et il est effectivement très probable qu’à la reprise de l’activité les concentrations en polluants atmosphériques réaugmentant, l’impact sanitaire réaugmente. Et d’ailleurs, de manière plus générale, nous avons également actualisé l’estimation à long termes de la pollution atmosphérique, qui aujourd’hui encore représente un risque conséquent. Puisque représente 40.000 décès annuels pour la population française, soit 7% de la mortalité ». 
 
Journaliste « D’autant qu’il y a eu peut-être une crainte à la sortie de ce premier confinement. C’était de reprendre les transports en commun. Et certains privilégiaient les transports individuels et particulièrement la voiture. On parlait du vélo, mais la voiture aussi a été davantage utilisée à la sortie de ce premier confinement ? »
 
SD « Alors, il est vrai que les transports en commun ne permettaient pas de respecter les gestes barrières, puisque ces gestes barrières augmentent l’efficacité de lutte contre l’épidémie [36]. Néanmoins, ce que nous indiquent ces chiffres, c’est que, effectivement, le fait de réduire l’utilisation de sa voiture a une diminution effective sur l’impact sanitaire de la pollution atmosphérique liée à ces utilisations de véhicules ».
 
[36] Encore des affirmations sans preuve
 
Journaliste « Et cette étude de Santé Publique France aujourd’hui est plus large que ce seul premier confinement, elle souligne que la situation s’améliorait déjà avant la pandémie sur la période que vous étudiez, 2016-2019. Vous notez, je crois, 8.000 morts de moins par an à cause de la pollution de l’air et des maladies cardiovasculaires qu’entraine cette pollution donc. C’était déjà une dynamique qui était en cours ? »
 
SD « Alors, effectivement, c’était une dynamique en cours, puisque nous avions fait une première estimation sur une période d’une dizaine d’années qui estimait à 48.000 décès l’impact de la pollution de l’air sur la santé, et notamment sur les maladies de longs termes que vous avez citées. Si on peut se réjouir de cette diminution, néanmoins ce chiffre de 40.000 décès reste préoccupant ».
 
Journaliste « Oui, c’est considérable ».
 
SD « C’est considérable, il s’agit de 40.000 décès évitables. C’est-à-dire que des actions pour réduire la pollution atmosphérique auront ou ont un vrai impact sur la diminution de ce nombre de décès ».
 
Journaliste « Et c’est homogène partout en France ou ça se constate plutôt en ville ou on pourrait penser qu’il y a plus de voitures ? »
 
SD « Alors effectivement, les impacts sont les plus importants en zone urbaines et au droit des grandes villes et des grandes communes de France. Mais, néanmoins, cet impact s’observe aussi dans des zones plus agricoles, puisque n’oublions pas que des sources de contaminants atmosphériques sont également présents au droit de ces zones, telles que des particules par exemple ».
 
Journaliste « De quelle façon, par quel biais. Ce sont les épandages sur les cultures ? »
 
SD « Les épandages agricoles par exemple, effectivement ».
 
Journaliste « Sur quoi est-ce qu’on peut agir maintenant ? Pour essayer de continuer à améliorer la situation. On parle beaucoup de généraliser le télétravail pour freiner le virus [37] ; Mais, ça peut aussi freiner du coup ces maladies liées à la pollution de l’air ? »
 
[37] Le télétravail ne freine pas le virus, il en accélère la circulation dans les foyers. Voir l’étude japonaise Miyaki et al., dont il était question dans ma chronique N°57.
 
SD « Alors, effectivement, l’enseignement lié à ce travail que nous avons mené sur le covid et sur la période de confinement, nous montre qu’il est important de réfléchir sur les différentes mesures. Il n’est pas question effectivement d’imposer de manière continue et durable un confinement tel qu’on l’a subi tout. Mais que néanmoins, certaines modalités permettent de réduire la pollution atmosphérique et d’impacter positivement notre santé, c’est le télétravail [38], comme vous l’avez dit. Mais, il y a aussi d’autres actions possibles dans des secteurs résidentiels tels que protéger, enfin, faire de meilleures combustions dans de meilleurs appareils de chauffage au bois par exemple, qui également sont sources de particules ».
 
[38] Effectivement, le télétravail affecte notre santé mentale…
 
Journaliste « Merci, Sébastien Deny, Directeur santé, environnement et travail, chez SPF ». 
 
(L’étude complète, 63 pages, est disponible : ici ; Une synthèse, 12 pages, est téléchargeable : ici)
 
Ci-dessous un extrait de la synthèse qui permet d’entrevoir la méthodologie suivie
 
 
Donc encore un modèle « fumeux ». On n’essaie de mettre en équation les paramètres des mesures de confinement, pour en déduire la diminution des concentrations de l’air en particules fines et en dioxyde d’azote. Puis du calcul de la baisse de la pollution atmosphérique, on essaie de corréler à une baisse de la mortalité totale ou non-accidentelle, alors que c’est d’une mortalité spécifique qu’il s’agit. Les victimes de la pollution de l’air sont bien évidemment les personnes atteintes de pathologies respiratoires, telles que des bronchopneumopathies chroniques obstructives (BPCO), des asthmatiques, certaines pathologies cardiaques, comme l’insuffisance cardiaque… Tant qu’on ne travaillera pas sur des registres, ou des cohortes, de patients atteints de pathologies respiratoires qui les rendent vulnérables à la pollution de l’air, pour en mesurer l’impact clinique (décès, hospitalisations, décompensation, oxygénothérapie…), nous ne disposerons pas de données robustes sur cette question…
 
Je suis très surpris que l’intérêt du port du masque chirurgical pour retenir les particules fines PM 2,5, celles jugées responsables des 2.300 morts estimée par SPF, n’ai pas été évoquée dans l’interview de Sébastien Deny. Respire, l’Association Nationale pour l’Amélioration de la Qualité de l’Air, propose sur son site un article à propos de ces particules fines. PM 2,5 désigne des particules fines d’un diamètre inférieur à 2,5 micromètres. La norme AFNOR pour les masques chirurgicaux exige que 95% d’un aérosol de staphylocoques dorés soient retenus par le masque. Les staphylocoques dorés présentent un diamètre de 800 nanomètres à 1,2 micromètre. Mais l’efficacité des masques sur les particules fines fait débat. Une recherche rapide remonte quelques articles d’intérêt sur le sujet : Huffingtonpost ; Santé Magazine ; RTL ; BFM/RMC.
 
15 avril 2021 – L’étude INSERM qui prétend que les nombres de décès « covid » sont sous-estimés
 
Camille Revel, journaliste animatrice de France Info « Le Vrai du Faux » (rubrique culte de la radio qui lave plus blanc que blanc…) « Bonjour Gérald Roux » (Le journaliste investigateur souvent en charge de cette rubrique - Se caler à 4:37 de l’enregistrement audio : ici)
 
Gérald Roux « Bonjour Camille, bonjour à tous »
 
CR « Nous revenons sur ce terrible seuil des 100.000 morts du covid [39], que la France doit franchir aujourd’hui ». 
 
[39] Formulation à bannir. Il faudrait dire « morts avec le Covid ». Il est très différent de mourir alors qu’on est porteur du virus ou qu’on l’a été dans un passé plus ou moins récent, et de mourir à cause du virus (exemple, au cours d’un séjour en réanimation après avoir été sédaté, intubé et placé en ventilation mécanique). Beaucoup de journaliste et d’hommes politiques, mais aussi, et c’est plus grave, des médecins font cet amalgame. Seul un examen approfondi du dossier médical (bien renseigné) et/ou une autopsie, permettent d’attribuer le décès au SARS-COV-2, en aucun cas un simple test RT-PCR positif !
 
GR « Un chiffre de Santé Publique France qui est sous-estimé selon l’INSERM, l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale ». 
 
CR « C’est vrai ce que dit l’INSERM ? »
 
GR « Eh bien oui, c’est vrai et ça s’explique par les différences de méthode de calculs entre ces deux organismes publics. Il faut savoir que chaque jour quand nous parlons du covid sur France Info, les décès, nous nous basons sur les chiffres de Santé Publique France (SPF), qui évoluent en permanence. Tous les jours les décès dans les hôpitaux remontent vers SPF et deux fois par semaine, s’ajoutent les décès dans les EHPADs, et dans les instituts spécialisés qui accueillent normalement des personnes handicapées ».
 
CR « Et du côté de l’INSERM, qu’est-ce qu’on compte ? »
 
GR « On recense les certificats de décès remplis par les médecins qui mentionne le covid. Avec ce bilan, l’INSERM compte des victimes que SPF ne recense pas. Notamment, les malades qui ont succombé au covid à leur domicile ou dans des unités de soins de longue durée (USLD). Le bilan de l’INSERM est donc proche de la réalité mais il n’est pas calculé en temps réels. Il faut attendre que les certificats de décès soient collectés. Ce qui prend plusieurs semaines ».
 
CR « Alors comment l’INSERM arrive à la conclusion que le bilan de SPF est sous-estimé ? »
 
GR « Ça s’est passé de cette manière. L’INSERM a publié un bilan arrêté au 31 décembre 2020, 76.000 morts du covid. A la même date le bilan de SPF était de 64.600 décès. Ce qui fait une différence de plus de 11.000 morts. Et selon les projections de l’INSERM, il est évident qu’un décalage du même ordre s’est maintenu entre le 31 décembre 2020 et aujourd’hui. D’où sa conclusion, les 100.000 décès sont dépassés, sans qu’on puisse avoir un chiffre précis ».
 
CR « Il n’y a pas qu’en France qu’il existe ce genre de décalage ? »
 
GR « Non, il n’y a pas qu’en France. Par exemple, aux États-Unis, en octobre dernier, la plus grande association professionnelle de médecins, était arrivée à cette conclusion. Pour deux américains comptés officiellement comme décédés du covid, il y avait en fait un troisième dont la mort était directement ou indirectement liée à la maladie ».
 
CR « Gérald Roux, le vrai du faux, sur France Info » 
 
Personnellement, je recommande plutôt la lecture de l’article d’Aurélie Haroche publié le 14 avril 2021 dans le Journal International de Médecine et intitulé « La mortalité liée à la Covid est-elle sous-évaluée en France ? » : ici Je rappelle qu’en analysant les chiffres de la mortalité toutes causes à partir du fichier individuel des décès de l’INSEE, je pense avoir été le premier à montrer que les dénombrements SPF ne collait pas avec la surmortalité globale 2020 par rapport à 2019. Voir ma chronique N°53
 
16 avril 2021 : Interview Gérald Le Corre, Représentant CGT au Ministère du Travail et lui-même Inspecteur du travail
 
(Se caler à 6:45 de l’enregistrement audio : ici)
 
Journaliste « Et l’épidémie se propage aussi en entreprise, notamment quand les règles sanitaires ne sont pas respectées. C’est ce qui s’est passé dans un centre d’appel téléphonique à Angers. Un centre de la société Coriolis, qui emploie 400 personnes. Depuis le début du mois 8 salariés ont contacté le covid, une vingtaine de cas-contacts, et c’est loin d’être un cas isolé dit aujourd’hui à France Info, Gérald Le Corre. Il est représentant de la CGT au Ministère du Travail et Inspecteur du travail ».
 
Gérald Le Corre « Dans les centres d’appels, mais aussi dans des sociétés d’assurances bancaires, ainsi que dans plusieurs secteurs de l’industrie, où on a plein de clusters, et l’Institut Pasteur, le redit dans sa dernière étude. On a 25% des contaminations au covid qui se font sur le lieu de travail [40]. Alors, dans l’urgence, je crois qu’il faut bien rappeler à vos auditeurs que dans toutes les situations où il y a un risque d’exposition au covid, non-respect des gestes barrières, non-port du masque, etc…, contaminations des instruments collectifs de travail, là effectivement, la question du droit de retrait, euh, doit être posée. Il faut rappeler que c’est un droit pour le salarié de se retirer de sa situation de travail en gardant son salaire intégral. Et puis, il y a ce qu’on revendique depuis plusieurs mois, voire plusieurs années. C’est le fait d’étendre les pouvoirs juridiques des inspecteurs du travail. Ça fait un an qu’on exige dans le cadre du covid, que cette possibilité pour les inspecteurs du travail de suspendre temporairement les travaux, soit mise en place ».
 
[40] On nous rabâche aux oreilles encore une fois, ce qui n’est pas une « étude », mais une « enquête épidémiologique », dénommée « ComCor », extrêmement critiquable par sa méthodologie. Voir les explications que je donne à ce sujet dans ma chronique N°57, qui traitait du télétravail. Une situation où ComCor 
 
La journaliste « Gérald Le Corre, au micro de Frédéric Carbonne »
 
21 avril 2021 : A Tarascon sur Ariège, le port du masque en extérieur n’est plus obligatoire 
 
(Se caler à 8:07 de l’enregistrement audio : ici)
 
La journaliste « Midi-trente-trois, sur France Info, et nous sommes maintenant dans une petite commune de 3.000 habitants, dans les Pyrénées, Tarascon-sur-Ariège, où l’on respire mieux depuis quelques jours. Le masque n’y est plus obligatoire en extérieur, sauf près des écoles et au marché. Le taux d’incidence du covid est devenu suffisamment bas pour qu’on puisse se le permettre. Ce qui pour le maire, récompense les efforts de toute la population. Reportage pour France Info de Stéphane Iglésis « Ne plus être obligé de porter le masque dans cette petite ville de part et d’autre de la rivière Ariège, c’est vraiment un soulagement, notamment pour Mylène qui habite un village proche « On ne met pas le masque. On voit quelqu’un tous les, on croise quelqu’un toutes les heures, ou même, effectivement, on est proche de la nature, on est au pied des montagnes, donc euh. Après, bon, ben, quand on vient de Tarascon, on rentre dans les magasins, on met le masque, euh, ce qui est tout à fait normale [41]. On ne vit pas le confinement, comme il est vécu en ville, quoi. Parce qu’en ville, on est prisonnier. Dans les villages, en montagne, c’est beaucoup plus tranquille quoi. Parce qu’il y a beaucoup moins de monde, beaucoup moins de densité de population au mètre carré » Stéphane Iglésis « Reste que beaucoup d’habitants continuent à le porter, comme Michèle « Oui, je continue à le porter, pour les autres, pour moi et puis de toutes façons on rentre dans les magasins, on en sort. C’est utile de le porter [42] Et puis, moi, je le porte tout le temps, sauf dans la voiture, lorsque je suis seule. Ce n’est pas dit qu’on rencontre quelqu’un. Moi, je préfère. Et je rencontre beaucoup de personnes qui sont de cet avis [43]. Stéphane Iglésis « D’ailleurs, le maire de Tarascon-sur-Ariège, Alain Sutra, continue à le porter, lui aussi « Je ne sais pas s’il faut dire « une chance ». Disons, c’est une petite porte qui a été entrouverte par Madame la Préfète, mais, quand même, je suis conscient de cet effort réalisé par l’État de demander de retrouver un petit peu de liberté. Mais, je demande quand même aux concitoyens de rester prudents et surtout de bien continuer à respecter les gestes barrières, parce que je crois que, si effectivement l’incidence de Tarascon est relativement faible, plus faible que la moyenne départementale, et le département ayant une moyenne encore plus faible que sur le plan national, bon, je pense que nous allons dans le bon sens ». Stéphane Iglésis « Catherine, elle, est vraiment heureuse « Je suis ravie hein, je trouve que le masque dans la rue, ça ne servait à rien sincèrement [44]. Donc, je trouve que c’est une sage décision. On n’est pas du tout serrés les uns contre les autres, je trouvais ça absolument stupide. Donc, ça me mettait très en colère. Je suis super contente de ne plus porter ce masque ». Stéphane Iglésis « Le maire conseille aux habitants tout de même de continuer à porter le masque, de se faire vacciner et de respecter les gestes barrières pour que justement, il n’y ait pas de retour en arrière ». 
 
[41] Encore une qui pense être protégée du virus avec un masque dans les lieux clos. Non, 10 études sérieuses montrent que le port du masque par rapport à l’absence de port, ne réduit pas les contaminations jugées par l’apparition de symptômes ou par la positivité des tests de laboratoires…
 
[42] Oui, ça fait marcher le petit commerce… Mais ça n’arrête pas les virus respiratoires
 
[43] Argument qui n’a rien de scientifique
 
[44] Dans la rue comme dans les lieux clos où la plupart des études cliniques sérieuses ont été conduites et d’ailleurs principalement chez des soignants, le masque ne fait pas de différence sur l’absence de port en termes de nouvelles contaminations

 
26 avril 2021 : Catherine Hill, invitée de Télématin à 8h10, propose un test massif des enfants
 
Laurent Bignolas sur France 2 « Il est 8h10, l’heure de retrouver notre invitée, petit quart de tour, et effectivement, nous nous retrouvons en ligne avec Catherine Hill. Catherine Hill, bonjour, merci d’être avec nous. Je rappelle que vous êtes épidémiologiste à l’Institut Gustave Roussy de Villejuif, dans la banlieue parisienne. Bon, ben, merci d’être là pour faire un point sur les conditions sanitaires dans lesquelles nous vivons, et surtout sur ce qui marche et ce qui ne marche pas. Parce que nous assistons à une rentrée scolaire avec déjà une polémique. Devaient-ils rentrer ou pas, les enfants ? A-t-on atteint le pic de cette troisième vague ? Qu’est-ce que vous pensez de tout ça, vous ? »
 
Catherine Hill « On est passé par un point un peu plus haut qu’aujourd’hui, mais on est encore à un niveau extrêmement haut de circulation du virus. On en est à 300 morts par jour. Plus de 400 personnes arrivent chaque jour en réanimation. C’est les nouvelles arrivées. Donc le virus circule beaucoup dans le pays et franchement, rouvrir les écoles dans ces conditions me parait plus qu’une mauvaise idée [45]
 
[45]  Mauvaise idée. En réalité, nous n’aurions jamais dû les fermer. Si l’on examine le Point Epidémiologique Hebdomadaire National de Santé Publique France daté du 29 avril 2021, nous apprenons page 35/69 dans le tableau 9 qu’en date du 27 avril, l’hôpital n’avait depuis le 1er mars 2020 recensé que 6 décès chez des enfants de 0-14 ans… Pourquoi alors fermer les écoles ?
 
 
Laurent Bignolas « Donc, manque de vigilance, manque d’anticipation ? Que s’est-il passé ? »
 
CH « Mais, de toute façon, on ne cherche pas les gens qui sont positifs avant qu’ils n’aient des symptômes pour les isoler. Donc, on laisse le virus circuler. Le virus circule, il circule dans toutes les classes d’âges, il circule chez les enfants, il circule chez les adultes. Si on ferme, on va faire 400.000 tests cette semaine. Dit-on. On va faire 400.000 tests, il y a 6 millions 600 milles enfants en primaire. On va faire 400.000 tests, et là où on va trouver des cas positifs, on va fermer la classe. Dans les écoles où on a fait des tests. Mais toutes les écoles où on n’a pas fait des tests, il y aura aussi des cas positifs et les classes ne seront pas fermées puisqu’on ne saura pas qu’il y a des enfants positifs. Donc, c’est vraiment une gestion, mais c’est n’importe quoi ! »
 
 
Laurent Bignolas « Catherine Hill, il aurait fallu attendre 2 semaines de plus au moins ? »
 
CH « Mais de toutes façons, il faut profiter du fait que peu de gens circulent, pour tester massivement. C’est ça que les autorités n’ont toujours pas compris. Il faut faire des prélèvements salivaires à toute la classe et rassembler une goutte de salive de tous les enfants de la classe pour faire un seul test. A ce moment-là, c’est négatif, la classe peut rester ouverte. Si c’est positif, il faut fermer la classe. Avec 400.000 tests ; en regroupant les prélèvements, on peut tester tous les enfants des écoles. Ça commencerait à être une stratégie raisonnable. Là, on n’a pas une stratégie raisonnable. On va faire 400.000 tests sur 6 millions d’enfants. C’est à peu comme près vider votre baignoire avec une passoire. Ça ne sert à rien ».
 
Laurent Bignolas « Il est trop tard pour bien faire. Qu’est-ce que vous suggérez ? »
 
CH « Non, il n’est jamais trop tard pour bien faire. On a les moyens de tester massivement la population. Il suffit de faire des prélèvements salivaires. Tous le monde peut cracher dans un tube. Et enfin, faire des tests groupés, c’est-à-dire utiliser un test PCR pour tester 20 ou 50 personnes à la fois ».
 
 
Laurent Bignolas « On parle variants aussi. Ils ont changé la donne, hein, ces derniers temps et ça risque de s’étaler dans le temps, non ? »
 
CH « Je ne suis pas sûr que les variants aient changé tellement le problème. Le variant anglais, étant plus contagieux, a progressivement occupé le terrain en France. Je ne pense pas qu’il soit plus grave en réalité. Et donc, on a juste une autre version du virus qui donne la même maladie. Je ne pense pas qu’il faille trop s’inquiéter. C’est plus inquiétant si le virus se met à muter et échappe aux vaccins. Ça, ce serait vraiment embêtant. Mais bon, pour l’instant on n’a pas l’air de voir ça. Sauf avec la combinaison AstraZeneca et le variant Sud-Africain. Mais, on a très, très, très peu de variant Sud-Africain. Donc, c’est pas trop le problème en fait ».
 
 
 
Le 27 avril 2021, le Haut Conseil de Santé Publique autorise les vaccinés à enlever le masque (Se caler à 10:35 de l’enregistrement audio : ici)
 
Camille Revel, animatrice sur France Info de 9h30 à 12h00 « Si vous êtes vacciné contre le covid, vous pouvez commencer à enlever le masque. C’est ce que fait la dernière recommandation du Haut Conseil de Santé Publique (HCSP). Mais, attention, c’est uniquement pour les réunions à l’intérieur et en respectant les autres gestes barrières. Quand pourra-t-on ranger le masque au placard ? On se dit que plus on vaccine, plus on protège la population. Six millions de français sont entièrement vaccinés avec deux doses. Plus de 14 millions ont reçu une première injection. Peut-on pour autant se relâcher un peu ? Oui, dit le HCSP, mais avec parcimonie Solenne Le Hen « On peut enlever son masque en intérieur seulement si tous les occupants de la pièce sont vaccinés recommande le HCSP [46]. Mais, il prévient, abandonner le masque en famille ou avec des amis par exemple, ne veut pas dire qu’il faut se relâcher. Les autres gestes barrières doivent être maintenus. Pas plus de 6 personnes dans la même pièce. Une pièce à aérer régulièrement. Il faut garder ses distances les uns avec les autres et continuer de se laver les mains. Une exception, même si tout le monde est vacciné, le HCSP recommande de garder le masque quand l’une des personnes est vulnérable, a des risques de développer une forme grave du covid. Si cette instance qui conseille le gouvernement consent très peu à relâcher les règles sanitaires, c’est parce que dit-elle, les vaccins ne sont pas totalement efficaces sur certains variants qui circulent et il n’est par ailleurs pas formellement prouvé que les vaccins empêchent une personne vaccinée de transmettre le virus. D’où la nécessité de rester très prudent ».
 
[46] Mais qu’est-ce que c’est que ces branquignols qui feignent de ne pas avoir encore pris en comptes les dernières études sérieuses sur l’efficacité des masques face aux infections respiratoires aiguës à virus respiratoires. 10 études cliniques prospectives randomisées dont 9 ont fait l’objet d’une revue méthodique avec méta-analyse par la collaboration Cochrane, s’il vous plait, dont 8 réalisées en grappes (clusters), plus une étude danoise menée en quasi-clusters. Les contaminations étaient jugées sur l’apparition des symptômes cliniques (plus de 35.00 participants) ou sur des tests de laboratoires positifs (plus de 3.000 participants) dans la méta-analyse Cochrane. Plus de 6.000 participants dans l’étude danoise. Il n’y a pas de différence significative entre porter ou ne pas porter de masque ! Evidemment, et je l’ai montré à plusieurs reprises, certains membres du HCSP sont en conflits d’intérêts avec les firmes pharmaceutiques qui fabriquent ou commercialisent des vaccins et avec des entreprises qui commercialisent des masques…
 
27/04/2021 - Des capteurs de CO2 installés dans les réfectoires de certaines écoles (Se caler à 12:19 de l’enregistrement audio : ici)
 
Journaliste « A l’école où le maillon faible reste le repas à la cantine, si bien que des collectivités investissent dans des capteurs de CO2 (dioxyde de carbone ou gaz carbonique) qui sont détournés de leur usage initial et installés dans les réfectoires. C’est le cas cette semaine de Lille, Louise Thomann « Au menu de la cantine, ces raviolis, et pendant que les enfants mangent leurs pâtes, sans masque évidemment, la diode verte d’un petit boitier scintille, signe que tout va bien. Ça rassure Stéphane qui supervise les repas ». Stéphane « On respire mieux, tant que le capteur reste au vert, on a toujours un œil dessus, on fait attention. On est content de travailler avec ça. Jusqu’à présent ces boitiers ne servaient qu’à lutter contre la pollution atmosphérique. Mais, leur sensibilité a été renforcée en quelque sorte pour lutter maintenant contre l’épidémie, explique Audrey Brun, l’adjointe à l’éducation de la mairie de Lille « Ce ne sont pas des détecteurs de covid, ce sont des détecteurs de concentration de CO2, dans l’air intérieur [47]. Plus le voyant avance vers le rouge, ça nous dit qu’il y a eu un très faible renouvellement de l’air intérieur. Et donc, il y a un risque accru de circulation des virus. Ils ne sont installés que dans les réfectoires, car c’est là où les enfants sont bien obligés d’enlever leur masque. Dès que ça ne passe pas au rouge, mais, au orange, on commence à s’inquiéter. On renforce l’aération entre deux repas. Mais c’est aussi un outli qui nous permet d’avoir un suivi sur le long terme, d’envisager des travaux, selon cet indicateur également. De quoi essayer de limiter la propagation du virus, alors que les taux de contamination sont toujours très hauts ».
 
[47] Ici, on a ce qu’on appelle un critère indirect de jugement. Cela n’a aucun intérêt et relèvera du « gadget » tant que l’on ne disposera pas d’une étude clinique comparative bien conduite entre plusieurs réfectoires d’écoles (clusters) avec des populations écolières comparables, et des niveaux d’incidence comparables (clusters), sur un critère direct de jugement, à savoir la réduction des contaminations au covid
 
27/04/2021 – Les jeunes organisateurs d’une fête sauvage sur les quais de Saône (Se caler à 13:43 de l’enregistrement audio : ici)
 
La journaliste « Ils ont 22 et 26 ans, et ont eu la mauvaise idée d’organiser une fête sauvage sur les quais de Saône au début du mois. Elle avait réuni 300 personnes. Deux frères sont aujourd’hui poursuivis notamment pour « mise en danger de la vie d’autrui » [48], dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire. Leur procès s’ouvre à Lyon aujourd’hui. 
 
[48] A nouveau après le Carnaval de Marseille (Voir ma chronique N°56, les ecclésiastiques de l’église Saint-Eugène, Sainte-Cécile, à Paris (au début de cette chronique), voici encore une fois un chef d’accusation totalement disproportionné. Ce sont uniquement des jeunes en bonnes santé, ils ne risquent que de contribuer au même titre et peut être même de manière plus importante, à l’acquisition d’une immunité collective. Bon-sang, quand donc l’exécutif comprendra qu’il n’aurait jamais dû enfermer cette population qui va de l’enfance à 70 ans, lorsqu’on ne présente pas de comorbidité à risque de forme sévère…
 
27/04/2021 ; Le JT de 8h00 sur France 2 (Télématin) ouvrait sur le franchissement du seuil des 6.000 patients hospitalisés en réa, mais aussi, sur l’arrivée des autotests salivaires
 
Julien Benedetto « Nous aurions aimé voir ce chiffre baisser. Malheureusement, on a franchi hier, la barre des 6.000 patients dans les services de soins critiques [49], une première depuis avril 2020. Il y a ce matin un peu plus de 30.000 malades du covid dans nos hôpitaux »
 
[49] Pensez-donc, comme nous l’évoquions au début de cette chronique, c’est le 26 avril que le pic de la 3ème vague a été atteint en termes de nombre de patients hospitalisés en réanimation avec 6.001, soit juste un patient de plus que le seuil évoqué par le présentateur vedette du JT 8h00 sur France 2
 
 
Julien Benedetto poursuivait en indiquant que « Un nouvel outil de dépistage pour les enfants qui ont repris le chemin de l’école hier, vous le savez, les tests antigéniques et les autotests sont désormais autorisés pour les moins de 15 ans. On en parle avec Sofia Dollé qui nous a rejoint. Sofia, c’est une annonce hier de la Haute Autorité de Santé « Exactement, alors jusqu’ici les autotests étaient réservés au plus de 15 ans. Alors, ils ont deux avantages ces autotests, ces tests antigéniques. D’abord, la rapidité des résultats, ils arrivent au bout de 15 à 30 minutes [50] et surtout, ils sont moins invasifs. L’écouvillon que l’on s’enfonce dans le nez, on n’a pas besoin de l’enfoncé trop profondément. Bon, alors, la Haute Autorité de Santé estime que c’est un outil de dépistage utile chez les moins de 15 ans et surtout, eh bien, la HAS pense que les autotests, par exemple, pour briser les chaînes de contamination et ce, notamment en milieu scolaire, et c’est cela qui est important. Alors, la HAS recommande de réaliser ces tests au moins une fois par semaine, alors pour les étudiants, les lycéens, ou encore les collégiens, ils peuvent réaliser ces tests en autonomie. Sans-doute, pour les plus petits, alors c’est plus compliqué. Il y a besoin de l’aide d’un parent ou encore d’un personnel, là encore, formé pour cela. Alors, si justement vous êtes parent d’un enfant qui doit se faire tester et que vous ne savez pas trop comment vous y prendre, un conseil, rendez-vous sur le site du Ministère de la Santé, il y a une petite notice, un guide d’utilisation, pour vous montrer comment procéder ».
 
[50] La première chose qu’on demande à un test biologique réalisé dans un laboratoire d’analyse médicale, c’est d’être fiable. C’est-à-dire sensible et spécifique à la fois. Un test rendu en 5 minutes, s’il comporte beaucoup de faux positifs ou de faux négatifs, n’a que très peu d’intérêt
 
 
1er mai L’Inde confrontée à 400.000 nouvelles contaminations en 24h00
 
France Info, Fil Info de 12h50 : (Se caler à 14:00 de l’enregistrement audio : ici)
 
Journaliste « Le premier mai, jour de manifestations, 2.000 personnes à Caen, pareil à Nantes, au moins 1.500 à Dijon. La CGT FSU solidaire et Force Ouvrière battent le pavé avec quelques soutiens politiques… 16 marins d’un même navire, testés positifs au covid19. Le bateau est amarré au Havre. Mais, ces marins sont à l’isolement depuis près de 2 semaines et l’apparition de symptômes. L’Agence Régionale de Santé de Normandie annonce des vérifications pour savoir s’il s’agit du variant indien du virus. La vaccination possible désormais pour tous les adultes obèses, pour tous les adultes atteints de diabète, également, d’hypertension ou d’autres maladies chroniques. Voilà pour la France, alors que les autorités indiennes annoncent l’ouverture de la vaccination à toutes les personnes majeures. Sauf que ce ne sera pas si simple. De nombreux états indiens signalent un manque de doses et des défauts sur la plateforme de réservation de rendez-vous. L’Inde confrontée à 400.000 nouvelles contaminations en 24h [51] ». 
 
[51] Cela faisait plusieurs jours que les médias, toujours à l’affut de sensationnalisme, nous abreuvaient chaque jour d’un nouveau record d’incidence épidémique, 300.000, 350.000, et aujourd’hui 400.000 nouveaux cas sur les dernières 24h. Evidemment, à l’écoute de la nouvelle, les auditeurs ou les téléspectateurs sont épouvanté par la perspective de l’émergence d’un variant indiens extrêmement plus dangereux que tous les précédents. Pas de panique ! L’Inde comptait en 2020 1,373 milliards d’habitants. Si l’on considère le chiffre de 400.000 nouveaux cas en 24h, cela donne une incidence de 204 cas pour 100.000 habitants sur les 7 derniers jours. La France doit actuellement être largement au-dessus. Pas de quoi fouetter un chat…
 
3 mai 2021 - Interview de Martin Hirsch, Directeur général de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris, au 8h30 de France Info avec Salhia Brakhlia, Marc Fauvelle
 
Interview intégrale à retrouver : ici
 
Camille Revel « La limitation de déplacement géographique autour de 10 km de chez vous, elle est désormais levée. L’attestation c’est seulement si vous sortez après la fin du couvre-feu, après 19h00. Mais, attention à rester prudent et vigilant. C’est l’avertissement du Directeur de l’AP-HP, l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris, Martin Hirsch, invité du 8h30 France Info ce matin. Pour lui, il en va maintenant de la responsabilité de chacun « L’hôpital, il est prêt depuis le début, si je puis dire. Je ne sais pas à quoi vous voulez dire qu’il est prêt, en tous cas, il a été prêt à prendre beaucoup de patients et euh, je voudrais rappeler juste une chose à cette occasion, où on espère tous que les choses vont aller progressivement dans le bon sens, sans mauvais rebond. Euh, pendant cette 3ème vague, on a pris en charge plus de patients graves qu’on en avait pris pendant la 1ère vague. Tout le monde à cette vision des pics dramatiques, mais parce que les patients étaient probablement mieux pris en charge et donc sur des durées plus courtes [52]
 
[52] Ce n’est pas sérieux, ils étaient pris en charge sur des durées plus courtes tout simplement parce qu’ils étaient plus jeunes !
 
MH poursuit « Ce qui fait qu’on a pu absorber beaucoup plus de patients graves et pendant une période très, très longue. Donc, en tous cas l’hôpital, 1. Il a été prêt, il a fait face, tout en rappelant les moments où il fallait faire attention, en disant, attention, ne nous mettez pas dans des situations impossibles. Les gens qui travaillent à l’hôpital sont très éprouvés, très éprouvés. C’est une période qui va être délicate. Donc, la période de, les deux mois qui viennent ; sont effectivement, deux mois où progressivement on va retrouver des marges de liberté, mais, où, si je puis dire, euh, le sort de l’hôpital est un peu entre les mains des Français. Euh, il faut laisser, euh, euh, l’hôpital pouvoir être, euh, doit, ne pas risquer d’être redéborder par quelque chose ».
 
Marc Fauvelle « Vous leur dîtes quoi, aux Français, justement vous dîtes, le sort de l’hôpital est entre leurs mains, par leur comportement dans les jours, dans les semaines qui viennent ? »
 
MH « Evidemment. Evidemment, et je pense qu’on peut, dire, sans culpabiliser, sans rejeter les responsabilités etc…On peut parler d’adultes à adultes de manière très, très mature [53].
 
[53] Mais qu’est-ce que tu fais là, Martin, sinon stigmatiser les Français qui ne travaillent pas à l’hôpital contre les Français qui travaillent à l’hôpital ?
 
MH « La circulation du virus, entre les uns et les autres, elle dépend davantage de notre comportement à tous, que des décrets, des arrêtés, et de ces dispositions qui nous sont imposées, elles dépendent des choix que nous faisons, et donc, on peut maîtriser les choses [54]
 
[54] Ce Monsieur, croit que nous pouvons contrôler le virus par nos comportements. C’est Macron II
 
Mais, laissons Martin Hirsch continuer son propos « Et il y a des choses assez, donc. Il faut, ce que montrent les modèles, c’est que le risque d’une 4ème vague, pour appeler les choses telles qu’elles sont, elles sont davantage liées à un possible relâchement, un oubli des gestes barrières, qu’à autre chose. Donc, euh, il faut ren(forcer), en fait, il faut en faire plus au moment où on gagne des degrés de liberté, il faut faire encore plus attention. Et, il y a un outil, on a deux outils majeurs aujourd’hui, dont on ne disposait pas lors de vagues précédentes. Deux outils majeurs. 1, la vaccination. La vaccination protège. On a des éléments pour montrer que ça protège, c’est fondamental. Et deuxièmement, la capacité de se tester soi-même. Les Français l’ont remarquablement fait, mi-décembre. Ils sont allés se tester. A l’époque, il fallait aller soit dans un laboratoire, soit dans une pharmacie. Là, on peut le faire chez soi, avec les autotests. Cette chose-là peut changer la donne. Hein. C’est des choses qui sont, euh, indolores, faciles à faire, et qui permettent de pouvoir veiller, si on le fait régulièrement, comme on doit le faire dans les écoles… » 
 
Salhia Brakhlia « Mais, Martin Hirsch,… »
 
MH « comme on va le faire dans les écoles. Ça permet, enfin, donc, il faut maîtriser le risque aujourd’hui ». 
 
Salhia Brakhlia « Vous dites, il faut maîtriser le risque, mais, euh, la réouverture des terrasses, par exemple, le 19 mai. Est-ce que ça va être le plus risqué selon vous ? »
 
MH « Non, je dis globalement, ce qui est risqué, c’est le relâchement, et on le voit quoi. La réouverture des parcs, ça va. Les gens qui s’agglutinent les uns sur les autres sans masque, ça ne va pas [55] »
 
[55] Non, ce qui ne va vraiment pas, c’est qu’il ne se soit pas trouvé un seul PU-PH (Professeur des Université, Praticien Hospitalier) à l’AP-HP, infectiologue, virologue, épidémiologiste, médecin de santé publique, réanimateur, pour lui expliquer que les masques n’arrêtent pas les virus respiratoires. Comment se fait-il qu’il n’ait pas connaissance ou qu’il feigne de ne pas connaître la revue méthodique avec méta-analyse de la collaboration Cochrane et ses 9 études cliniques randomisées prospective et contrôlées, pas plus que l’étude danoise ? C’est inadmissible. Ce Monsieur nous fait la leçon, mais en réalité il a beaucoup à apprendre ! Martin Hirsch avait entrepris il y a 5 ans, en mars 2016, de s’attaquer aux immenses conflits d’intérêts de ses PU-PH avec les industriels de la santé. Il a totalement échoué et renoncé dans ce domaine… Voir l’article du Monde.
 
 
L’entretien avec Martin Hirsch, donneur de leçons aux Français, se poursuit :
 
Salhia Brakhlia « Donc, tout est possible aujourd’hui, le calendrier vous convient tel qu’il est annoncé par le Président de la République »
 
MH « Le calendrier c’est un fait, donc je n’ai pas à dire s’il me convient ou s’il ne me convient pas. C’est un calendrier qui a été décidé pour la France, on fait avec, mais, faire avec, ça n’est pas le subir et regarder passivement. C’est de faire en sorte qu’on s’en empare activement. Voilà. Donc le calendrier fait qu’on aura au fur et à mesure des marges de liberté qui seront peut-être ralenties si les indicateurs ne sont pas aussi favorables qu’on l’espère. Là, pour l’instant ça s’oriente dans le bon sens. Mais, ensuite, je le redis là, on parle aux auditeurs. Chaque auditeur a entre ses mains, et sa sécurité, et la sécurité des autres, et sa liberté. C’est merveilleux ». 
 
Camille Revel « Martin Hirsch sur France Info, Directeur général de l’AP-HP, invité de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia ».
 
03/05/2021 – La vaccination n’empêche pas la transmission du virus
 
Un peu plus tard sur France Info, et cela tombait bien, après l’interview de Martin Hirsch, qui venait d’affirmer que la vaccination était un outil majeur, l’émission « Le Vrai du Faux » voulait répondre à la question de savoir si elle empêchait la transmission du virus
 
(Retrouver l’enregistrement audio : ici)
 
Camille Revel « Le vrai du faux et ce matin, Antoine Krempf, ah bon, la vaccination n’empêche pas de transmettre le virus du covid19 ». 
 
Antoine Krempf « C’est en tous cas ce qu’affirme Nicolas Dupont-Aignan, député et Président du parti Debout-la France, et c’est pour ça qu’il est opposé au passe-sanitaire qui permettrait notamment aux personnes vaccinées d’entrer dans des restaurants, des cinémas ou encore des stades. Nicolas Dupont-Aignan, c’était hier sur LCI « Même si on était pour sur le plan des libertés, et je pense qu’il y a beaucoup de Français qui le rejette. En plus, ce n’est même pas efficace et je vais vous dire pourquoi. Parce que tout le monde sait aujourd’hui que le vaccin n’empêche pas la transmission. Le vaccin protège des formes graves. »
 
Camille Revel « Tout le monde sait aujourd’hui que le vaccin n’empêche pas la transmission du virus nous dit Nicolas Dupont-Aignan. Vrai ou faux ? »
 
Antoine Krempf « Je dis faux, parce que d’abord, non, tout le monde ne sait pas, c’est précisément ce que disent les scientifiques, s’il est désormais prouvé que le vaccin réduise les formes graves de la maladie [56], on manque encore de données pour savoir si les personnes vaccinées peuvent ou non transmettre le virus, parce qu’évidemment, la priorité des études jusqu’à présent c’était de savoir si les vaccins étaient efficaces ou non. Autrement dit, Nicola Dupont-Aignan a eu moins tort sur ce point, celui d’être affirmatif, quand les scientifiques, eux, continuent de chercher ».
 
[56] Les études sur les vaccins Pfizer-BioNtech et Moderna ont amalgamé toutes les formes graves, de sorte qu’on ignore si c’est vaccin protège des plus graves (sédation profonde, avec intubation et ventilation mécanique en réanimation, décès)
 
Camille Revel « D’ailleurs Antoine, les premières études semble montrer que le vaccin semble avoir un effet sur la transmission du virus ».
 
Antoine Krempf « Parce qu’on commence quand même à avoir un peu de recul, notamment dans les pays qui ont beaucoup vacciné et qui ont commencé tôt. Dès février 2 études israéliennes estimaient que le vaccin Pfizer réduisait de 90% ou plus le risque de transmission par des personnes vaccinées y compris chez les asymptomatiques. La semaine dernière, les autorités sanitaires du Royaume Uni ont publié leurs résultats d’une étude de données sur les transmissions du covid au sein de foyers britanniques. Conclusion, 3 semaines après avoir reçu une dose d’AstraZeneca ou de Pfizer, les personnes infectées auraient jusqu’à 50% de risque en moins de transmettre le virus à leurs proches. Même constat, dans une autre étude, menée cette fois auprès de 4.000 travailleurs de la santé aux États-Unis. Bref, le vaccin semble freiner la transmission, mais c’est encore trop tôt pour l’affirmer avec certitude [57] ».
 
[57] C’est en fait une mauvaise nouvelle, car les études anglaises et américaines convergent dans leurs résultats, et une diminution au mieux de 50%, ce n’est évidemment pas suffisant ! 
 
 
Conclusion - Terminons comme promis donc par la Suède
 
 
 
 
 
La Suède totalise 14.158 décès (ici) en date du 6 mai, pour une population en 2021 de 10,181 millions d’habitants (ici), soient 1.391 décès par millions d’habitants
 
 
 
La France dénombrait 105.850 décès selon Worldometers (ici) en date du 6 mai 2021, auxquels il faut ajouter l’estimation réalisée par le syndicat de médecins généralistes MG France des décès covid survenus au domicile de leurs patients, soient 9.000 décès de plus (ici), ce qui porte le total de décès covid en France à 114.850 décès à minima, pour une population en 2021 de 67,407 millions d’habitants en 2021 selon l’INSEE (ici), soient une mortalité de 1.704 décès par million d’habitants
 
La France a donc une mortalité par million d’habitants de 22,5% supérieure à celle de la Suède, seul pays à avoir eu l’intelligence de ne pas enfermé sa population !

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