"Veuve" et effets secondaires imaginaires : corrélation n’est pas causalité
EDITO - Un article publié la semaine dernière sur la modélisation de la crise et le rôle de certains médecins et scientifiques a suscité un vif intérêt qui s'est focalisé sur l'allégorie finale, y voyant des "menaces de mort". Sans aborder le fond de l’article qui reprenait en détail divers aspects importants des 18 derniers mois, des personnes citées, et d'autres, ont poussé des cris d’orfraie en intentant un procès d’intention à FranceSoir et à l’auteur de cette tribune.
Ces personnes ont imaginé, puis conclu à une "menace de mort", et avancé que cet écrit représenterait donc un péril imminent, au point de s’égosiller sur les réseaux sociaux puis dans les médias. Il faut être doté d’une imagination débordante pour voir un tel "effet secondaire" dans cette allégorie, ou pour imputer des menaces reçues (antérieures) à cette tribune.
Ces personnes sont ironiquement les premières à dénoncer l’absence de lien causal entre les effets secondaires signalés et la vaccination de masse en cours, en rappelant que "corrélation n’est pas causalité". En outre, elles invoquent un "consensus scientifique" qui remet en cause l’efficacité des traitements précoces, en ne prenant que des résultats parcellaires. Par exemple, on ne les a jamais vues regarder ou commenter ce qui se passe dans des pays comme l’Inde qui a traité massivement sa population et déplore une mortalité largement inférieure à celle de la France (Inde 314, France 1694 morts par million d’habitants [1])
Qu’est-ce qu’une menace de mort ? Sur le plan juridique, la menace est un acte d’intimidation qui consiste, pour une personne, à inspirer à autrui la crainte d’un mal projeté contre sa personne, ses biens ou sa famille. Cet agissement est considéré soit comme un délit spécial, soit comme une circonstance aggravante d’autres infractions. Les sanctions prévues pour les « menaces » sont définies aux articles 222-17, 222-18 et R 623-1 du code pénal. Une menace de mort est un message oral ou verbal visant à porter atteinte à la vie d’autrui. Elle est considérée comme étant la menace la plus grave et doit être dénoncée si elle est prise au sérieux.
Dans le cas d’espèce, les personnes mentionnées dans l’article se réservent le droit de prendre action, tel qu'énoncé dans une tribune publiée sur le site l’Express. Énoncer et dénoncer sur les réseaux sociaux, n’est pas, pour autant, “une dénonciation nominative aux autorités”, si la menace était prise au sérieux. Il est donc légitime de s'interroger : qui est l’objet réel de la menace ? L'objectif n'est-il pas d’attaquer FranceSoir indirectement ?
Rappelons que ces mêmes personnes ne se sont pas élevées publiquement contre les menaces avérées faites par le professeur Raffi au professeur Raoult : des menaces qui ont conduit à une plainte et une condamnation à une amende après composition pénale. La justice a donc reconnu le professeur Raffi coupable, après qu'il a reconnu les faits, le caractère menaçant du moins, son avocat niant la caractérisation en "menaces de mort". Les personnes effarouchées ne se sont pas davantage élevées contre les innombrables dérapages du médecin Damien Barraud, qui n'a cessé d'invectiver et de menacer (y compris de non-soin) quiconque manifestait un désaccord avec lui sur le réseau Twitter, ni de beaucoup de ses congénères. On ne les a pas vus non plus condamner avec le centième de la même virulence le propriétaire du compte Twitter Sonic_urticant qui s'était adressé ainsi au sénateur et médecin Alain Houpert : "on va s'occuper de vous, croyez-moi, et pas que sur Twitter". Des "menaces" autrement plus explicites et caractérisées, condamnables comme toutes les autres, pourtant.
Explication de texte sur fond de culture et de symbole
La « Veuve » est un symbole pouvant référer à la guillotine, châtiment aboli en 1981 en France, comme à bien d'autres choses. Un peu de culture, ou un peu moins de mauvaise foi, aurait évité d’obscurcir le débat. Rappelons que ce n’est d'ailleurs qu’après avoir mentionné qu' ”un procès devra se tenir” que l'allégorie a été utilisée, dans une symbolique historique, elle fait suite à une citation de Saint-Just, grand guillotineur sous la Terreur. Cette mention d'un procès préalable est bien sûr omise par nos contradicteurs, qui en tirent une interprétation erronée virant au procès d'intention : il est évident que la peine capitale n'étant pas de mise en France, en appeler à la justice en 2021 ne peut en rien être une "menace de mort".
L’auteur et la rédaction de FranceSoir précisent à toutes fins utiles, certains ne voulant (ou pouvant ?) lire que de travers, qu’il n’est aucunement question d’appeler à une forme de violence physique, ni d’aucune autre forme d'ailleurs. L’émoi suscité, avant même un quelconque relais de l'article par nos soins sur les réseaux sociaux, nous a conduits à ajouter une précision en fin d'article (ndlr), qui avait vocation à dépassionner le débat, en replaçant la fameuse "veuve" dans un faisceau d'interprétations plus large, rappelant qu'il ne s'agissait que d'une allégorie, qui n'était pas l'essentiel du propos de la tribune.
"Le médecin résistant" qui signe le texte appelait seulement chacun à faire face à ses responsabilités, dès lors que la politique dite de santé publique officielle a causé de nombreux dégâts, dont il espère que les concernés et leurs relais auront à répondre un jour.
Imputation des effets secondaires – un effet à double tranchant
La controverse scientifique doit suivre son cours et il est souhaitable que chacun garde son calme, sans surenchère médiatique.
Il est par exemple prudent d'évaluer la balance bénéfice-risque pour la vaccination à la lumière des nombreux effets secondaires enregistrés dans la base de données VAERS aux États-Unis et EUDRAVigilance en Europe, et d'y identifier les liens de causalité. De même, il est important que certains propos soient analysés de manière constructive, et d’éviter de tirer des conclusions hâtives de cet article en lui prêtant des "effets secondaires" putatifs. Il convient donc de rappeler que FranceSoir encourage le débat scientifique et la controverse dans le calme, de façon civilisée et fair-play, comme nous l'avons montré en recevant par exemple Laurent Alexandre ou Adam Cifu, qui défendent des positions de la ligne "dominante", ou bien en invitant beaucoup d'autres personnalités, qui n'ont pas (encore ?) donné suite.
Le "consentement libre et éclairé" en vigueur dans le monde médical, puise à la même source que la liberté d’expression, qui exclut bien sûr tout harcèlement, violence et autres débordements auxquels ni FranceSoir ni l'auteur ne s'associent, et qu'ils condamnent.
Les auteurs de la tribune publiée sur le site de L’Express tentent d’attaquer la forme du propos : une manière de faire diversion ? Symptôme d'un manque d'arguments ? Ces médecins et scientifiques imputent, sans preuve sur le fond, la causalité directe de menaces de mort à FranceSoir, tout en tentant eux-mêmes de faire "condamner à mort" FranceSoir, en versant dans la violence verbale avec un déluge d’injures, de diffamation et de dénigrement.
En publiant cette tribune sur un autre site, nous prenons note que ces personnes ont décidé de ne pas exercer leur droit de réponse dans FranceSoir, un droit que nous leur aurions volontiers accordé comme il se doit. Nous les invitons individuellement ou collectivement à un "Défi de la vérité" s'ils veulent bien évoquer ces sujets importants, sans sectarisme. En retour, nous accepterions avec plaisir une invitation à la conférence de presse annoncée ce 7 septembre 2021, si d'aventure elle était lancée, y voyant le signe que la prétendue menace de mort dénoncée par ces personnes ne serait pas en réalité une "menace de mort" envers FranceSoir. Ne serait-ce pas une meilleure réponse qu'une tribune à double tranchant ?
La tribune en question : covid-19 (diagnostic, traitements, vaccin): panorama d’une escroquerie
Notes :
[1] - Décès Inde vs France
Certaines personnes opposeront que l'Inde sous-déclare ses décès covid. C'est possible. On peut répondre que les décès français pourraient être surestimés, en effet, la fiabilité des tests PCR et le nombre de cycles utilisés font que l'on peut envisager avec un bon degré de certitude que l'on inclut parmi les décès français des gens morts avec le covid (c'est-à-dire potentiellement avec des débris d'ARN du virus identifié), et non "du" covid. On ne peut donc pas garantir que la cause du décès et l'imputabilité soient dues au covid. La cour portugaise a d'ailleurs jugé sur ce point, en actant un problème important avec les tests PCR, et en a tiré les conséquences en indiquant que seule une fraction de décès pouvait être réellement attribuée au covid-19.
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