Macron juge "indispensable" un moratoire sur la dette des pays africains
Un moratoire sur la dette des pays africains est "une étape indispensable" pour aider le continent à traverser la crise du coronavirus, en attendant un effacement total de cette dette, affirme mercredi le président français Emmanuel Macron dans un entretien à Radio France internationale (RFI).
M. Macron a invité les ministres des Finances des pays du G20, qui se réunissent mercredi, à acter ce moratoire alors que la pandémie de Covid-19 menace de déborder les fragiles systèmes de santé des pays les plus pauvres.
Ce moratoire "est une première mondiale", a affirmé le président français. "Le temps de la crise, on laisse les économies africaines respirer et ne pas servir les intérêts de la dette. C'est une étape indispensable et je pense que c'est une formidable avancée".
"Chaque année, un tiers de ce que l'Afrique exporte sur le plan commercial sert à servir sa dette. C'est fou! Et on a accru ce problème ces dernières années", a-t-il relevé, rappelant qu'il était "favorable à une initiative d'annulation de dette massive".
"Nous devons absolument aider l'Afrique à renforcer ses capacités à répondre au choc sanitaire et nous devons a fortiori l'aider sur le plan économique", a insisté M. Macron.
Même si, jusqu'à présent, la pandémie semble moins toucher l'Afrique que le reste du monde, le président français a appelé à la prudence. "Je ne suis ni dans les catastrophistes, je ne veux pas non plus être dans les naïfs. Ce virus aujourd'hui, il touche tout le monde".
"J'ai beaucoup parlé avec mes partenaires africains pour qu'ils décident au maximum des confinements et qu'ils retardent l'épidémie: plus ils la retardent, plus les Européens sont en situation de leur apporter de l'aide, parce qu'on n'aura pas le pic épidémique au même moment", a continué Emmanuel Macron.
Il a plaidé pour une mobilisation de toutes les institutions internationales et des fondations privées pour la mise au point rapide d'un traitement et d'un vaccin contre le Covid-19.
De cette façon, selon lui, "on se met en situation, le jour où on a un traitement, de le rendre accessible au continent africain en même temps qu'il sera accessible chez nous. Donc pas d'histoires de propriété intellectuelle, de délais, de sous: on se met en capacité de le faire. Pour le vaccin, pareil".
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.