À quoi ressembleront les vacances en 2021 ?

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Corine Moriou, Grand Reporter pour FranceSoir
Publié le 04 mai 2021 - 20:22
Mis à jour le 05 mai 2021 - 14:28
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Moulin et champ de coquelicot
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Moulin à vent à Pontorson, en Normandie
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Comme l’an dernier, les vacances en France dans la nature et loin du tourisme de masse sont plébiscitées. Le « Staycation » et le « Workation », de nouvelles tendances arrivées des Etats-Unis, inaugurent le monde de l’après Covid-19.
 
Le calendrier du déconfinement progressif, millésimé grand cru 2021, a enfin été annoncé. Nous voilà libérés des limites de dix kilomètres, prêts à cliquer sur la touche « réserver » d’un site de voyage. Toutefois la crise sanitaire a bouleversé nos habitudes et a hiérarchisé nos priorités.
 
La pandémie nous a amenés à porter un autre regard sur la planète, sa fragilité et la fragilité de nos existences.
De nouvelles tendances émergent en 2021. Même lorsque le pays d’accueil ne l’interdit pas, nous sommes réticents à franchir les frontières. Les voyages en avion sont (assez) mal vus, car le CO2 devient le nouveau virus qu’il faut chasser de nos vies ! Les contrées lointaines sont nettement moins attractives qu’elles ne l’étaient l’hiver dernier. Ce sont dans des pays, comme par exemple l’Inde, le Mexique, les Antilles, que les cas de coronavirus ont le plus explosé. Alors on remet à l’année suivante, l’idée d’une retraite dans un ashram au Kerala. La sagesse, c’est « Ici et maintenant » dans son « Om Sweet Om ». 
 
 
Vacances en France, un acte citoyen 
 
Phobie du test PCR, résistance au passeport vaccinal, crainte d’être placé en quarantaine, peur d’être malade et bloqué dans le pays … autant de raisons de bouder les cocotiers, le sable blond et le ti-punch. Provisoirement, bien sûr. Selon les prévisions de l’OMT, l’Organisation mondiale du tourisme, la reprise des voyages à l’international sera vraiment effective en 2023/2024. L’engouement pour les vacances de proximité est parti pour durer, constate le site de réservation Booking :
 
« Ces voyages sont plus faciles à organiser, plus sécurisés et souvent plus respectueux de l’environnement. » Des séjours permettant de profiter de la nature, de grands bols d’air pur, de la randonnée, sont plébiscités par les Français, souligne la plateforme.
 
Le tourisme local, le grand gagnant de l’été 2020, a encore de beaux jours devant lui. Selon Jean-Pierre Mas, le président des Entreprises du voyage : « Comme l’an dernier, les grands espaces seront privilégiés : la montagne, le littoral, la campagne… », précisait-il à nos confrères de Ouest-France en mars dernier. Certains y voient aussi une manière d’être solidaire des hôteliers et des restaurateurs français qui ont beaucoup souffert de la fermeture de leurs établissements. « Passer ses vacances en France », en lien avec le monde rural, est aussi une façon d’exprimer un acte citoyen. Il s’agit de participer à la reprise économique de son propre pays et de dépenser son argent auprès des acteurs locaux. 
 
 
Tourisme vert authentique, insolite et ludique
 
Hors des sentiers battus, les Français sont adeptes d’un tourisme vert authentique, insolite, ludique. Les séjours à la campagne sont une valeur sûre. Le site Un Lit au Pré propose des séjours à la ferme. Vaches, cochons et poules font le bonheur des enfants, tandis que les parents peuvent s’adonner à « La Vacance » (le vide de l’esprit) à l’ombre d’un pommier. Une partie des bénéfices d’Un lit au Pré est reversée aux petits exploitants agricoles et assure ainsi leur pérennité.
 
Les cabanes perchées dans les arbres constituent une expérience inédite d’hébergement à tester au moins une fois dans sa vie. Loire Valley Lodges, un nouveau concept créé en plein Covid-19, propose des chambres sur pilotis à quatre mètres de hauteur, disséminées dans une nature brute et sauvage.
 
Vive les « bains de forêt » ! Ils séduisent tous ceux qui ont envie de respirer à pleins poumons après ce long confinement. Rien ne vaut un stage pour découvrir les bienfaits et les ivresses de la sylvothérapie. Les marches silencieuses, les respirations profondes, les postures de yoga, la relaxation, la méditation au pied d’un arbre, favorisent la détente, aident à voir les choses de manière plus claire, à développer son intuition. Le land art (utilisation de végétaux et minéraux) stimule la créativité, la joie et le partage. Dans des lieux magiques, des séjours de sylvothérapie et yoga sont proposés en Normandie, en Sologne, en Ardèche et dans le Var. 
 
 
 
Staycation, des vacances « plutôt bobo » près de chez soi
 
« Staycation », vous ne connaissez pas ? La « staycation » (contraction anglophone des mots « stay » et « vacation »), arrive des Etats-Unis et consiste à passer des vacances près de chez soi. Ce qui n’empêche pas de se sentir en voyage à moins d’une heure de son domicile. Une start-up créée par trois copains a lancé le business et le site du même nom. Un vrai phénomène de société : le hashtag staycation s’est envolé sur les réseaux sociaux. Les couples, plutôt « bobo » habitant dans une métropole, et sans enfant le temps d’un week-end, sont la principale cible. Ces mini-vacances ont fait des adeptes pendant le confinement. Mais ce type de « vacation » est amené à perdurer. L’idée est de ne pas prendre sa voiture, juste une petite valise. 
 
Voyons le bon côté des choses : le staycation permet de faire des économies sur le budget autoroute et essence. En contrepartie, on peut s’offrir un bel hôtel avec spa, un dîner gastronomique, des balades aux environs. À pied ou à vélo, on (re)découvre un quartier de sa ville, des monuments historiques ou musées de proximité, des jardins et forêts alentours.
 
 
Workation ou le travail « happy few » sur son lieu de villégiature 
 
Parmi les nomades digitaux, certains ont décidé de travailler ailleurs que chez eux. C’est ce que l’on appelle la « workation », le raccourci de « work » et « vacation », pour désigner un phénomène mondial qui touche les professions de conseil et de services, adeptes du télétravail et des nouvelles technologies.
 
Sans quitter le pays, ces « happy few » sont partis se réfugier à la campagne, à la montagne ou au bord de la mer afin de bénéficier d’une maison, d’un grand jardin, de beaux paysages, d’une plage... D’autres ont carrément « profité » du Covid-19 pour s’installer à l’étranger, adaptant leurs horaires de réunions (et les apéros avec les amis et la famille) en fonction du décalage horaire.
 
En théorie, le travail à distance offre plus de liberté ; il s’agit d’une situation temporaire. Le workation s’inscrit dans un nouvel art de vivre qui ne concerne qu’une minorité de candidats, car la frontière loisirs-travail est parfois poreuse. Le soleil vous fait de l’œil sur une île paradisiaque ? Il vous faut résister à la tentation d’aller vous baigner. Seuls les petits malins qui ont une bonne productivité n’ont pas à justifier leur présence auprès des centres de décision. Tout est pour le mieux dans « Le meilleur des mondes ». En espérant que des petites caméras de surveillance ne filmeront pas bientôt leur assiduité devant l’ordinateur. Ça serait franchement désagréable… 

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