Cosmétique et expérimentation animale : une éthique européenne de la consommation

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JmC
Publié le 17 mars 2015 - 12:50
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Les cosmétiques ayant fait l’objet de tests sur les animaux sont interdits en Europe.
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L’Union européenne agit quotidiennement dans notre manière de consommer en promouvant une éthique responsable et protectrice de la condition animale. Depuis 2013, tous les cosmétiques ayant fait l’objet de tests sur les animaux ont été interdits à la commercialisation sur l’ensemble du territoire européen.

Depuis plusieurs années, les autorités européennes ont intensifié leur action contre l'utilisation de l'expérimentation animale dans l'industrie cosmétique.

Par abus de langage, on a souvent tendance à ne considérer que les produits de beauté dans cette catégorie. La Commission européenne a une définition plus vaste: "les produits cosmétiques sont des substances ou des mélanges de substances, destinés à être mis en contact avec les parties superficielles du corps humain (épiderme, système pileux, ongles, etc.), ou avec les dents et les muqueuses buccales, en vue, exclusivement ou principalement, de les nettoyer, de les parfumer, d’en modifier l’aspect, de les protéger, de les maintenir en bon état ou de corriger les odeurs corporelles".

Prise en 2013, la décision d’interdire, sur l’ensemble du territoire européen, tous les cosmétiques ayant fait l’objet de tests sur les animaux marque l’aboutissement d’un très long processus amorcé en 1993 avec la mise en œuvre d’une directive concernant la protection des animaux au moment de leur abattage ou de leur mise à mort.

La première directive "cosmétique" introduite en 1976 a, au fur et à mesure de ses modifications successives, établi un cadre réglementaire dans le but d’éliminer progressivement l’expérimentation animale.

En 2003, un amendement a mis en œuvre cette interdiction graduelle en prohibant à partir de 2004 l’expérimentation s’appliquant aux produits cosmétiques finis. Et depuis le 11 mars 2013, l’Union européenne interdit également des tests d’ingrédients ou de combinaison d’ingrédients sur les animaux.

De plus elle proscrit  la commercialisation des produits contenant des ingrédients ou une combinaison d’ingrédients qui ont fait l’objet de tests sur les animaux, ainsi que des produits dont la formulation finale a fait l’objet de tels tests

Selon les chiffres officiels de la Commission, près de 9.000 animaux (rats, souris, cochons d’inde, lapins) étaient utilisés par l’industrie cosmétique en Europe en 2004. Après la première législation de 2004, ils n'étaient plus que 1.510, puis 344 en 2009.

Du point de vue des techniques d’expérimentation scientifique et industrielle, quelles solutions de remplacement peuvent être envisagées? La Commission européenne a reconnu que "la recherche de méthodes de substitution à l’expérimentation animale se poursuivra car le remplacement total des essais sur les animaux par d’autres méthodes n’est pas encore possible".

Entre 2007 et 2011, ce sont 238 millions d’euros qui ont été affectés à la recherche dans ce domaine. L’industrie cosmétique a également apporté sa contribution, par exemple en cofinançant pour 25 millions d’euros l’initiative SEURAT (Safety Evaluation Ultimately Replacing Animal Testing).

Ces recherches tentent de calculer les degrés de toxicité sans l’utilisation d’animaux et se composent de six projets, dont notamment l’utilisation de cellules souches, de systèmes "in vitro" ou de modèles informatiques de prédiction.

La législation met en exergue la volonté de l’Union européenne de sensibiliser ses citoyens et de leur offrir la possibilité de mieux consommer, de manière éthique, transparente et  dans le respect des droits des animaux. La prochaine fois que vous achèterez votre gel douche, vous aurez ainsi la certitude qu’aucun animal n’a été maltraité ou n’a souffert de quelconque expérimentation, que vous soyez à Paris, Madrid ou Vilnius.

(Avec la contribution de la Maison de l’Europe de Paris)

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