La Fashion Week de New York en quête d'un nouveau souffle

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Par AFP
Publié le 14 septembre 2017 - 17:43
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Sneakers à la Fashion Week le 13 septembre 2017 à New York
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© Mike Coppola / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP
Sneakers à la Fashion Week le 13 septembre 2017 à New York
© Mike Coppola / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP

La Fashion Week de New York a beau avoir réuni faste et célébrités, les critiques ont été plus nombreux que jamais à déplorer le manque d'inspiration d'un rendez-vous clairement en quête d'un second souffle.

Des motards volants (Fenty), un défilé en pleine rue à la sortie d'un bus (Alexander Wang), un numéro de strip-tease (Philipp Plein), New York a prouvé cette semaine qu'elle savait encore faire le spectacle.

Après avoir signé un gros coup en février avec l'arrivée du designer Raf Simons aux commandes de Calvin Klein, la Fashion Week a enregistré en ce mois de septembre les retours en fanfare de Tom Ford et Rihanna.

Mais selon de nombreux professionnels interrogés lors des défilés, la cuvée a été décevante, malgré quelques fulgurances comme la deuxième collection de Simons aux Etats-Unis.

"Comme prévu, c'était médiocre", estime Eugene Rabkin, éditeur du magazine de mode StyleZeitgeist. "Beaucoup de beaux vêtements et très peu en termes de création ou de vision."

Nombre de professionnels ne se remettent pas des départs pour Paris des créateurs Altuzarra, Proenza Schouler, Rodarte et Thom Brown, dont le talent manque.

"Ils étaient les jeunes loups qui avaient réussi", résume James Scully, directeur de casting, basé à New York.

Autres absents de marque du calendrier, même si certains ont tout de même montré leur collection sur rendez-vous, Vera Wang, Sophie Théallet, Narciso Rodriguez, Derek Lam, Mara Hoffman ou Theory.

Mercredi, le quotidien The New York Post s'interrogeait même sur un possible retrait du pape de la Fashion Week, le designer Marc Jacobs, dont les résultats commerciaux laissent à désirer.

Certains redoutent que la capitale culturelle américaine ne soit en train de devenir une caricature d'elle-même, plus préoccupée par la forme que par le fond.

Pour Eugene Rabkin, la grande agence IMG qui gère la Fashion Week veut en faire "un spectacle pour les consommateurs, avec des défilés dans des grands lieux et dont les billets peuvent être vendus comme à un concert".

- "Un redémarrage" -

Nul ne voit pour autant New York perdre de sa légitimité, ne serait-ce que par son poids économique, unique au monde.

"Vous avez toujours besoin de réussir aux Etats-Unis pour avoir un business", rappelle James Scully.

New York a besoin de ces shows XXL, qui donnent dans la démesure, tout en restant une terre d'accueil pour les jeunes créateurs: c'est de leurs rangs que sortiront les prochaines figures du prêt-à-porter américain.

Brandon Maxwell, le duo composé de Laura Kim et Fernando Garcia, qui a créé le label Monse et réveillé la vénérable maison Oscar de la Renta, ou encore Sies Marjan, ont ainsi bénéficié de plus d'attention cette saison, grâce à un calendrier moins encombré.

Friande d'excès et de gigantisme, New York ouvre plus que jamais ses portes à la jeune création.

Elle offre notamment de la place à un Chris Gelinas, jeune artisan passionné de matières et de tissus.

"Nous n'avons pas besoin de productions folles et de célébrités", dit-il, devant ses pièces suspendues à une corde à linge. "Laissons parler les vêtements."

New York accueille aussi une Mimi Prober, personnalité hors normes, dont le défilé a été monté pour quelques milliers de dollars, loin des millions dépensés par les têtes d'affiches.

Avec sa collection tout en dentelle et broderie, d'une finesse extrême, la jeune femme a refusé plusieurs dizaines de personnes à son show, lundi soir.

"Je pense que nous sommes au commencement d'un redémarrage", veut croire James Scully, résolument optimiste.

"J'espère qu'une nouvelle génération de jeunes designers va arriver", dit Eugene Rabkin, de ceux qui "ne savent pas seulement comment créer, mais aussi marquer les esprits sur le plan esthétique, faire entendre une voix unique."

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