Festival Lollapalooza : Lang dénonce "l'invasion de multinationales américaines"

Auteur:
 
Par AFP
Publié le 22 juillet 2017 - 18:23
Image
Jack Lang, ancien ministre de la Culture, le 2 mai 2017 à Paris
Crédits
© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP/Archives
Jack Lang, ancien ministre de la Culture, le 2 mai 2017 à Paris
© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP/Archives

L'ancien ministre de la Culture Jack Lang a déploré samedi "l'invasion de multinationales américaines sur la vie musicale française" et interpellé les pouvoirs publics, alors que le festival de musique américain Lollapalooza organise ce week-end sa première édition parisienne.

"Live Nation étend son empire sur l'organisation de concerts en France et en particulier à travers le festival Lollapalooza. Le groupe américain AEG, déjà scandaleusement présent dans le capital de Bercy (la salle de spectacles, NDLR), rachète Rock en Seine tout en bénéficiant des subventions locales", déplore l'ancien ministre socialiste dans un communiqué.

"La prise de pouvoir par ces groupes risque de tuer la diversité, de mettre en péril les festivals indépendants, de favoriser une inflation destructrice des prix et d'encourager la spéculation dans l'art musical sous toutes ses formes", estime celui qui a instauré en France la Fête de la musique en 1982.

"On peut s'étonner de la passivité des pouvoirs publics face à ces phénomènes de concentration et de domination. Il est urgent d'agir et de montrer concrètement que la France entend rester un pays de la pluralité et de l'indépendance artistique", ajoute M. Lang, qui réclame "des mesures +anti-concentration+ dans tous les domaines de la vie intellectuelle et artistique".

"Les responsables pourraient utilement s'inspirer des lois qui, en leur temps, ont assuré la régulation de l'économie du livre, du cinéma et de la musique", juge-t-il.

Le Lollapalooza, poids lourd des festivals de musique itinérant, est détenu par l'un des plus gros promoteurs de spectacles au monde, Live Nation. Sa première édition française se tient samedi et dimanche à Paris sur l'hippodrome de Longchamp, où a été déployé un impressionnant de dispositif de sécurité.

"On aurait été ravis d'accueillir M. Lang sur le festival afin qu'il se rende compte que c'est une initiative locale, faite par une société française qui s'appelle Live Nation France, qui compte 65 salariés et emploie pour l'organisation de Lollapalooza 1.500 personnes, toutes rémunérées, sans bénéficier d'aucune subvention publique", a réagi Matthias Leullier, directeur général adjoint de Live Nation France, filiale de Live Nation.

"C'est dommage de nous mettre dans le même sac que des opérations capitalistiques, alors qu'on est une entreprise qui souhaite s'inscrire localement et dans la durée", a affirmé M. Leullier à l'AFP.

Rock en Seine, l'un des festivals de musique les plus connus de la capitale, qui tiendra sa 15e édition fin août, a été racheté en mars par l'homme d'affaires Matthieu Pigasse via sa holding personnelle LNEI.

M. Pigasse, qui détient par ailleurs plusieurs médias (Radio Nova, Les Inrocks, copropriétaire du Monde), a par la suite négocié un partenariat avec le groupe américain AEG, leader mondial des salles de spectacles (il détient 30% de la salle parisienne de Bercy), selon une information publiée fin mai par Libération.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.