Polémique à LCP après la nomination d'un proche de Macron à la direction
Lors de ses entretiens devant les députés, ce sont ceux d'En Marche qui lui ont attribué les meilleures notes. Le documentariste Bertrand Delais a été choisi mercredi 14 par l’Assemblée nationale pour succéder à Marie-Eve Malouines à la tête de La Chaîne Parlementaire - Assemblée nationale (LCP-AN). De quoi déclencher une polémique et des soupçons de favoritisme.
Car le problème aux yeux de l'opposition c'est que le réalisateur est réputé proche, voire très proche, d'Emmanuel Macron. Il avait notamment réalisé un documentaire diffusé après l'élection présidentielle de mai intitulé Macron, en marche vers l'Elysée au sujet duquel il avait dit, selon le Canard enchaîné, "J’espère que ce film donnera à comprendre la force peu commune de notre nouveau Président, sa capacité de contrôle, son regard distancié et sa détermination sans faille".
"La nomination d’un hagiographe d’Emmanuel Macron à la tête de LCP en dit long sur ce pouvoir qui méthodiquement cherche à neutraliser tous les contre-pouvoirs: la presse, le Parlement, les syndicats, les élus locaux... Ce n’est plus la République en marche, c’est une marche consulaire", a tancé sur Twitter Olivier Faure, chef de file des députés socialistes.
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"Pour le 50e anniversaire de 1968, ce parfum d'ORTF est un signal dramatique pour la démocratie. Bertrand Delais a fait 2 reportages sur Macron. Il est un soutien affiché. Ce choix est scandaleux. Il confirme le mépris de la macronie pour le pluralisme", a de son côté fait valoir l'insoumise Clémentine Autain.
Marine Le Pen s'est, elle, moqué "un macroniste béat et un militant anti-FN", toujours sur les réseaux sociaux.
"J’ai gagné à la régulière", a réagi Bertrand Delais auprès de Télérama assurant "avoir fait la course en tête", tout au long du processus de nomination. Et d'ajouter en gage de bonne foi: "Quand les dossiers des candidats au poste étaient anonymes, j’ai reçu la meilleure note onze fois, sur treize votants. A ma connaissance, aucun des huit candidats recalés n’a protesté contre le processus qui a été observé...".
Avant de conclure: "A partir du moment où je préside l'une des chaînes du parlement, je veille à la pluralité des points de vue. C'est incompatible avec une quelconque prise de parole publique de ma part. Certaines personnes connaissent mes convictions, mais je m'efface désormais derrière la fonction".
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