Chine : Peppa Pig censuré sur internet et accusé d'être une icône "subversive"

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Par AFP - Pékin
Publié le 01 mai 2018 - 12:28
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Le dessin animé "Peppa Pig", ici sur un écran le 12 décembre 2017, fait naître chez les patients des
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Une passante à Londres devant un écran montrant un épisode du dessin animé britannique "Peppa Pig", le 12 décembre 2017
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Une plateforme internet chinoise a censuré le dessin animé britannique "Peppa Pig", tandis que des médias d'Etat fustigeaient l'"addiction" du public enfantin, les dérives commerciales autour du personnage et sa transformation en icône "subversive" d'une jeunesse "oisive" et antisociale.

Au moins 30.000 épisodes de "Peppa Pig", dont l'héroïne est un espiègle cochon rose vif, ont été retirés de la populaire plateforme de vidéos partagées Douyin, tandis que le mot-dièse #PeppaPig était banni du site, a rapporté lundi le quotidien officiel Global Times.

Selon un document cité par le journal, dont l'AFP n'a pu vérifier l'authenticité, le dessin animé pour enfants de la BBC fait partie d'une liste de contenus censurés par Douyin, au même titre que... les hommes travestis en femmes, une nudité excessive ou "des comportements érotiques".

Introduit au mitan des années 2000 en Chine, "Peppa Pig" y est devenu extrêmement populaire, via des épisodes doublés en mandarin.

Mais cette ferveur s'est intensifiée fin 2017 auprès d'un public de jeunes adultes, avec la multiplication d'internautes --dont certaines stars-- arborant des tatouages éphémères "Peppa Pig" sur des selfies, tandis que s'arrachaient des objets dérivés, tasses, montres ou vêtements à l'effigie du personnage.

Le Quotidien du Peuple, porte-voix du Parti communiste au pouvoir, a sonné la charge jeudi dernier, dénonçant les effets pervers d'une "commercialisation" de Peppa, dopée ad nauseam par des vedettes du web.

"Nombre d'écoliers cherchent à se différencier en rivalisant de montres ou d'accessoires Peppa Pig", au profit des "fabricants de contrefaçons", s'alarme-t-il.

Le Global Times évoquait lundi cette "addiction" des enfants, qui en pousseraient certains "à grouiner et à sauter dans les flaques".

Autre revers du succès: les faux épisodes, mèmes et détournements de "Peppa Pig", parodies d'humour noir ou ouvertement pornographiques, se répandent, dénonçait dès janvier le Global Times.

Ce même journal constatait lundi: l'innocent cochon "est devenu une icône pour la sous-culture" d'une jeunesse "hostile aux valeurs mainstream, souvent peu éduquée et sans travail stable", "oisive", "aux antipodes de la jeunesse que souhaite cultiver le Parti".

Peppa Pig "a pris un tour subversif" et sa popularité "virale" illustre "une soif de nouveautés et de satire susceptible de nuire au moral de la société", affirme le Global Times.

Ce tour de vis s'inscrit dans la vague de répression lancée par le régime communiste pour expurger l'internet de tout contenu déviant des "valeurs centrales du socialisme" et critiquant les normes sociales établies.

Le groupe Bytedance, qui administre Douyin, avait été épinglé en avril pour son agrégateur de contenus d'actualité Toutiao, sanctionné pour avoir permis à ses usagers d'échanger des blagues grivoises. Toutiao avait alors promis de porter à 10.000 le nombre de ses censeurs.

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