"Cash Investigation" : après Lidl, Elise Lucet s'attaque au coton d'Ouzbékistan (vidéo)

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 29 novembre 2017 - 11:04
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Coton, Champs, Cash Investigation, Emission, France 2
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"Cash Investigation" s'est penché sur le marché du coton, principalement en Ouzbékistan.
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Pour le nouveau numéro de "Cash Investigation", Elise Lucet et ses équipes ont enquêté sur les usines de coton en Ouzbékistan. La journaliste Sandrine Rigaud y a notamment dévoilé le travail forcé des travailleurs, parfois des enfants, et interrogé des patrons et responsables politiques.

Le magazine Cash Investigation s'est intéressé au marché, très lucratif, du coton mardi 28 sur France 2. Le reportage, avec à sa tête la journaliste Sandrine Rigaud, a mené les équipes de l'émission jusqu'en Ouzbékistan.

Dans ce pays situé entre la Turquie et la Russie, le programme a dévoilé que l'Etat réquisitionnait de force plus d'un million de citoyens, quelque soit leur situation, pour récolter chaque année le coton. "Les fonctionnaires et les étudiants sont transportés en bus sous escorte policière", a d'ailleurs expliqué une militante pour les droits de l'Homme à Sandrine Rigaud. Dans les champs, la torture est utilisée pour punir les travailleurs lorsque les objectifs de rendement ne sont pas atteints. Des enfants y travaillent même.

Cet "or blanc" est un commerce très rentable pour l'Etat ouzbek qui est l'un des premiers producteurs de coton au monde. Au total, le commerce de cette matière première, que l'on retrouve dans les vêtements, représente 37 milliards d'euros par an pour les négociants.

A voir aussi: "Cash investigation" - Lidl dénonce un reportage qui "ne reflète pas la réalité"

Et l'enquête a été difficile à mener pour les équipes d'Elise Lucet puisqu'elles ont été suivies par ce qui semblait être les services secrets puis arrêtées par des policiers. Qui les ont finalement relâché car ils n'avaient sur eux aucun document compromettant. 

L'émission s'est aussi attardée sur les vêtements en coton "solidaires" ou "responsables" et a pointé du doigt la BCI, Better Coton Initiative, un nouvel engagement qui se veut écoresponsable. Cependant, un patron d'une entreprise engagée pour ces valeurs, a intimé aux équipes qu'il n'était pas obligé d'utiliser un coton de ce genre dans ses filatures. Résultat: même les vêtements étiquetés "BCI" contiennent du coton ouzbek issu du travail forcé.

Ce genre de label est donc très intéressant pour les revendeurs de textile, bien plus que l'achat de coton biologique comme matière première. Cash Investigation a ainsi démontré qu'entre 2010 et 2013, la production de coton bio avait chuté de 55%. Des marques comme Puma ou Decathlon ont d'ailleurs arrêté d'acheter ce genre de matière première au profit du BCI.

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