"Le jour de mon retour" : le gros mensonge maritime de Colin Firth (vidéo)
Seul en plein Atlantique sur son voilier, Colin Firth commet un gros mensonge dans le film Le jour de mon retour (ce mercredi 7 sur les écrans français), tiré d'une histoire vraie.
C'est l'histoire, en 1968, de Donald Crowhurst, un modeste homme d'affaires de Teignmouth, petite ville portuaire de la côte sud-ouest de l'Angleterre. Passionné de voile, il commercialise un radiocompas de sa fabrication mais sa petite société est en proie à des difficultés financières et il ne sait pas de quoi l'avenir sera fait pour lui, sa femme (Rachel Weisz) et leurs trois jeunes enfants.
Alors, quand le journal Sunday Times annonce la création d'une course à la voile sans escale en solitaire baptisée Golden Globe Race, Donald Crowhurst décide de se lancer dans l'aventure. Il fait construire son trimaran, trouve un mécène et des sponsors, engage un attaché de presse, hypothèque sa maison.
Il n'a jamais fait de voile en compétition et, alors que les semaines passent, le bateau n'est pas entièrement prêt quand il décide de partir, le 1er octobre 1968. Mal préparé, marin amateur, il va bien sûr connaître la solitude, les ennuis techniques, la fatigue, les avaries de toutes sortes, le découragement. Mais il continue de communiquer avec l'Angleterre par radio et, en cette époque où le GPS n'existe pas, il calcule sa position et la transmet régulièrement. Jusqu'au jour où, épuisé, distancé, au bord de l'abandon, il décide de mentir…
Pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire réelle, on n'en dira pas plus sur la fin du film. Mais l'aventure de Donald Crowhurst a déjà donné lieu à une abondante documentation, dont s'est inspiré le réalisateur, l'Anglais James Marsh: son carnet de bord, ses enregistrements pour la BBC, des images d'archive, de nombreux livres écrits sur cette histoire, des documentaires, et même un film français de Christian de Chalonge en 1982, Les quarantièmes rugissants, avec Jacques Perrin dans le rôle principal.
"Dans une histoire vraie, on cherche toujours des rebondissements, qui permettent de mieux comprendre la psychologie humaine, et on est constamment surpris par les choix que font ces gens. À notre époque, une histoire vraie, c’est une histoire à laquelle les gens seront sensibles", explique James Marsh, qui a réalisé de nombreux documentaires avant de passer à la fiction et de signer notamment en 2015 Une merveilleuse histoire du temps, biopic du scientifique Stephen Hawking.
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Il dresse donc ici un portrait qui prend la défense de Donald Crowhurst, présenté comme un passionné sincère et honnête, certes gagné peu à peu par l'ambition, puis la solitude, puis l'orgueil, mais avant de connaître l'humilité.
"Je crois qu’on a jugé de manière expéditive et inéquitable Donald Crowhurst. J’espère qu’en racontant sa trajectoire intime, et en en révélant certains détails subtils, on s’arrêtera de porter de tels jugements", dit Colin Firth, qui interprète le personnage. L'acteur est très crédible dans ce rôle, mais il apparaît tellement sympathique, bon mari, bon père, qu'on a finalement du mal à croire qu'un tel homme, avec une femme comme Rachel Weisz et trois enfants adorables, ait finalement pu faire ce qu'il a fait…
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